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Aide aux victimes et prévention de la radicalisation : la Fondation de France mobilisée depuis 5 ans

3 novembre 2020

Depuis 2015, en complément de l’action publique, la Fondation de France se mobilise face aux actes et aux menaces terroristes. En plus de l’aide apportée aux victimes dans les mois qui ont suivi les attentats, la Fondation de France s’est fixé une priorité :  développer l’esprit critique des jeunes, leur capacité à décrypter l’information pour prévenir les risques d’embrigadement et de radicalisation.

Le 13 novembre 2020 marque un triste anniversaire, celui des attentats de Paris et de Saint-Denis qui firent 130 morts et plus de 400 blessés en 2015. Cette attaque meurtrière faisait suite aux attentats de janvier 2015 contre la rédaction de Charlie Hebdo et de l'Hypercasher de la Porte de Vincennes, au cours desquels 17 personnes perdirent la vie. Quelques mois plus tard, le 14 juillet 2016, à Nice, à bord d'un camion bélier, un terroriste fauchait des centaines de personnes sur la Promenade des Anglais. Bilan : 86 morts et 458 blessés.

Depuis 2015, plus de 30 attaques terroristes ont été perpétrées sur le sol français, avec récemment l'assassinat de Samuel Paty et l’attaque de paroissiens à la Basilique Notre-Dame de Nice.

« Depuis cinq ans, notre pays affronte un climat de menaces, souligne Martin Spitz, expert "Urgences" à la Fondation de France. La cohésion sociale constitue la raison d’être de la Fondation de France. Or au-delà du terrible bilan direct des victimes, c’est bien cette cohésion qui est visée : le terrorisme cherche à opposer les communautés, à développer la peur et tous les replis identitaires. Il était donc évident pour nous d’ouvrir un « front » de solidarité et de refus de la terreur ».

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En décembre 2015, la Fondation de France lançait le programme « Ensemble, face au terrorisme », afin de permettre aux donateurs français et étrangers d'exprimer leur générosité. Au total, deux millions d’euros ont été collectés pour soutenir des personnes blessées et/ou traumatisées par les attentats de Paris puis de Nice. Avec deux axes majeurs d'intervention : l'aide aux victimes et la prévention de la radicalisation.

L'aide aux victimes en chiffres

  • 2 millions d'euros engagés ;
  • 12 projets soutenus ;
  • plus de 500 personnes ont pu bénéficier d'aides financières directes ;
  • 3000 victimes ont été prises en charges par un suivi spécialisé.

Victimes du terrorisme : agir vite... et pour longtemps

A la suite d'un attentat, la vie des victimes est totalement bouleversée et les impacts sur la vie quotidienne - professionnelle, sociale - sont majeurs. Les aider à se reconstruire exige une intervention rapide : la Fondation de France a par exemple débloqué des aides financières d’urgence pour compenser la perte d’un emploi, apporté un appui administratif et social aux victimes… Mais aussi un accompagnement dans la durée, notamment pour arriver à surmonter les traumatismes vécus. « Nous connaissons mieux aujourd’hui le phénomène du stress post-traumatique, sur les adultes comme sur les enfants, et nous savons que les troubles peuvent apparaître après une longue période de refoulement, et provoquer des déséquilibres psychiques graves, très invalidants », explique Mélanie Hubault, responsable des Programmes promotion de la santé et accompagnement des malades.

La Fondation de France a ainsi soutenu des équipes hospitalières, comme celle de l’hôpital pédiatrique Lenval à Nice, qui innovent dans la prise en charge des enfants exposés aux attentats. Elle a apporté son aide également à des associations de victimes comme Life for Paris, l’association 13onze15, ou Montjoye dans les Alpes-Maritimes, qui accueillent les rescapés, les familles de victimes, les aidants et assurent l’entraide, l’accompagnement social, juridique et psychologique, indispensables pour se reconstruire.

Une fondation abritée dédiée à l'aide aux victimes du terrorisme

La Fondation d’Aide aux victimes du terrorisme (FAVT) soutient des projets portés par des structures associatives qui viennent en aide aux victimes françaises d’événements terroristes survenus à l’étranger, ainsi qu’aux victimes (de toutes nationalités) d’événements terroristes survenus en France. Elle intervient également au niveau de la prévention, en finançant des recherches sur les dérives terroristes, les facteurs conduisant à la radicalisation puis au passage à l’acte… en vue de cibler les leviers de prévention les plus efficaces.

Prévention : (re)construire les fondements du lien social

Autre axe majeur du programme Ensemble face au terrorisme : la prévention ! Comment prévenir la radicalisation, notamment celle des jeunes ?  Lutter contre la désinformation, notamment sur les réseaux sociaux, apprendre à penser « par soi-même », à débattre et échanger sans violence… C'est l'objetif du projet InterClass, soutenu depuis 2015 par la Fondation de France. Ce dispositif repose sur une idée simple : pour lutter contre les infox, rien de mieux que de partager les outils de la fabrique de l’information, ses exigences, ses difficultés, en produisant de vraies émissions. La rédaction de France Inter accueille donc des élèves de collèges et de lycées, issus des réseaux d’éducation prioritaires (REP), pour les associer à la production des reportages de la grille d’été. Ateliers d’écriture, cours d’éloquence, création de pièces de théâtre, mise en place de plateformes web, réalisation de vidéos pour comprendre les mécanismes de la manipulation de l’information…

Les initiatives ont été nombreuses. Avec toujours un fil rouge : développer l’esprit critique des jeunes. « Et une priorité donnée aux années-collèges, les 11-15 ans, qui découvrent l’autonomie, le smartphone, les réseaux sociaux et internet… sans toujours en comprendre les rouages et les pièges », souligne Anne Bouvier, responsable des programmes Enfance et Education à la Fondation de France. Chaque année, en France, 500 000 élèves sont sensibilisés sur 3000 établissements scolaires.

« Prévenir la radicalisation » en chiffres

  • 4,3 millions d'euros engagés ;
  • 66 projets soutenus ;
  • 3 000 jeunes engagés chaque année dans l’un des projets soutenus

Actions menées conjointement par le programme Ensemble face au terrorisme et le Fonds du 11 Janvier.

Des élèves de collège lors d'une émission de radio créée dans le cadre du projet InterClass

Le fonds du 11 janvier : développer l'esprit critique

Le Fonds du 11 Janvier, regroupement de 10 fondations et une entreprise, a été initié après les attentats de Charlie Hebdo. Créé pour une durée de cinq, ce fonds a pris fin en janvier 2020. Il aura permis le déploiement d'une cinquantaine d'initiatives en faveur de la jeunesse et de la prévention.

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Initié après les attentats de Charlie Hebdo par un regroupement[1] de 10 fondations et une entreprise, et abrité à la Fondation de France, le Fonds du 11 Janvier a tout de suite orienté son action en faveur de la jeunesse et de la prévention. Créé pour une durée de cinq, ce fonds a pris fin en janvier 2020. Il aura permis le déploiement d'une cinquantaine d'initiatives. Comme celle de l'association Cartooning for Peace, que la Fondation de France soutient depuis sa création, et qui propose des kits pédagogiques et des rencontres régulières en milieu scolaire, extra-scolaire et carcéral, pour développer l’esprit critique. Le Fonds du 11 Janvier a également soutenu la réalisation de podcasts sur les initiatives de terrain, l’occasion de faire découvrir le travail, l’expérience et l’enthousiasme de celles et ceux qui s’engagent auprès de la jeunesse. « Aujourd’hui, devant l’ampleur des enjeux, nous savons que cette expertise doit encore s’enrichir, affirme Anne Bouvier, responsable des programmes Enfance et Education à la Fondation de France. C’est pourquoi le programme Education de la Fondation de France prendra le relai du Fonds en 2021, pour continuer à soutenir ces associations qui œuvrent sur le terrain ».

[1] Fondation Alter&Care / Fondation Caritas France / Fondation Daniel et Nina Carasso / Fondation pour la Mémoire de la Shoah / Fondation Financière de l’Echiquier / Fondation de France / Fondation Hippocrène / Fondation SNCF / Fondation Mérieux / Thalys / Le Centre français des Fonds et des Fondations (CFF)

 

Deux fondations qui œuvrent en faveur des jeunes

Valentin Ribet était un jeune avocat tué lors des attentats du Bataclan. La fondation crée par sa famille et qui porte son nom se mobilise contre l’illettrisme et l’ignorance, en favorisant l’accès à l’éducation et à la culture. « Créer du lien social, encourager l’échange et l’ouverture à l’autre, c’est rendre hommage à toutes les victimes du terrorisme et agir concrètement pour l’avenir », affirme Olivier Ribet, son président. Les actions qu’elle soutient se développent essentiellement en milieu scolaire et carcéral, comme l’opération Entre les lignes, ou l’appui au spectacle Fresnes en scène.

La Fondation Avenir d’Enfance, a été créée par Nicolas Ségal, un jeune chef d’entreprises implanté en Seine-Saint-Denis, à la suite des attentats de 2015. Son constat : certains jeunes de Montreuil vivent assignés à leur quartier, ne partent jamais à la découverte de Paris, pourtant à quelques minutes de métro. Depuis, la fondation soutient l’organisation de sorties, permettant aux jeunes de découvrir un patrimoine qui appartient à tous les citoyens français. En complément, elle propose des « ateliers philo » à l’école primaire, pour développer les capacités de dialogue dès le plus jeune âge.

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