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Précarité des jeunes : l'accompagnement de la Fondation de France

19 décembre 2022

En France, en 2022, la précarité des jeunes est toujours une réalité. Selon une enquête menée par le réseau des Banques Alimentaires en juin dernier, un quart des personnes accueillies ont moins de 25 ans. Les difficultés qu’elles rencontrent ont été exacerbées depuis la crise sanitaire. La Fondation de France et les fondations qu’elle abrite ont renforcé leur mobilisation, à la fois en termes d’aide immédiate et d’accompagnement sur le temps long.

Répondre aux besoins de première nécessité

Les jeunes ont été particulièrement fragilisés par la pandémie de COVID-19 : en 2021, 20 % des 18-24 ans ont eu recours à l’aide alimentaire, et parmi eux les trois quarts sollicitaient cette aide pour la première fois.* Aujourd’hui, ils sont de nouveau très touchés par la flambée des prix.

En mars 2021, la Fondation de France lançait l’opération « Solidarité étudiants » en partenariat avec le quotidien La Croix. Cet appel à dons a permis de collecter plus de 500 000€ pour soutenir des associations comme Linkee et le Collectif de solidarité étudiante de Lyon, qui organisent des distributions de denrées alimentaires et de produits d’hygiène auprès de jeunes en difficulté, dans les régions francilienne, bordelaise et lyonnaise. Cette année encore, les bénévoles de Linkee ont distribué 192 000 repas chaque mois à des étudiants de Bordeaux, notamment grâce à ce soutien. Ces repas complets sont en partie composés d’aliments sauvés du gaspillage, grâce aux partenariats établis avec les professionnels partenaires de proximité (primeurs, traiteurs, cantines scolaires, boulangeries…).

Au-delà des besoins matériels, la précarité est souvent source de détresse psychologique. Engagée depuis plusieurs années sur le sujet de la santé mentale des jeunes, la Fondation de France soutient des initiatives comme celle de la clinique Georges Heuyer en Seine-Saint-Denis, qui s’est dotée d’une cellule de consultation psychologique et psychiatrique dédiée uniquement aux étudiants.

Depuis 15 ans, la Fondation de France octroie aussi des « Bourses aux jeunes majeurs privés de soutien familial » pour faciliter la poursuite de leurs études et leur entrée dans la vie active. En 2022, une expérimentation a été lancée en partenariat avec 15 IUT de la région Grand-Est, pour soutenir les structures dans lesquelles les étudiants précaires sont les plus nombreux. 40 à 50 % des étudiants des IUT sont en effet boursiers.

La Fondation de France se mobilise également pour aider les mineurs non accompagnés (MNA) et les jeunes sortant des dispositifs de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Parmi les initiatives soutenues, un projet d’étude et de plaidoyers mené conjointement par l’association militante Utopia 56 et l’Association d’Accès aux Droits des Jeunes et d’Accompagnement vers la Majorité (ADJAAM), en partenariat avec la Fondation Abbé Pierre. Leur mission : veiller au respect des dispositions légales en matière de protection de l’enfance, et identifier les déséquilibres dans l’application de la loi (traitements différenciés des MNA selon leur nationalité, mineurs non reconnus mineurs et sans soutien pour leur recours…).

D’autres actions visent à aider les jeunes n’ayant pas accès aux aides de droits communs (réfugiés ou demandeurs d’asile, jeunes sortis de l’ASE, membres de la communauté LGBTQIA+) à s’insérer dans la société. C’est le cas du programme Côte à Côte mené par l’association Tirelires d’Avenir, qui fait appel au mentorat pour rompre l’isolement de ces jeunes, leur permettre de reprendre confiance en eux et les aider à s’intégrer.

En 2022, plus de 3 600 projets à destination des jeunes en difficulté ont été soutenus par la Fondation de France et les fondations qu’elle abrite.

Aider les jeunes à envisager et construire un parcours professionnel

À l’heure où ils se construisent et doivent choisir une voie professionnelle, les difficultés économiques et sociales que rencontrent les jeunes réduisent drastiquement leurs perspectives. La précarité alimente la précarité : sans diplôme ni qualification, les jeunes quittent précocement le système éducatif et sont davantage exposés au chômage, à la précarité et à la marginalisation. C’est la raison pour laquelle la Fondation de France et plusieurs de ses fondations abritées s’engagent depuis plus de 10 ans dans la lutte contre le décrochage scolaire et en faveur de l’égalité des chances.

Chaque année en France, environ 80 000 jeunes sortent du système scolaire sans aucune qualification. Les moyens de les remettre dans des parcours de vie positifs sont multiples, empruntant souvent des pédagogies de détour. À Paris par exemple, l’association Tête-à-texte organise des ateliers de lecture et des débats au sein de la cité scolaire François Villon, à la porte de Vanves, classée en réseau d’éducation prioritaire. Nommée Graines de penseurs, cette action est guidée par une conviction : les textes et la lecture ont le pouvoir d’ouvrir les élèves à de nouveaux horizons, en leur donnant toutes les clés d’accès à la citoyenneté et au débat. Dans le Calvados, le campus agricole Tracy-Vire redonne le goût de l’école à de jeunes collégiens et lycéens en difficultés scolaires et sociales, en les formant de manière très concrète aux métiers liés à la nature. 

Sur le volet de l’égalité des chances, de nombreuses fondations abritées comme la Fondation ESSEC, la Fondation Vallet, la Fondation Renou ou la Fondation Jean Goubin apportent leur soutien aux étudiants méritants par l’octroi de bourses. La Fondation de France et la Fondation Engagement Médias pour les Jeunes soutiennent plusieurs initiatives visant à développer les capacités écrites et orales des jeunes en difficulté. En développant leur ouverture d’esprit, leur aisance à communiquer, leur capacité à décrypter le monde et leur faculté à coopérer, ces projets leur permettent de se doter des codes sociaux et culturels nécessaires pour s’insérer dans un milieu différent du leur. Preuve en est avec Eloquentia, une initiative soutenue dès le départ par la Fondation de France, qui utilise l’art oratoire pour réduire les inégalités sociales. Favoriser la confiance en soi, la réflexion et l’écoute est au cœur de sa démarche pour aider les collégiens et lycéens à s’exprimer, structurer leur pensée et leur ouvrir des perspectives.

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La Compagnie Tamèrantong! œuvre elle aussi en ce sens. Par la pratique théâtrale, cette association accompagne sur le temps long des jeunes issus de centres sociaux de la Plaine Saint-Denis. En développant leur aisance à l’oral, leur empathie, leur goût du dialogue et leur ouverture d’esprit, elle leur donne les outils pour s’intégrer et s’épanouir.

 
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Former des jeunes à l’éloquence est également la mission que poursuit l’association Bel Endroit, soutenue par Fondation Engagement Médias pour les Jeunes. Sa méthode, pédagogique et ludique, consiste à développer les capacités orales de son jeune public en l’invitant à commenter des matchs de foot.

 

*Source : Fondation Abbé Pierre