Solidarité Mayotte : 1 an d’actions

Le 14 décembre 2024, le cyclone Chido s’abattait sur Mayotte, faisant des centaines de morts et de blessés et des dégâts d’une ampleur sans précédent. Pour venir en aide aux populations sinistrées, la Fondation de France a lancé un appel à dons qui a permis de collecter 44,4 millions d’euros. 19 millions d’euros ont déjà été consacrés au soutien de 238 initiatives sur le territoire mahorais. Un an après, la Fondation de France reste mobilisée aux côtés des associations et structures locales afin de répondre aux besoins qui demeurent immenses.

Les conditions de vie demeurent difficiles, marquées par un habitat largement détruit, une agriculture fragilisée, des difficultés d’approvisionnement, des coupures d’eau toujours très fréquentes et de la précarité déjà existante sur l’archipel.

Favoriser l’accès à l’eau et renforcer l’autonomie alimentaire

Parmi les associations soutenues, l’association EUMA (Ensemble Unis et Mayotte Avancera) s’est mobilisée dès les premiers jours en distribuant des denrées alimentaires et des matelas aux habitants les plus vulnérables à Longoni, au Nord de l’archipel. La Fédération des associations de Kahani, qui regroupe douze structures locales, a quant à elle mis en place des distributions alimentaires auprès des familles du village.

La Fondation de France soutient des initiatives pour favoriser l’accès à l’eau et renforcer l’autonomie alimentaire des habitants. L’association Solidarités International déploie par exemple un programme dans les quartiers les plus défavorisés de Mayotte pour garantir une distribution d’eau saine et continue, en installant des unités de traitement et des cuves de stockage. À Petite Terre, l’association Narendre a créé un jardin entretenu par des jeunes du quartier, accompagnés et formés à son entretien. De même à Chiconi, où le jardin proposé par l’association FMAPAR réunit personnes âgées et familles autour de la transmission des savoir-faire agricoles et de la culture de produits locaux.

 Penser la reconstruction de façon durable

Alors que les stigmates du cyclone sont toujours très visibles aussi bien sur l’habitat que sur les milieux naturels, la Fondation de France soutient des initiatives qui allient mise à l’abri des populations, réhabilitation des logements et restauration des écosystèmes endommagés. Elle participe notamment au comité des donateurs de la biodiversité composé de l’Office français de la biodiversité (OFB), la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL), l’Agence de la transition écologique (ADEME), l’Office national des forêts (ONF), l’Agence française de développement (AFD), le Conseil départemental et la Fondation Albioma. Ce comité permet d’assurer une coordination étroite entre les acteurs impliqués dans la reconstruction environnementale.

En septembre 2025, la Fondation de France a également lancé, en partenariat avec le Conseil départemental de Mayotte, l’Office national des forêts (ONF) et la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS) un appel à manifestation d’intérêt pour rouvrir les périmètres et sentiers forestiers sinistrés. L’objectif : nettoyer et protéger la nature contre les incendies et les exploitations sauvages.

40 % des habitats de l’archipel détruits

La Fondation de France soutient plusieurs projets visant à reconstruire des logements ou réhabiliter des lieux de vie communautaires. À M’tsamboro, au Nord de Mayotte, l’association Architectes de l’urgence accompagne la reconstruction de logements d’une quarantaine de familles en situation de précarité. Trois associations, Lieux Infinis, Le Pas de Côté et Les Compagnons Bâtisseurs, unissent quant à elles leurs forces pour reconstruire à Mamoudzou et M’Tsangamouji quatre farés, des lieux de vie collectifs. Il s’agit de chantiers participatifs qui impliquent habitants et élèves de lycées professionnels, en lien avec les autorités locales, pour favoriser la formation aux métiers du bâtiment et la sensibilisation aux risques paracycloniques et parasismiques.

Pour favoriser une reconstruction respectueuse de l’environnement, le CAUE (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement) de Mayotte élabore un guide de construction destiné à sensibiliser les habitants aux bonnes pratiques paracycloniques et parasismiques. En complément, l’association Gepomay réalise un guide pour intégrer le respect de la biodiversité dans les projets de reconstruction.

Favoriser l’accès aux soins et apporter un soutien psychologique

Le cyclone a aussi frappé les structures de santé déjà fragilisées. La Fondation de France soutient des initiatives permettant à la fois d’assurer un accès équitable aux soins et de répondre aux traumatismes post-catastrophe.

L’association Opelia a par exemple mis en place une unité mobile de soins se déplaçant sur l’ensemble du territoire pour intervenir auprès des personnes isolées et éloignées des dispositifs d’aide. L’association Horizon propose quant à elle des actions de prévention, de sensibilisation et de diagnostic via des maraudes auprès de populations ayant peu recours aux soins.

Parce que l’impact psychologique sur les populations représente un enjeu majeur, la Fondation de France soutient plusieurs associations déployant des dispositifs d’écoute ou de formation. L’association Terra Psy propose aux personnes affectées par le cyclone, en particulier les enfants, des séances de soutien psychologique dans les écoles et les villages et un accompagnement des familles. Elle met également en place des formations de professionnels médiateurs pour renforcer la prise en charge des traumatismes liés aux catastrophes. L’association France Alzheimer propose également des groupes de parole et des séances de relaxation pour les familles, les aidants et les professionnels.

Soutenir l’éducation et la reprise des activités culturelles et sportives

En raison du manque d’infrastructures et de personnel, les conditions d’enseignement restent particulièrement difficiles. La Fondation de France soutient des associations qui agissent sur plusieurs fronts : distribution de kits scolaires, remplacement de matériel sportif, réhabilitation de locaux, prise en charge des enfants scolarisés et non scolarisés à travers des activités éducatives, sportives et culturelles, etc.

Grâce au soutien de la Fondation de France, l’association Nya Moja de Longoni a pu maintenir son activité de centre d’accueil collectif pour les mineurs. Lors de la rentrée scolaire, elle a également distribué des fournitures aux élèves en situation de précarité. Pour permettre la reprise de ses projets de soutien scolaire et d’accompagnement à la parentalité, les locaux de l’association École Joie Liberté ont été restaurés. L’association Sportive du collège de Kaweni s’est équipée en matériel sportif, afin que les élèves puissent pratiquer des activités hors les murs (course à pied, natation dans le lagon…) pour pallier le manque d’infrastructures. Enfin, l’association de danse Hip Hop Evolution a reconstruit ses équipements, permettant la reprise des entraînements des danseurs mahorais et la mise en place d’interventions dans les écoles, les associations et les quartiers. 

Soutenir la relance économique

Le cyclone a durement frappé l’économie locale, interrompant brutalement les activités de nombreuses petites entreprises et accentuant la précarité des populations. La Fondation de France soutient des initiatives contribuant à la relance de l’activité agricole et économique et à l’entrepreneuriat.

À Kaweni, l’association Wenka Culture a racheté du matériel et des machines pour reprendre ses activités de menuiserie et continuer à former des jeunes en insertion professionnelle. L’association Action Coup de Pouce mène un projet de réemploi des déchets pour produire des objets (sacs, vêtements, etc.) destinés aux familles en grande précarité. À Koungou, Kaweni et Tsingoni, elle organise des collectes de vêtements, plastiques et autres matériaux recyclables, puis des ateliers de création impliquant près de 200 familles. De son côté, l’association de développement de l’apiculture mahoraise (ADAM) accompagne la relance de la filière apicole : nettoyage des parcelles, reconstitution d’essences mellifères et réinstallation des ruches. Enfin, les associations Supernovae et Technopole de Mayotte œuvrent pour le développement de l’entrepreneuriat agroalimentaire, en mettant à disposition des jeunes, des femmes et des agriculteurs des équipements et des formations techniques pour transformer et valoriser les productions locales.