La pandémie de Covid 19 a remis en lumière les profondes inégalités dans l’accès à l’information médicale, aux soins et aux traitements, entre pays pauvres et pays développés. La Fondation de France et plusieurs des fondations qu’elle abrite soutiennent des projets ciblés, dans les régions du monde les plus démunies, pour réduire ces inégalités.
Dans le domaine de la santé hors du territoire métropolitain, la Fondation de France a choisi notamment d’agir dans la lutte contre le VIH. 38 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, dont deux-tiers en Afrique subsaharienne. En France, certains territoires comme les départements français d'Outre-Mer - Mayotte, Antilles et Guyane - connaissent une situation alarmante. Avec son programme « Sida, santé et développement », la Fondation de France se concentre sur l’égalité hommes/femmes et la prise en compte de toutes les identités de genre dans la lutte contre la maladie, pour la prévention et l'accès aux soins.
Les préjugés, accélérateurs d’épidémie
L’inégalité entre les sexes demeure un accélérateur de l’épidémie. Les questions liées à la contraception, au dépistage, au partage du statut sérologique, au suivi des traitements… restent trop souvent « une affaire de femmes ». De plus, la norme hétérosexuelle entraîne encore souvent le rejet d’autres pratiques sexuelles ou d’autres identités (homosexuelles, bisexuelles, transgenres), repoussant davantage les personnes concernées hors des dispositifs de prévention et de soins… Autant de facteurs qui font des inégalités de genre, un facteur d’expansion de l’épidémie de VIH/sida.
La crise sanitaire liée au covid, et notamment le confinement, ont amplifié ces inégalités. Plus que jamais, le programme répond à l’urgence sanitaire en promouvant les axes suivants :
- la prévention des conduites à risques auprès des jeunes : information, accès à la contraception, mais aussi réflexion sur les sexualités, le consentement…
- la prévention et la prise en charge des violences basées sur le genre ;
- le renforcement de l’autonomie des femmes et de la connaissance de leurs droits ;
- l’implication et la responsabilisation des hommes dans la lutte contre le sida et leur accès au dépistage et aux soins ;
- le renforcement des capacités des associations sur la prise en compte des inégalités de genre et de leurs conséquences sur l’épidémie.
Depuis 2006, plus de 280 projets ont été financés à hauteur de 9 millions d’euros.
Prendre en charge les effets du stress post-traumatique
Autre sujet de santé majeur à l’international : les troubles liés au stress post traumatique, dans les régions affectées par des crises aigües (catastrophe naturelle, industrielle, conflits…). La Fondation de France répond présent face aux situations d’urgence, en donnant toujours la priorité à la reconstruction de long terme. Celle-ci concerne l’habitat ou les activités économiques… mais aussi les personnes, et notamment les plus jeunes, souvent durablement déstabilisées par le traumatisme vécu. Les programmes de réponse aux catastrophes intègrent donc systématiquement une dimension santé mentale : activités pédagogiques ou culturelles pour identifier les enfants et les jeunes les plus touchés, accompagnement des parents pour reconnaitre les troubles de leurs enfants ; écoute et prise en charge psychologique, aide aux personnels associatifs en première ligne dans la réponse aux catastrophes…
Aux Antilles, par exemple, à la suite des ouragans qui ont dévasté Saint Martin et Saint Barthelemy, la Fondation de France a organisé, avec l’aide d’experts bénévoles, des ateliers de sensibilisation et de formation à la gestion des troubles psycho traumatiques. Au Liban, elle soutient entre autres une hotline d’écoute et d’accompagnement psychologique porté par l’association Embrace, etc.
Par ailleurs, plusieurs fondations abritées à la Fondation de France agissent dans le domaine de la santé, particulièrement la santé des femmes, des mères et des enfants (Fondation Maternité sans risque, Fondation Salins ou Fondation Médecins du Monde) comme dans le domaine de la formation en médecine humanitaire et de l’aide médicale d’urgence (Fondation Alima)…
L'interview de Véronica Noseda, membre du comité Sida, santé et développement