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Recherche médicale : plus que jamais, soutenir toutes les disciplines

30 mars 2021

Depuis plus de 50 ans, la Fondation de France et nombre de ses fondations abritées sont aux côtés des chercheurs. Avec la crise de la Covid-19, la recherche médicale est au cœur de l’actualité. Si l’urgence sanitaire a nécessité une mobilisation massive, les autres domaines de la recherche ne sauraient être délaissés.

Un virus inconnu émerge, il n’existe ni traitement ni vaccin… et l’ensemble des sociétés et des économies sur la planète vacillent ; s’il fallait une preuve de l’importance de la recherche médicale et de son impact systémique, la crise de la Covid-19 que nous traversons l’aura amplement apportée. De même que le rôle de la philanthropie sur ce sujet d’intérêt général, qui permet d’explorer d’autres voies, de soutenir des pistes plus audacieuses. 
La recherche médicale existe à la Fondation de France depuis sa création. L’une des toutes premières fondations abritées par la Fondation de France a été créée en 1969 par les enfants d’Antoine Béclère, pour poursuivre les travaux de ce pionnier de la radiologie. Et depuis, la recherche médicale continue de mobiliser de nombreux philanthropes : on compte aujourd’hui 123 ­fondations abritées engagées sur ce terrain. « Il était évident, dès les débuts de l’épidémie ­de la Covid, que nous devions participer à l’extraordinaire effort de recherche qui a mobilisé les scientifiques pour combattre la crise », explique le Dr Nathalie Sénécal, responsable du département Santé et Recherche médicale à la Fondation de France. L’alliance Tous unis contre le virus, associant la Fondation de France, ­l’AP-HP et l’Institut ­Pasteur, a ainsi permis de soutenir plus de 40 projets de recherche pour un montant de 8,4 millions d’euros.

« Plus de 40 projets de recherche sur la Covid-19, soutenus dans le cadre de l’alliance Tous unis contre le virus »

En moins de deux mois, le choix des projets s’est effectué avec ces deux partenaires, en associant également l’Agence nationale de recherche. « L’objectif était de couvrir un vaste spectre de thématiques, poursuit le Dr Nathalie Sénécal. La connaissance du virus et de ses mécanismes fondamentaux, bien sûr. Mais aussi la recherche de traitements à chaque stade de l’infection et de ses effets, comme les analyses épidémiologiques pour saisir les dynamiques de l’épidémie ou l'impact sur les soins et les soignants. » 

Questions urgentes… et sujets de long terme

Certains travaux ont eu des résultats à court terme, comme le projet Nanodrop (CNRS/­Sorbonne université). À partir de modélisations mathématiques, il s’attache à décrire la propagation dans l’air des gouttelettes porteuses du SARS-CoV-2, connaissances indispensables pour définir les gestes barrières et les distances de sécurité dans les relations sociales au quotidien. 
D’autres projets explorent des sujets de long terme. Comme la question des séquelles de la maladie, notamment pour les patients ayant séjourné en réanimation. C’est le cas de l’étude DOUCOVID, menée par l’Inserm, qui cherche à mesurer et mieux comprendre l’une des complications de la maladie : des douleurs chroniques qui persistent pendant plus de trois mois. Ou de l’étude CAPACO menée par le Centre hospitalier universitaire et l’université de Reims, qui suit sur une année une cohorte de malades passés en réanimation et en rééducation, pour identifier d’éventuelles atteintes hors respiratoires : sur les fonctions digestives, neurologiques, rénales, etc. En outre, la lutte contre la Covid-19 implique la recherche en épidémiologie, pour comprendre comment se propage le virus, quelles mesures parviennent à contrer sa diffusion, ou comment se construit une immunité collective. Cette dernière question est au cœur des travaux du professeur Arnaud Fontanet à l’Institut ­Pasteur, dont l’équipe va suivre pendant deux ans la population de la ville de Crépy-en-Valois, dans l’Oise, où le virus a connu une circulation intense et qui a été le siège du premier décès dû au SARS-CoV-2. « Des sciences dites "dures" aux sciences humaines, de la recherche fondamentale à la recherche appliquée, en associant les différentes disciplines… la Covid montre aussi à quel point la pluridisciplinarité est aujourd’hui indispensable au progrès médical », souligne Nathalie Sénécal.

L'étude DOUCOVID de l'Inserm étudie la douleur chronique chez les patients atteints de la Covid-19 et hospitalisés en réanimation. Crédit : AFP/Lionel Bonaventure

Ce brassage des compétences et des expertises se retrouve dans tous les domaines de recherche médicale soutenus par la Fondation de France et les fondations abritées. Mais l’énergie mobilisée par la crise actuelle risque d’affaiblir les autres grands domaines de la recherche. On sait que les victimes de cancers, de maladies chroniques ou dégénératives pâtissent des effets collatéraux de l’épidémie, avec des retards de diagnostics et des reports d’interventions. « Et au niveau de la recherche, les mesures de confinement et l’assèchement de certaines sources de financement ont également mis en difficulté certaines équipes, précise Fanny Ledonné, responsable programmes Recherche médicale. Nombre de jeunes chercheurs nous ont alertés sur leurs difficultés : sans l’appui de la philanthropie, leurs travaux risquaient de tourner court. » La Fondation de France et les fondations abritées ont donc veillé à poursuivre l’accompagnement de ces équipes. 

Des « niches » à fort potentiel 

De plus en plus sophistiquées et complexes, les modalités de la recherche sont de plus en plus coûteuses, et les financements publics insuffisants pour couvrir l’ensemble de ces besoins. Face à la diversité des pistes de travail, comment choisir ? « Qu’il s’agisse des fondations abritées ou des programmes menés par la ­Fondation de France, nos comités d’experts bénévoles cherchent à identifier des travaux à fort potentiel, souvent en amont des financements publics, répond Nathalie Sénécal. Nous assumons le risque de soutenir des pistes de travail très innovantes, qui trouveront ensuite des relais publics. »

Les maladies de l’oeil sont un enjeu de santé publique : 250 millions de personnes dans le monde souffrent d’un trouble visuel majeur. Crédit : AFP/Philippe Huguen

C’est par exemple le cas pour le programme Maladies de l’œil de la Fondation de France, qui accompagne ce domaine stratégique mais sous-­financé. Avec le vieillissement de la population et l’évolution des modes de vie, la surexposition aux écrans et la sous-exposition à la lumière naturelle, les troubles visuels majeurs concernent déjà 250 millions de personnes dans le monde, et leur incidence ne cesse de croître. En 30 ans, le comité a soutenu près de 200 projets, comme par exemple celui de ­Muriel Perron, à ­Paris-Saclay qui travaille sur les cellules souches susceptibles de reconstruire les cellules détruites par la dégénérescence maculaire lié à l’âge (DMLA), en étudiant les mécanismes équivalents à l’œuvre chez la grenouille.

« En France, 1,5 à 2 millions de personnes sont atteints d'un trouble visuel majeur »

- Marc Labetoulle, Président du comité Maladies de l'oeil -

Même philosophie dans le domaine de l’oncologie, cause qui mobilise 19 fondations abritées. Comme la Fondation Imagine for Margo, dédiée à la recherche sur les cancers pédiatriques et à la mise au point de traitements adaptés aux enfants. Le programme Cancer de son côté a retenu l’axe de la résistance aux traitements, qui concerne un tiers des malades. « La résistance est un mécanisme essentiellement d’origine génétique, explique le professeur Vahid ­Asnafi, directeur du laboratoire de recherche en ­onco-hématologie de l’hôpital Necker et président du comité CancerLes travaux que nous soutenons visent à identifier les gènes responsables de ces résistances et à bloquer leur action, en s’appuyant sur la dynamique immunitaire naturelle. Et nous enregistrons déjà des progrès encourageants notamment sur les leucémies de l’enfant. » 

« La crise de la Covid nous a fait prendre du retard ! »

- Pr Vahid Asnafi, président du comité Cancer -

Si chaque programme et chaque fondation développe une expertise pointue et rassemble des compétences très spécifiques, tous sont aujourd’hui attentifs aux retombées des découvertes réalisées dans le cadre des recherches sur le SARS-CoV-2. Car les grands concepts scientifiques sont transversaux, et trouvent différents domaines d’application. Comme les traitements par ARN messager, popularisé dans le cadre du vaccin contre la Covid-19 : « Ils ont été initialement pensés pour le traitement de certains types de cancers résistant aux traitements, précise Fanny Ledonné. Et nous suivons de près les stratégies de stimulation du système immunitaire par ces molécules ».