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Solidarité Mayotte : « Un an après le passage du cyclone Chido, Mayotte est encore en convalescence »

9 décembre 2025

Karine Meaux, responsable du pôle Urgences de la Fondation de France, revient sur la situation actuelle à Mayotte et les priorités de la Fondation de France.

Quelle est la situation à Mayotte ?

Un an après la catastrophe, la situation reste très difficile. Depuis le printemps, la crise alimentaire s’est atténuée, mais l’accès à l’eau reste très problématique, avec des coupures à répétition dues aux travaux en cours. Sur le plan éducatif, la rentrée a aussi été compliquée, avec parfois trois à quatre rotations de classes par jour. La reconstruction du bâti avance progressivement, mais rencontre plusieurs obstacles : la complexité des procédures pour les chantiers mais aussi la hausse du coût des matériaux qui impacte fortement le secteur du BTP local. Enfin, alors que débute la nouvelle saison cyclonique, la crainte d’un nouvel épisode majeur ravive l’anxiété des habitants, qui vivent encore souvent dans des logements fragilisés. Malgré tout, la société civile demeure extrêmement dynamique. Les associations, bien qu’éprouvées par la destruction de leurs locaux et le manque de moyens humains, continuent d’agir au plus près des besoins des Mahorais.

Quelles sont les priorités de la Fondation de France dans ce contexte ?

Durant les premiers mois suivant le passage du cyclone, notre priorité était de répondre aux besoins de première nécessité : mise à l’abri, aide alimentaire, accès à l’eau potable et aux soins, accompagnement psychosocial... L’enjeu est aujourd’hui de consolider les acquis, notamment auprès des populations les plus vulnérables, avec une attention particulière pour les enfants, les jeunes et les femmes. Sur le plan alimentaire, nous soutenons notamment les agriculteurs pour relancer la production locale et permettre la réouverture des petits commerces. L’objectif est de renforcer l’autonomie alimentaire de l’île. Après la réparation de canalisations et de bornes-fontaines, nous nous concentrons aujourd’hui sur les initiatives de stockage et de production d’eau. Sur le plan sanitaire, nous soutenons des associations qui mènent des actions de prévention et d’aller-vers, en intervenant auprès de personnes isolées n’ayant pas accès aux structures médicales. La santé mentale est un vrai enjeu, notamment la formation des acteurs de terrain pour aider les populations à surmonter leurs angoisses.

La reconstruction se poursuit : nous accompagnons des associations qui interviennent directement sur le terrain pour apporter un appui technique, en particulier dans les quartiers les plus précaires. Nous demeurons aussi très impliqués dans la relance économique, en soutenant notamment des dispositifs d’aide aux petits entrepreneurs et artisans. Dans le secteur éducatif, nous accompagnons de nombreuses associations qui proposent des activités culturelles et sportives, du soutien scolaire et des espaces de rencontre pour recréer du lien social. Enfin, l’environnement constitue une priorité partagée par tous : préserver la biodiversité et assurer une reconstruction respectueuse des écosystèmes est vital pour le territoire.

Comment les différents acteurs impliqués collaborent-ils ensemble ?

Malgré un contexte local et géopolitique complexe, la collaboration entre les acteurs est remarquable. Nos échanges avec les services de l’État et les collectivités territoriales sont réguliers et constructifs. Nous avons mis en place des réunions trimestrielles avec le Conseil départemental et nous organisons régulièrement des points d’étape avec nos partenaires associatifs, individuellement ou réunis par secteurs (environnement, habitat, activités culturelles et sportives…). Ils jouent un rôle clé de relais et de coordination. Cette coopération étroite garantit l’efficacité de nos actions et la prise en compte de tous les habitants et de leurs besoins. En un an, la Fondation de France s’est rendue 8 fois à Mayotte afin de faire le point sur l’évolution de la situation, suivre l’avancement des initiatives soutenues et renforcer les synergies entre partenaires.

Une de nos priorités dans les prochains mois est encore de développer les coopérations. Nous avons lancé un dispositif de renforcement des capacités financières et organisationnelles des associations partenaires, pour leur permettre de mieux gérer leurs fonds, moderniser leurs outils et gagner en autonomie. En parallèle, nous réalisons un diagnostic global sur l’accompagnement dont bénéficient les associations locales. L’objectif est clair : renforcer la coordination des dispositifs existants et consolider durablement le tissu associatif mahorais, afin de préparer la société civile à faire face aux prochains aléas.

Solidarité Mayotte 1 an d’actions