Danse, musique, art... Des initiatives pour accompagner l’émergence de jeunes talents
Chaque année, la Fondation de France et les fondations qu’elle abrite soutiennent de jeunes talents émergents de toutes disciplines : danse, musique, art... En collaboration avec des institutions comme le Parc de la Villette ou le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris… elles agissent en faveur de la jeune création. Focus sur 3 projets emblématiques.
Concert des Lauréats : soutenir les jeunes virtuoses
Depuis plus de 20 ans, la Fondation de France et les fondations qu’elle abrite, remettent des bourses et des prix à de jeunes musiciens, compositeurs, interprètes engagés dans la création musicale.
Par exemple, les Fondations Drouet-Bourgeois, Marie Dauphin de Verna, Monique Rollin, Monique Gabus, Yves Brieux-Ustaritz, Macari Lepeuve, Marthe Depelsenaire et François-Louis Baradat récompensent chaque année des étudiants de différentes disciplines du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Ces jeunes sont sélectionnés par une commission d’experts, sur critères sociaux et d’excellence. Ces récompenses sont remises lors du Concert des Lauréats. Piano, orgue, violon, saxophone, harpe… elles aident les étudiants à acquérir, entre autres, un instrument de musique qu’ils n’auraient pas eu les moyens de s’offrir. C’est le cas de Bilal Alnemr, jeune violoniste syrien ayant fui son pays et lauréat 2016 du Prix de violon Marc Bourgeois de la Fondation Drouet-Bourgeois, qui a pu se procurer un nouvel archet grâce à ce prix.
Ces bourses et prix permettent également de reconnaître le talent prometteur de ces jeunes artistes. Lanqing Ding, compositrice dont les œuvres ont été interprétées par des ensembles de renom tels que l’Orchestre philharmonique de Radio France, l’Orchestre philharmonique de Shanghai, le Neue vocalsolisten Stuttgart… a reçu le Prix Macari Lepeuve de composition 2021 donnant ainsi un coup de pouce supplémentaire à sa carrière.
Le Concert des lauréats se déroule chaque printemps dans la salle d’orgue du Conservatoire national supérieur de musique et de danse à Paris où les jeunes musiciens se produisent sur scène. Le 7 avril 2022, 14 étudiants ont été récompensés lors de la cérémonie.
Quelques-uns des lauréats 2021-2022
Harp prize
Qi Han, laureate of the Fondation Monique Rollin.
D.R.
Prix de piano
An-Chi Mai, lauréate de la Fondation Drouet-Bourgeois.
D.R.
Parveen Savart, lauréate de la Fondation Dauphin de Verna.
D.R.
Saxophone prize
Ludwik Mierzejewski, laureate of the Fondation François-Louis Baradat.
D.R.
Prix de harpe
Qi Han, lauréate de la Fondation Monique Rollin.
D.R.
Incubateur IADU : développer la jeune création chorégraphique contemporaine
Autre talent, autre discipline : Bintou Dembele est une danseuse et chorégraphe française reconnue comme l’une des pionnières de la danse hip-hop en France ayant bénéficié de l’incubateur IADU.
En 1998, le Parc de la Villette et la Fondation de France ont lancé conjointement le programme Initiatives d’Artistes en Danses Urbaines (IADU). Sa mission : contribuer à la reconnaissance des danses urbaines en tant qu’expression artistique et accompagner la professionnalisation des jeunes compagnies et/ou danseurs issus du mouvement hip-hop par la formation, l’aide à la production de spectacle, à la diffusion et à la mise en réseau.
De nombreux jeunes chorégraphes et danseurs sont passés par cet incubateur. « Il est important de donner les mêmes outils qui vont permettre aux artistes hip-hop de développer leur carrière, les mêmes clés de compréhension, explique Linda Hayford, ambassadrice du popping* et des danses debout inspirées du funk et de ses différentes esthétiques. Avant IADU, j’étais peu au fait de la structuration en tant que compagnie par exemple. Depuis, je co-dirige le Centre chorégraphique de Rennes et de Bretagne. » IADU permet également aux chorégraphes de s’inspirer et d’envisager de nouvelles perspectives. Brandon Masele et Laura Desfretin, issus de l’électro et du hip-hop, ont créé la Compagnie Mazelfreten. Grâce à des fenêtres de diffusion privilégiées offertes par IADU, leur pièce Rave Lucid, vient d’être jouée lors du Golden Stage à la Grande Halle de La Villette.
*Popping : danse de rue dont le principe de base est la contraction et la décontraction des muscles en rythme.
Des jeunes talents passés par IADU
IADU : Les danseurs et chorégraphes réunis pendant une formation IADU au Parc de La Villette.
(c) Julien Hélaine
Linda Hayford lors des répétitions du spectacle Recovering soutenue par IADU. Une création 2022 qui interroge les métamorphoses physiques provoquées par les émotions.
(c) Raphael Stora
Bourse Horizon : aider les jeunes artistes de la génération « covid »
Pendant la crise sanitaire qui a mis à l’arrêt le monde du spectacle et de la culture, la Fondation de France a renforcé, avec de nombreuses fondations abritées, son soutien aux jeunes artistes, étudiants ou jeunes diplômés particulièrement fragilisés en lançant des bourses d’aide d’urgence dans les domaines des arts plastiques, du cinéma, de la danse et de la musique.
Fin 2020, la Fondation de France a lancé la bourse Horizon, à destination des jeunes diplômés 2020 des écoles d’art publiques, en collaboration avec Artagon, association d’intérêt général dédiée au soutien, à la promotion et à l’accompagnement des jeunes artistes émergents et avec l’association nationale des écoles supérieures d'art et de design (ANdÉA). Cette bourse a été imaginée pour répondre aux multiples difficultés qu’ils ont dû traverser en raison de la crise sanitaire : subvenir à leurs besoins essentiels, se procurer l’équipement nécessaire afin de poursuivre leur création, ou encore accéder à un espace de travail et de production. Ce soutien durant cette période a permis à 42 artistes diplômés de 28 écoles d’arts publiques, réparties sur tout le territoire, de ne pas renoncer à leur vocation.
Parmi eux, Chloë Claeyssen, diplômée de l’École européenne supérieure d’art de Bretagne à Rennes, travaille la photographie pour s’interroger sur le rapport de l’homme à la nature.
Sarah-Anaïs Desbenoit, diplômée de l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy, crée des installations qui interrogent la question de l’illusion, du désir de sublimer et de créer des strates diverses de la réalité.
Enfin, Adèle Meuriot, diplômée de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, met en scène ses proches dans ses peintures, en élaborant des ambiances à la fois sombres et sensuelles.