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Entretien avec Christine Robichon, présidente du comité Solidarité Turquie-Syrie

8 août 2023

Photo Christine RobichonChristine Robichon est présidente du comité Solidarité Turquie-Syrie depuis avril 2023. Elle revient sur son engagement aux côtés de la Fondation de France et sur les enjeux de ce comité.

Quelle a été votre motivation pour accepter cette mission au sein du comité Turquie - Syrie ?

Je connais la région ravagée par le double séisme de février car j’ai vécu quatre ans en Syrie dans les années 1980 et j’ai beaucoup voyagé dans ce pays et également en Turquie. J’en ai gardé un grand attachement pour les populations de ces lieux. Très affectée par la guerre en Syrie et par le tremblement de terre, qui ajoute une catastrophe à une situation déjà dramatique, j’ai accepté avec plaisir la proposition de la Fondation de France de présider ce comité. Un autre facteur déterminant dans ma motivation est que j’ai été ambassadrice de France dans des pays en guerre ou tout juste sortis d'un conflit, ce qui m’a familiarisé avec les questions humanitaires et m’a permis d’acquérir une expérience que je suis heureuse de mettre au service d’une cause qui me tient à cœur.

Quelles sont les spécificités de cette crise ?

Il s’agit de la plus grosse catastrophe naturelle dans la région depuis plus de 100 ans. Elle touche deux pays et à l’intérieur de la Syrie, fragmentée par 12 ans de guerre, elle impacte plusieurs zones qui ne sont pas sous la même autorité politique et où sont concentrées plus de trois millions de personnes déplacées, ce qui rend les opérations humanitaires très complexes. En Turquie, dans les régions affectées, la population locale et les très nombreux réfugiés syriens qu’elle a accueillis, connaissaient déjà avant le séisme des conditions difficiles en raison d’une forte inflation et de difficultés économiques, que la catastrophe a aggravées.

Quels besoins cette crise a-t-elle fait naître ?

Il y a eu plus de 57 000 morts et plus de 100 000 blessés. Près de 18 millions de personnes ont été affectées par cette crise. Six mois après, 10 millions d’entre elles ont encore besoin d’assistance, que ce soit en produits de première nécessité (accès à l’eau, produits alimentaires et d’hygiène), en soins médicaux et paramédicaux ou en soutien psycho-social. L’éducation est également un enjeu prioritaire car de nombreuses écoles ont été détruites.

Six mois après le début du programme, où en est-on ? Quel regard portez-vous sur ces six mois ?

En Turquie comme en Syrie, la Fondation de France apporte une aide prioritaire aux plus vulnérables : enfants, femmes, personnes âgées ou handicapées, populations isolées, minorités, etc. Elle a reçu de nombreux projets, diversifiés et innovants, ce qui est très satisfaisant et encourageant pour l’avenir. Les initiatives soutenues sont portées par des ONG, principalement locales, fortement mobilisées auprès des populations touchées. Au début de l’opération, la Fondation de France a soutenu massivement des organisations fournissant des abris temporaires et distribuant des biens de première nécessité, d’autant plus essentiels que le séisme est intervenu en plein hiver. Plusieurs initiatives visant à la santé et aux activités psychosociales ont également été aidées ainsi que des projets d’éducation et de soutien aux plus vulnérables, les projets étant assez souvent plurisectoriels.

Quelles sont les priorités et les perspectives pour l’avenir ?

La Fondation de France souhaite désormais financer des actions allant au-delà de l'aide d'urgence et permettant un accompagnement des personnes dans la durée. Elle soutient la création de lieux de sociabilité notamment pour les enfants, les jeunes et les femmes, afin de les aider à surmonter leurs traumatismes mais également des initiatives visant à autonomiser les personnes touchées en les aidant à reprendre ou à créer des activités génératrices de revenus. Elle est également favorable aux projets de rétablissement de liens sociaux à travers l’art et la culture.