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Contre la radicalisation, des actions concrètes

Contre la radicalisation, des actions concrètes

Comment empêcher les plus jeunes de tomber dans le piège du terrorisme et de la radicalisation ? Depuis cinq ans, la Fondation de France accompagne des projets aux contours très variés. Objectifs : développer l’esprit critique des adolescents face aux fausses informations véhiculées par les réseaux sociaux… Apprendre à convaincre, se confronter et vérifier.

À la suite des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, la Fondation de France a créé le programme « Ensemble face au terrorisme. « Grâce à la générosité de nombreux donateurs, nous avons pu affecter les sommes reçues à des associations d’aide aux victimes, explique Anne Bouvier, responsable du programme Enfance et éducation. Mais nous avons aussi voulu mettre en place des actions pour prévenir d’autres attentats. Notre priorité s’est alors portée sur les adolescents et les jeunes adultes, un public sensible que nous connaissons bien pour mener déjà de nombreuses actions à leur égard. »

Comment identifier les actions les plus pertinentes en terme de prévention ? Aborder de façon abrupte la question de la radicalisation avec des 11-16 ans peut vite conduire à une impasse. D’où le parti pris adopté : trouver des biais pour évoquer de façon indirecte la question. « Face au risque d’embrigadement qu’encourent les adolescents les plus fragiles, nous estimons essentiel de les aider à développer leur esprit critique, leur apprendre à décrypter les informations et leur donner les clefs pour démêler le vrai du faux », souligne Anne Bouvier.

Chiffres clés

3000 jeunes accompagnés chaque année

En cinq ans, 800 000 € alloués à la prévention de la radicalisation

Réflexion et mise en situation

Très vite, la Fondation de France identifie des associations aux approches originales partout sur le territoire. La Fondation de France en soutient aujourd’hui une dizaine. Parmi elles : Entre les lignes, créée en 2010 par Sandra Laffont, journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). Cette association sensibilise les jeunes à l’importance des sources d’information.
« L’attentat contre Charlie Hebdo a constitué un basculement dans l’esprit des journalistes, un électrochoc, se souvient Sandra Laffont. Depuis, beaucoup ont envie de transmettre leurs valeurs, celles de la liberté de la presse et de la liberté d’expression, former des lecteurs, auditeurs, téléspectateurs, internautes exigeants s’est imposé comme une nécessité. »

Avec un réseau de près de 200 journalistes bénévoles de l’AFP et du Monde, l’association intervient aujourd’hui dans des collèges et lycées autour d’ateliers consacrés à la caricature, au détournement des images ou au pluralisme de l’information. « Avec un atelier consacré au pluralisme, je leur fais comparer les journaux de TF1, France 2, Europe 1 et RFI, pour qu’ils cernent les choix de sujets, la hiérarchie de l’information et les modes de traitement. »

Lors de ces interventions, des discours de haine rejaillissent régulièrement. L’occasion de recadrer et de contextualiser avec l’aide des professeurs. « L’esprit critique et la lutte contre les théories du complot, en filigrane de tous nos ateliers, constituent deux vecteurs puissants pour éviter le repli sur soi et la radicalisation. »

Développer l'esprit critique

Si déconstruire, c’est donner aux jeunes la possibilité d’analyser et de développer un esprit critique, le « faire par soi-même », est un prolongement tout aussi essentiel. Ainsi, trois structures se sont engagées dans cette voie.

Avec le projet InterClass, France Inter a souhaité dès 2015 impliquer ses rédactions dans l’accompagnement à l’éducation aux média des élèves de collèges, puis de lycées, issus des réseaux d’éducation prioritaires (REP). Apprendre à analyser l’information en apprenant à la construire, c’est offrir d’autres outils et perspectives à des jeunes pour qui la radio et ses possibilités est une véritable découverte, et parfois même une nouvelle vocation.

De 2016 à 2019, les étudiants en cinéma de la CinéFabrique de Lyon se sont rendus, deux heures par semaine, dans cinq collèges de l’agglomération. Par groupe de deux, ils sont intervenus auprès de dix classes, soit 300 élèves. Le programme, conçu sur trois ans, a débuté en 5e avec une réflexion sur la rumeur. La 4e a été consacrée à la théorie du complot puis en 3e, à la propagande. Les thèmes ont été abordés sous l’angle de l’image pour décrypter les cadrages, le point de vue, la réalisation, l’influence de la voix off, du montage… Des ateliers ont ensuite permis aux collégiens de réaliser un court-métrage, et d’aiguiser ainsi leur sens critique en mesurant directement l’impact des images et des sons. Fort du succès de la première saison de ce projet, intitulé « Tu m’auras pas », l’expérience a été reprise par l’académie de Lyon et se poursuit auprès de 340 collégiens.

La ZEP (Zone d’Expression Prioritaire) a elle aussi entrepris d’accompagner les jeunes entre 15 et 25 ans, à travers des ateliers d’écriture pour ceux qui souhaitent se raconter et témoigner, leviers pour aider à la prise de parole et de confiance en soi, notamment des plus fragiles. Des ateliers de créations de médias aident les jeunes sur les techniques et les contenus éditoriaux. Des ateliers d’insertion professionnelle et sur la pratique média sont dédiés aux jeunes en décrochage scolaire.

Déconstruire les discours radicaux sur les réseaux sociaux

Pour la Fondation de France, la prévention passe aussi par les réseaux sociaux, sources d’information et lieu d’échanges favori des adolescents. Le meilleur y côtoie le pire. C’est pour cela que l’association Les Déclencheurs a lancé son serious game « Traqueurs d’infox », à destination de jeunes placés sous protection judiciaire de la jeunesse, un public particulièrement vulnérable. Par le jeu, les participants, encadrés par des formateurs, apprennent à décrypter les images et les informations qui leur parviennent sur les réseaux. Ce dispositif a été pensé par des éducateurs et des jeunes, et sera diffusé dans un premier temps auprès du réseau de la protection judiciaire de la jeunesse. Cent quarante mille jeunes vont donc, à terme, bénéficier de cette action. Son usage a vocation à être étendu, l’outil pouvant tout à fait être employé par des parents désireux de nouer un échange avec leur enfant.

À lire aussi

Menace pour la cohésion sociale

En parallèle, en collaboration avec un comité d’experts, la Fondation de France progresse dans sa réflexion et sa connaissance du phénomène. La prévention des radicalisations est un axe d’intervention récent, complexe à cerner et sujet à controverses. « De plus, ce problème heurte directement les valeurs fondamentales de la Fondation de France dont la raison d’être est d’améliorer la cohésion sociale en répondant aux problèmes d’aujourd’hui par des solutions pour l’avenir, rappelle Anne Bouvier. Or, les actes de terrorisme visent précisément à empêcher la cohésion sociale. Les actions soutenues constituent une première réponse à la menace. »

Interview de Marc Hecker

Quel est votre rôle au sein du comité Ensemble face au terrorisme ?

J’apporte mon expertise sur les processus de radicalisation que j’étudie depuis plusieurs années. Nous avons déjà organisé deux réunions, l’une pour sélectionner les projets, l’autre pour étudier les premiers résultats obtenus. C’est un espace d’échanges et de discussions où chacun apporte son regard sur ce sujet sensible.

Lire la suite de l'interview

  

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