Engagées pour un numérique solidaire et responsable

Le numérique est partout, mais loin d’être à la portée de tous. Pour lutter contre la fracture numérique mais aussi rendre l’usage des nouvelles technologies plus responsable, plusieurs fondations abritées s’engagent.

Un numérique au service de tous Personnes âgées, jeunes non diplômés, ménages à bas revenus… près de 13 millions de Français rencontrent des difficultés avec le numérique, et 40 % déclarent même être inquiets à l’idée de réaliser des démarches en ligne. Depuis sa création il y a sept ans, la Fondation Afnic a fait de la lutte contre la fracture numérique l'un de ses chevaux de bataille. « Il est essentiel de rendre l’usage du numérique accessible aux personnes qui en sont éloignées, car c’est aujourd’hui un motif d’exclusion. Que ce soit pour la recherche de logement, d’emploi, ou pour effectuer des démarches administratives, le monde est de plus en plus dématérialisé », explique Isabel Toutaud, déléguée générale de la fondation. En 2021, 92 projets ont ainsi été accompagnés par la Fondation Afnic. Il s’agit souvent d’ateliers de médiation numérique pour personnes éloignées des nouvelles technologies. La fondation a aussi soutenu le lancement de la plateforme Entourage, le réseau social pour les personnes isolées et précaires, ou le guide en ligne d’Ideas, qui permet de diffuser les bonnes pratiques au sein du monde associatif. Face aux défis environnementaux auxquels doit aussi répondre l’univers numérique, la fondation compte également encourager des initiatives qui allient écologie et nouvelles technologies, afin de faire du numérique un outil de changement qui profite à tous et à la planète.

La Fondation Afnic a soutenu 92 projets en 2021, pour une société plus inclusive et équitable. © Fred Payet

Pour une digitalisation inclusive et responsable

Créée il y a moins d’un an par un cabinet d’expertise et de conseil en digitalisation, la Fondation Tasmane a décidé d’apporter elle aussi son soutien et son savoir-faire au service d’un numérique plus inclusif et raisonné. « Nous avons souhaité élargir notre champ d’action pour accompagner à notre échelle la société dans la transition numérique. Puisque l’univers digital est notre cœur de métier, nous avons pensé qu’en plus de moyens financiers nous pouvions aussi agir par du mécénat de compétence », explique David Gelrubin, délégué général de la Fondation Tasmane. Quatre axes d’intervention orientent l’engagement de la fondation : l’inclusion numérique, la sobriété environnementale, le maintien de l’économie locale pour empêcher que les activités en ligne ne fassent disparaître les acteurs de proximité, et enfin la lutte contre les dérives possibles du numérique sur l’information. « Ces enjeux reflètent nos préoccupations, car si le numérique est une richesse, il peut aussi dans ses usages être une menace, que ce soit pour l’environnement ou pour la bonne marche de la démocratie », poursuit David Gelrubin. Sans attendre, la jeune fondation a d’ores et déjà apporté son soutien à trois associations œuvrant en faveur de l’inclusion numérique des femmes et des seniors.

Promouvoir la place des femmes

La Fondation Femmes@numérique agit de son côté pour que les femmes ne soient pas exclues du secteur digital. Aujourd’hui, moins de 27 % d’entre elles occupent un poste dans le numérique et seules 7 % sont à la tête de start-up, il est donc essentiel de favoriser leur montée en expertise. Pour Viviane Madinier-Ritzau, déléguée générale de la fondation, « beaucoup d’idées reçues comme "c’est trop compliqué" ou "c’est pour les garçons" entourent les métiers du numérique, ce qui n’incite pas les filles à s’y intéresser et à s’y projeter. Or, si les femmes ne se positionnent pas dès maintenant, le monde à venir risque d’être conçu par et pour le masculin, et ce sera à terme une perte d’autonomie pour elles... ». L’action de la Fondation Femmes@numérique vise donc à lever ces freins en mobilisant les élèves, les enseignants, les parents mais aussi les entreprises autour de cette sous-représentation et des biais de genre qui l’accompagnent. Ateliers de sensibilisation au numérique, initiation au code dès l’école primaire, création d’escape game pour les plus grands, intervention d’ambassadrices inspirantes pour stimuler les vocations, programme d’information et d’orientation postbac sur les métiers sont autant d’actions soutenues par la fondation qui intervient en partenariat avec l’Éducation nationale sur tout le territoire. « Le numérique peut être un accélérateur de carrière pour les femmes, à condition qu’elles participent dès maintenant à cette transition » conclut Viviane Madinier-Ritzau.