Solidarité Maroc : sur le terrain avec l’association Elkhir
Près de six mois après le séisme d’une ampleur exceptionnelle qui a frappé le Maroc, une équipe de la Fondation de France s’est rendue sur place pour faire le point sur les actions menées par les associations soutenues dans le cadre de l’opération Solidarité Maroc. L’occasion de s’entretenir avec plusieurs actrices et acteurs locaux qui aident au quotidien les populations touchées, en particulier les plus vulnérables. Rencontre avec Souad, responsable de l’association Elkhir.
En quoi consiste l’action de l’association Elkhir ?
Notre association a pour objectif de venir en aide aux femmes marocaines vulnérables. Après le séisme, nous avons réorienté notre activité pour soutenir les femmes victimes de cette catastrophe, mais aussi leurs familles. Nous avons choisi de concentrer notre action dans une région une région très enclavée dans laquelle les autorités sont peu intervenues : la province de Chichaoua, au sud-ouest du Maroc, en plein cœur du Moyen Atlas. Nous sommes présents à Taddart, un village en partie détruit par le séisme, très isolé et parmi les plus pauvres de la région. La ville la plus proche, qui dispose d’un hôpital, est à deux heures de voiture. Dès les premiers jours qui ont suivi le séisme, nous avons déployé des actions de première nécessité avec la distribution de paniers alimentaires, couvertures, matelas, tentes et kits d’hygiène.
Le suivi post-traumatique des victimes est également un axe majeur de notre action. En effet, la souffrance psychologique engendrée par le séisme est considérable. Les femmes et les enfants sont encore traumatisés. Ils craignent les répliques, ont de grandes difficultés à s’endormir. Ils ont perdu leurs repères et ont du mal à se projeter dans l’avenir, car personne ne sait combien de temps prendra la reconstruction.
En quoi le soutien de la Fondation de France a été déterminant pour l'association ?
Grâce au soutien de la Fondation de France, nous avons pu venir en aide à 60 femmes très isolées et précaires ainsi qu’à 300 enfants.
Nous avons notamment installé un centre d’écoute mobile : deux fois par mois, une équipe de professionnels vient dans le village pour proposer aux femmes et aux enfants un service d’écoute, d’orientation juridique et un soutien psychologique.
Nous accompagnons également les femmes afin de favoriser leur indépendance financière par l’apprentissage des métiers artisanaux : broderie, tissage, crochet. L’objectif : la création d’une coopérative afin de commercialiser leurs créations. Au-delà de l’autonomie des femmes, ce projet contribue aussi au développement économique du village.
La Fondation de France redonne ainsi par son soutien beaucoup d’espoir aux habitants de Taddart.
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