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Rencontres parlementaires de la Fondation de France : « La philanthropie, un allié pour la démocratie ? »

23 avril 2025

Le 9 avril dernier, la Fondation de France organisait à l’Assemblée nationale la deuxième édition des Rencontres parlementaires, un temps de rencontre privilégié entre fondateurs, acteurs de l’intérêt général et parlementaires destiné à approfondir un sujet d’actualité sur la philanthropie et les actions d’intérêt général auxquelles elle contribue. Cette année, la démocratie et les leviers d’action dont disposent les fondations pour la faire vivre étaient au cœur des échanges.

Placé sous le haut patronage de Naïma Moutchou, vice-présidente de l’Assemblée nationale, cet événement a constitué un moment fort de réflexion et de dialogue sur le rôle de la philanthropie pour préserver et renforcer la démocratie. Pour nourrir le débat, une table ronde animée par Isabelle Giordano, journaliste et déléguée générale de la Fondation BNP Paribas, a réuni Mélanie Cosnier, maire de Souvigné-sur-Sarthe, Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France, et David Guiraud, président de l’Association pour le soutien des principes de la démocratie humaniste (ASPDH) et président du conseil de surveillance du groupe Ouest-France et Philippe Toucheron, président de la Fondation Fier de nos Quartiers.

« Dans un climat de malaise démocratique, où les principes du contrat social sont mis à rude épreuve, la philanthropie peut apparaître comme une force tranquille qui peut être décisive. Cet engagement au service de l'intérêt général peut être très puissant pour lutter contre les fractures sociales et constitue un vrai facteur de cohésion sur les territoires. Il faut revenir à l’infiniment petit, à ce qui se passe à l’échelle de la ville, du quartier, Il faut repenser les pratiques démocratiques au niveau le plus fin, c’est là que se crée l’innovation sociale », a déclaré Naïma Moutchou en ouverture.

La question démocratique s’est imposée progressivement aux acteurs de l’intérêt général, après des années « où elle allait simplement de soi, sans être menacée », a souligné Axelle Davezac. Depuis deux ans, la Fondation de France agit sur plusieurs fronts : « à la fois dans nos actions, en favorisant l’engagement citoyen des jeunes et en luttant contre la désinformation notamment, et dans notre propre fonctionnement, en travaillant de façon très collaborative avec les associations, les fondations abritées, les personnes concernées, pour co-construire nos programmes », a-t-elle précisé.  

Président du conseil de surveillance de Ouest-France, l’un des plus grands groupes de presse français, David Guiraud a, pour sa part, rappelé que l’indépendance des médias constitue un pilier de la démocratie. Cas inédit, le groupe Ouest-France est géré depuis 36 ans, par l’ASPDH, l’Association pour le soutien des principes de la démocratie humaniste, qu’il préside également. Ce modèle singulier s’accompagne d’une charte éthique exigeante qui promeut le pluralisme des idées et encourage le débat démocratique : « dire sans nuire, montrer sans choquer, témoigner sans agresser, dénoncer sans condamner ».

Ouest-France remettra également en juin trois Prix de la démocratie pour récompenser et valoriser des acteurs qui agissent pour défendre les valeurs de justice, de liberté et d’humanisme : le Grand Prix de la démocratie, le Prix de la démocratie locale et le Prix Jeunesse de la démocratie, soutenu cette année par la Fondation de France.

Des initiatives concrètes à l’échelle territoriale témoignent aussi de cet engagement pour faire vivre la démocratie et créer de la cohésion sociale. Philippe Toucheron a ainsi partagé son expérience d’acteur engagé au service de l’intérêt général à La Rochelle. Cette fondation territoriale, qui rassemble une trentaine d’entreprises, s’appuie sur une gouvernance collective démocratique. « Nous encourageons également les projets portés par les jeunes issus des quartiers populaires en facilitant leur rencontre avec le monde des entreprises, souvent perçu comme inaccessible ».

Enfin, Mélanie Cosnier, maire de Souvigné-sur-Sarthe, un village de 600 habitants, a partagé son expérience de maire, et sa détermination à réveiller et faire vivre la participation citoyenne dans sa commune. Bien que tombée un peu par hasard dans la politique - après avoir été tirée au sort pour participer à la Convention citoyenne pour le climat -, l’élue s’efforce aujourd’hui d’appliquer les principes de la démocratie participative dans sa commune, même si elle doit faire face à un désintérêt croissant des citoyens. « Il est important de permettre à chacun de pouvoir s’engager pour peser sur les décisions qui le concerne », insiste Mélanie Cosnier, rappelant que la vitalité démocratique commence toujours à l’échelle locale.


POUR ALLER PLUS LOIN

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→ Philanthropie et démocratie : quels enjeux et perspectives pour les fondations ?