« Apporter une réponse adaptée aux besoins prioritaires et non couverts des populations. » - Bruno Joubert

BBruno Joubert, président du comité Solidarité Marocruno Joubert est un diplomate français, ex-ambassadeur de France au Maroc. Il préside le comité Solidarité Maroc de la Fondation de France. Composé d’experts bénévoles, ce comité a été constitué dès les premiers jours suivant le séisme pour définir les priorités, prendre contact avec les partenaires locaux et examiner les demandes de soutien.

Quelles sont les spécificités de cette urgence ?

Ce séisme a frappé la chaine de montagne du Haut Atlas, où les conditions climatiques sont particulièrement rudes et qui abrite de nombreux hameaux enclavés. Dans cette région parmi les plus pauvres du Maroc, les habitants vivent principalement de pastoralisme et d’agriculture. Ce séisme a tout détruit et a laissé ces populations aux conditions de vie déjà précaires dans une situation de très grande vulnérabilité.

Durant les premiers mois, la priorité de la Fondation de France a été d’assurer l’accès aux besoins essentiels : mise à l’abri des populations, équipements pour faire face au froid, distribution de denrées alimentaires et de produits d’hygiène…

Quelle est la situation aujourd’hui ?

Beaucoup de familles vivent encore dans des habitats précaires (tentes ou maisons modulaires). La Fondation de France porte maintenant son effort vers la reconstruction, avec des acteurs locaux spécialisés dans l’écoconstruction et l’habitat durable, pour que les populations retrouvent un cadre d’existence normal. Cette aide vise notamment à ce que les nouveaux bâtiments ou logements soient adaptés aux régions concernées par le choix des techniques de reconstruction, souvent locales, et en tenant compte de la sismicité de la région. Nous avons privilégié les chantiers qui concernent les bâtiments collectifs (écoles, coopératives…).

Le taux d’analphabétisation et de sous-emploi est très élevé dans les zones touchées. C’est pourquoi nous menons aussi des actions en faveur de l’accès à l’éducation, notamment des filles. Nous soutenons également des projets favorisant la réinsertion socio-professionnelle, avec la création d’activités génératrices de revenus. Les familles peuvent ainsi disposer des ressources nécessaires pour reconstruire leur maison et assurer la continuité scolaire de leurs enfants. Retrouver un équilibre de vie passe par la capacité d’agir mais aussi par la stabilité émotionnelle : l’accompagnement psychologique des populations et des aidants constitue également un volet important de notre action. Des réunions régulières du comité, des missions de terrain et un travail étroit avec nos partenaires nous permettent d’apporter une réponse adaptée aux besoins prioritaires et non couverts des populations.

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