François Le Yondre en un mot : chercheur
Ex-footballeur ayant finalement choisi la sociologie au ballon rond, il continue à explorer toutes les potentialités du sport au sein du comité Sport Santé Insertion de la Fondation de France.
Son fils de 9 ans le compare volontiers à Lionel Messi. François Le Yondre, chercheur et maître de conférences à l’UFR Staps de Rennes 2, s’en amuse. « S’il le faut vraiment », il préfère songer à Vitinha, le milieu de terrain portugais du PSG. Il en a le physique fluet, l’activité débordante, la discrétion attentive. François Le Yondre a joué à haut niveau régional et chausse toujours les crampons pour le plaisir. Il n’a jamais vraiment songé à faire du foot son métier, même si les primes de match lui ont permis de financer une partie de ses travaux « sur le terrain » pour sa thèse de doctorat.
Après le bac, il a longuement hésité entre le professorat d’éducation physique et des études de sociologie. Il a avancé sur les deux fronts avant de préférer « la mise en discussion des concepts » au « risque du répétitif de l’enseignement ». Ses travaux initiaux constituent les bases de ce qu’on nomme désormais le « socio-sport ». Il a commencé par comparer les différences d’approche entre un club de quartier et un club élitiste. Lui qui a débuté au Gazélec Athlétic club du Morbihan avant de passer au Vannes Olympique Club, a noté combien les clubs moins cotés étaient perçus comme moins respectueux des règles et moins collectifs dans le jeu. Ensuite, il s’est attelé à analyser les pratiques sportives des chômeurs de longue durée. Il a élargi son champ d’études à d’autres publics en difficulté : les migrants, les mineurs sous main de justice ou les femmes esseulées, souvent victimes de violences sexistes et sexuelles. Il a montré que l’activité sportive, malgré son apparente neutralité idéologique, participe à des traitements politiques très différents selon les propositions faites aux publics : redonner le goût de l’effort ou apprendre une langue pour faciliter l’intégration, soigner des constitutions éprouvées par des parcours douloureux ou simplement favoriser l’émancipation par l’hédonisme du mouvement, sont autant de démarches aux accents politiques contrastés.
François Le Yondre connaissait la Fondation de France « comme un acteur majeur de la philanthropie ». Il savait aussi l’importance de son action « très structurante » dans son secteur de recherche, le socio-sport. Il était au fait des projets mettant l’accent sur l’activité physique dans des domaines « comme ceux de la santé, des territoires ou des publics fragilisés ». Il y a cinq ans, convaincu des nombreux bénéfices sociaux à attendre du sport, il accepte volontiers de rejoindre le comité d’experts bénévoles de la Fondation de France sur les pratiques sportives. Aux côtés de présidents de fédérations ou d’autres experts, il étudie chaque année des dizaines de dossiers. Cette implication est une manière « juste » de s’engager tout en préservant un impératif « d’objectivité et de neutralité » en tant que chercheur.
Il apprécie particulièrement les projets qui mettent le sport au service du lien intrafamilial. Et de décrire comment, lui aussi, passe par le jeu et les pratiques sportives avec son fils qui, pour l’instant, préfère le tennis et le basket au football.
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