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Le Laboratoire plastique de Pamparigouste : l'étang de Berre au cœur d'une initiative citoyenne et scientifique

28 mai 2024

Selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP), 19 à 23 millions de tonnes de déchets plastiques se déversent chaque année dans les lacs, rivières, mers et océans. Sans action significative, ces chiffres alarmants pourraient tripler dans le monde d’ici 2040. Les enjeux sont immenses, tant en termes d'équilibre des écosystèmes et de la biodiversité que de santé publique. L’urgence d’agir face à ces enjeux est au cœur de l’initiative du Laboratoire plastique de Pamparigouste, soutenue par la Fondation de France dans le cadre du programme « Les futurs des mondes du littoral et de la mer ». L’objectif : comprendre les origines de la pollution plastique dans l’étang de Berre, à l’Ouest de Marseille, et insuffler une mobilisation innovante, artistique et citoyenne pour renouveler le pouvoir d'agir.

Le Laboratoire plastique de Pamparigouste est né en 2019 avec la constitution d’un collectif de scientifiques, artistes et riverains par le Bureau des Guides du GR2013   mobilisés face aux enjeux qui affectent un écosystème fragile : la lagune de l’étang de Berre et ses rives, marquées par la forte empreinte industrielle qui l’environne.

Marcheurs de l’assemblée du laboratoire plastique en novembre 2023. ©Marielle Agboton / Bureau des guides du GR2013

Mu par un engagement collectif au service d’un territoire vulnérable, le projet, démarré en 2022 pour une période de trois ans, articule plusieurs volets pour mesurer la réalité de la pollution plastique et ses conséquences, et développer des solutions efficaces pour restaurer un écosystème fragile. Plusieurs laboratoires de recherche sont associés au projet pour étudier les transferts, échanges et déplacements des micro-plastiques dans la lagune et réaliser une cartographie des zones les plus touchées sur toute la superficie de l’étang (155 km²) et de ses rives. Les premiers résultats alertent sur l’ampleur et la gravité du problème. Ils seront complétés par des informations précises sur les sources et les flux des micro-plastiques vers la mer Méditerranée, afin d’avoir une compréhension totale de la situation dans la région.

Observation de prélèvements de surface de la Touloubre avec l’équipe de L’institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions. ©Mathilde Rouziès / Bureau des guides du GR2013

Parmi les premiers résultats enregistrés, les études révèlent que près de 600 à 1 000 milliards de particules de micro-plastiques sont actuellement stockées dans les 2 premiers centimètres de surface des sédiments de l’étang de Berre, soit une masse comprise entre 1 100 et 2 000 tonnes de plastique. Près de 8 à 15 nouveaux millions de particules se déposent chaque année dans les sédiments.

Au-delà de ces données scientifiques, c’est l’engagement des citoyens pour la transition de ce territoire qui est au cœur du Laboratoire plastique de Pamparigouste, à la fois à travers une exploration sociologique et par la mise en œuvre de nombreuses résidences artistiques. À chacune de ses étapes, le projet favorise l’implication active des citoyens : ces derniers s’approprient ainsi pleinement l’ensemble des enjeux et prennent part à la prise de décisions et au déploiement d’actions. L’engagement du Ministère de la Culture et la contribution d’une multitude d’acteurs régionaux (l’institut Inrae-Montpellier  , le laboratoire Chrome de l’Université de Nîmes  , le syndicat mixte Gipreb , des associations, collectivités et bases nautiques riveraines, etc.) viennent également nourrir cette démarche collective.

Labo plastique Pamparigouste image legendee 2Journée de Ramassage en compagnie de Wings of the océan, protocole de tri et classification des déchets récoltés juin 2023. ©Marielle Agboton / Bureau des guides du GR2013

Une démarche paticipative pour repenser notre rapport à l'environnement

Le projet propose des temps d’observation et d’expérimentation collectives sur le terrain en associant chercheurs, artistes, riverains, ainsi que des résidences artistiques et scientifiques, sous la forme de marches exploratoires, de navigations et d'évènements publics. L’art permet de compléter nos connaissances de ce milieu lagunaire par l'expérience sensible et l’imaginaire, et la dimension sociologique vise à repenser collectivement nos modes d’actions. A la clé : la possibilité pour le laboratoire d’enclencher des initiatives concrètes pour la préservation et la résilience des littoraux, de la mer et des écosystèmes aquatiques, en associant interventions sur le terrain et sensibilisation des citoyens et des acteurs de la vie locale.


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