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Webinaire habitat précaire : quand se loger devient une épreuve à surmonter

23 octobre 2024

Dans le cadre de son programme Habitat, la Fondation de France a organisé des temps d’échange rassemblant représentants d’associations et bénévoles pour réfléchir ensemble à des enjeux majeurs dans le domaine. Après la précarité énergétique, l’habitat précaire était au centre d’un deuxième webinaire le 11 octobre dernier.

En France, selon le rapport sur l’état du mal-logement 2024 de la Fondation Abbé Pierre, près de 330 000 personnes sont sans domicile. Parmi elles, 40 000 sont sans-abri, dormant dans des lieux non destinés à l'habitation. De plus, environ 100 000 personnes vivent dans des habitats de fortune, et 90 000 d'entre elles occupent des logements sans autorisation légale. « Mais l’habitat précaire ne renvoie pas seulement à un habitat informel, illégal et auto-construit. Il peut aussi désigner des logements qui présentent des contraintes spécifiques : dégradation du bâti, insuffisance dans l’accès aux infrastructures urbaines, aux services publics, non-respect des droits humains fondamentaux, par exemple l’accès à l’eau, … », a rappelé en introduction du webinaire Adèle Fourmigue, chargée d’études au sein de l’organisme FORS - Recherche sociale qui a coorganisé le webinaire aux côtés de la Fondation de France. La notion d’habitat précaire recouvre ainsi à la fois les bidonvilles, les camps de réfugiés, les squats et les hôtels mais aussi certains quartiers de logement social marqués par des conditions de vie dégradées et un traitement discriminatoire des habitants.

À travers son programme Habitat, la Fondation de France soutient des associations locales qui interviennent auprès des personnes vivant dans des situations précaires (squats, bidonvilles, à la rue…). Ces associations offrent un accompagnement social global pour faciliter l'accès au logement, à l'emploi, et aux droits essentiels. L’association ACINA, aide par exemple les nouveaux arrivants en grande précarité à s'intégrer via l'insertion professionnelle. En 2023, sur les 600 personnes accompagnées, 184 ont trouvé un emploi et 116 familles ont quitté des bidonvilles ou des squats.

« En France, environ 100 000 personnes vivent dans des habitats de fortune »

D’autres initiatives permettent d'améliorer les conditions de vie, avec des travaux de sanitarisation et de sécurisation (accès à l'eau, à l'électricité, à l'assainissement). Dans les Caraïbes par exemple, l’association Habitat Cité réhabilite et construit des logements salubres adaptés aux conditions climatiques. Elle a également initié le projet « sortons du squat » à Pantin qui a consisté en l’amélioration des conditions de vie des habitants et à leur accompagnement vers un hébergement permanent, dans une logique d’autonomisation et de renforcement de leurs capacités.

Enfin, certaines associations proposent des solutions de relogement temporaire ou durable. C’est le cas de l'association Caracol qui transforme des lieux vacants en espaces de vie partagés et crée des colocations multiculturelles et solidaires. Ou encore de l’association JUST qui a créé 273 places d’hébergements temporaires depuis 2018. Elle intervient également dans les lieux de vie habités par nécessité (squat, bidonvilles, rue...) pour réduire les risques associés à ces formes d’habitat et améliorer les conditions de vie des personnes le temps d’une transition de la rue à un hébergement digne.

Les porteurs de projets ont conclu le webinaire sur l’importance du rôle de la Fondation de France comme catalyseur de projets, notamment dans la promotion de nouvelles méthodes pour améliorer l’habitat précaire, tout en renforçant les capacités des acteurs locaux.

Photo : C.Marcilhacy