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Les îles, des concentrés de défis environnementaux et sociaux

Les îles, des concentrés de défis environnementaux et sociaux

De Belle-Ile-en-Mer à la Corse, de Ouessant à la Guadeloupe… la France est composée d’une myriade d’îles réparties le long des côtes de l’Hexagone ou dans des océans lointains ! Autant de territoires spécifiques qui affrontent les mêmes défis sociaux ou environnementaux que la métropole… mais de manière plus intense.

Avec l’événement Iles 2019, la Fondation de France, l’Université de Bretagne Occidentale et l’association des îles du Ponant ont souhaité mobiliser scientifiques, citoyens et artistes pour penser ensemble le devenir des territoires insulaires. Retour sur les enjeux et les expérimentations portées par les « îliens ».

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C’est le nombre d’îles françaises de plus de 10 km2 : de la Nouvelle Calédonie (16 600 km2, la plus vaste) à Pamanzi dans l’Océan indien (la plus petite avec 11 km2), en passant par la Réunion et ses 2500 km2.

Les îles de France, des territoires en transition

Les îles ? Quelles îles ? De Papeete à Saint-Pierre-et-Miquelon… La localisation, les cultures locales et les enjeux sont extrêmement divers ! « Néanmoins, la situation d’isolement au cœur du milieu marin crée des points communs, souligne Denis Bredin, directeur de l’association des îles du Ponant, qui fédère les maires de ces territoires. Notamment sur le plan environnemental : partout, l’insularité surexpose aux conséquences du changement climatique. » Le phénomène de la montée des eaux et de l’érosion entraînant le recul du trait de côte aura par exemple un impact majeur pour la Polynésie, qui risque de voir son territoire réduit. La fréquence accrue des tempêtes exceptionnelles également : toutes les îles sont en première ligne, comme l’ont expérimenté les habitants de l’île de Ré face à la furie de Xynthia, en mars 2010. Loin d’être passives, certaines s’y préparent activement, comme les îles de la Martinique qui ont développé un dispositif unique de plans d’évacuation en cas d’alerte tsunami, soutenu par la Fondation de France.

Gestion des ressources : une tradition insulaire

« Mais ce qui préoccupe très concrètement nos habitants aujourd’hui, ce sont les pénuries d’eau, avec l’assèchement des nappes phréatiques particulièrement limitées et fragiles, ajoute Denis Bredin. Sans eau, plus de vie… c’est aussi simple que cela ! ». Cette menace n’est pas uniquement l’affaire des îles : partout en métropole les 6500 nappes phréatiques ne parviennent plus à « faire le plein » pendant les mois d’automne et d’hiver… Mais l’inquiétude est sans doute plus vive quand il faut envisager un approvisionnement par bateau, la construction d’une canalisation ou le traitement de l’eau de mer, des solutions coûteuses et polluantes ! Pour pallier à ce risque, l’île de Molène a réhabilité les anciennes pratiques de récupération, traitement et consommation des eaux de pluie… réduisant les forages à une ressource d’appoint. « Parce qu’il s’agit de territoires isolés aux ressources limitées, les espaces insulaires ont toujours été des écosystèmes fragiles, remarque Thierry Gissinger, responsable du programme Environnement de la Fondation de France. Optimiser la gestion de ces ressources fait partie de la culture insulaire, et l’expérience des anciens peut constituer un patrimoine précieux ». C’est ce qu’ont compris les habitants des Iles Marquises. Dans le cadre de la candidature de l’archipel au Patrimoine mondial de l’Unesco, les Marquisiens ont recensé des éléments de leur patrimoine culturel en lien avec la mer… et sauvé ainsi de l’oubli plus de 900 « éléments » : techniques, légendes, rituels ou recettes médicinales… ! Une démarche réalisée avec une équipe de scientifiques et l’appui de la Fondation de France.

Inventer un nouveau rapport à la nature

Autre défi écologique : la spécificité de la biodiversité insulaire. « Un écosystème insulaire est toujours un écosystème simplifié, explique Denis Bredin. Le nombre d’espèces est plus limité, certaines espèces sont endémiques d’une seule île, comme le narcisse des Glénan ou la bruyère vagabonde présente dans les landes de l’île de Groix. » Mais la préservation de cette nature unique est source de fragilité et se heurte aux enjeux de développement économique, principalement liés au tourisme. L’arrivée d’un nouveau prédateur (souvent transporté par bateau), l’introduction d’intrants chimiques ou tout simplement le piétinement des randonneurs peuvent déstabiliser très rapidement les équilibres écologiques. L’île de Sein ou l’île de Houat s’attèlent ainsi à la lutte contre les rats (venus par le bac) et les chats errants (abandonnés par les estivants) qui menaçaient radicalement l’Océanite tempête, un petit oiseau endémique qui niche au sol.

Entre sanctuarisation, préservation et domestication, quel modèle de gestion du patrimoine naturel inventer ? Comment encourager le dialogue entre parties-prenantes lorsque les enjeux sont multiples et parfois antagonistes ? La question est au cœur des démarches participatives menées sur l’île de Porquerolles, avec le soutien du programme Littoral et mer de la Fondation de France.

Vivre et travailler sur mon île 

A ces défis écologiques, s’ajoutent les contraintes économiques et sociales. Comment « vivre et travailler sur une île » quand cette dernière est un « confetti » posé sur l’océan ? L’évolution très préoccupante du secteur de la pêche, et notamment la diminution des stocks et des captures, a naturellement frappé de plein fouet les économies insulaires, parfois totalement dépendantes de cette ressource. Leur nouvel impératif : développer à la fois des pratiques de pêche durable et de nouvelles activités, comme le tentent les habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon , accompagnés par la Fondation de France.

Autre problème : les chocs démographiques. Si l’été, le nombre d’habitants explose, le reste de l’année, les îles subissent de plein fouet l’isolement. « Comme certaines régions rurales excentrées, nombre d’îles n’ont pas la taille critique pour maintenir des infrastructures en matière d’emploi, de santé, d’éducation, de prise en charge du grand-âge, souligne Thierry Gissinger. Ce qui oblige ceux qui veulent rester ou s’installer à être innovants et à multiplier les expérimentationsA cet égard, la création du collège des îles du Ponant, avec ses enseignants itinérants, est exemplaire. » Car loin de l’image traditionnelle d’un exode irrépressible, de plus en plus de jeunes tentent l’aventure de la création d’entreprise sur une île, attirés par l’environnement et une qualité de vie si spécifique. Quels sont les ressorts de leurs succès et les difficultés qu’ils surmontent ? Comment les politiques publiques pourraient-elles accompagner ces nouvelles tendances ? C’est ce qu’ont voulu explorer les chercheurs de l’Université de Brest, dans les îles du Ponant mais aussi en Polynésie, avec l’appui de la Fondation de France.  

Certes l’engouement des touristes pour certaines îles offre à leurs habitants des opportunités professionnelles. Mais le prix à payer, notamment en terme de logement pour les insulaires est important. Un phénomène bien connu sur le littoral, où les travailleurs locaux s’installent progressivement à l’intérieur des terres… option impossible pour les îliens.

« Comment gérer intelligemment la manne touristique, comment l’articuler harmonieusement avec d’autres activités comme l’agriculture, l’artisanat et les services ?, poursuit Thierry Gissinger. C’est l’un des principaux défis de ces territoires, mais aussi de nombreuses régions à haute valeur patrimoniale ! » Les réponses passent par l’association et la participation des habitants, par exemple dans une logique d’économie circulaire et de relocalisation d’activité, comme à Belle-Ile-en-Mer, où un collectif d’éleveurs soutenus par la Fondation de France s’organise pour développer une filière de transformation laitière belliloise, qui sera distribuée et consommée sur place… notamment par les estivants !

Découvrez six projets exemplaires de la Fondation de France

 

Quand la philanthropie accoste sur les îles

Lors des appels à projets de la Fondation de France, de nombreuses initiatives issues d’associations situées dans les îles sont présentées… preuve du dynamisme des collectifs et des structures locales dans ces territoires ! Les programmes Littoral & mer et Transition écologique sont bien entendu particulièrement mobilisés sur les enjeux insulaires, ainsi que le programme Urgences qui a soutenu la reconstruction et l’aide à la relance économique sur les îles touchées par des catastrophes naturelles majeures (Haïti, Antilles…). Mais la Fondation de France s’engage également à travers plusieurs projets dans le champ de la vulnérabilité (accès à l’éducation, personnes âgées, santé des jeunes…) où la philanthropie joue aussi un rôle en terme de continuité territoriale.

Plus de 85 fondations abritées par la Fondation de France s’impliquent sur des territoires insulaires, avec souvent comme objectif la préservation de l’environnement. La Fondation Iris organise, par exemple, des expéditions scientifiques  pour étudier les sites fragiles ou à forte biodiversité afin d’en promouvoir la préservation. Les fondations s’engagent également massivement pour aider les jeunes îliens à financer leurs études sur le continent (37 % des subventions concernant des îles sont des bourses d’études), et à s’insérer dans la vie professionnelle (Fondation BTP PlusFondation BNP Paribas ou encore Fondation Daniel et Nina Carasso). D’autres enfin, comme la Fondation Afnic pour la solidarité numérique, misent sur le numérique pour désenclaver les territoires et relier les acteurs qui innovent et dynamisent le lien social.


 

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