L'Université de la terre à l’heure des grandes transitions

La nouvelle édition de l’Université de la terre s’est tenue les vendredi 25 et samedi 26 novembre derniers au siège de l’Unesco à Paris. Ce grand rendez-vous ouvert à tous les publics réunissait chercheurs, intellectuels et acteurs du changement autour du thème " La vie à l'heure des grandes transitions ". Partenaire de l’événement, la Fondation de France a participé à plusieurs conférences autour des grands enjeux de société tels que l’engagement des jeunes, l’éducation à la nature, la participation citoyenne à la transition énergétique, ou encore la question de la transmission pour un monde en transition.

Les lauréats du concours Déclics jeunes mis à l’honneur

Cette année, la remise des prix du concours Déclics jeunes avait pour écrin l’Université de la terre. Cette promotion spéciale a récompensé 29 jeunes âgés de 18 à 30 ans pour divers projets d’intérêt général, notamment en faveur de la transition écologique, du numérique juste et de la solidarité. Ils ont été distingués lors d’une table ronde dédiée à l’engagement des jeunes, lors de laquelle Jean-Louis Etienne, explorateur engagé et Sarah Ourahmoune, vice-championne olympique de boxe et présidente du jury Déclics jeunes 2022, ont raconté leur parcours construit à force d’engagement, de discipline et de goût de l’effort. Jean-Louis Etienne a encouragé tous les jeunes à résister à la tentation de l’abandon, considérant que l’envie était un moteur puissant pour agir.

Jérôme Fourquet, directeur de l’Ifop, a présenté les enseignements d’une toute nouvelle étude sur l’engagement de la jeunesse réalisée pour la Fondation de France. « La jeunesse privilégie les petits matins plutôt que les grands soirs », a-t-il souligné, pour expliquer que 83 % des jeunes estiment qu’il faut changer ses comportements d’achat et habitudes de consommation, pour lutter contre le changement climatique. A leurs côtés, Suzanne de Bellescize, responsable du département Cultures et Société a rappelé l’engagement de la Fondation de France auprès des jeunes, notamment à travers ce concours qui a permis d’accompagner plus de 1000 jeunes depuis 1975.

Comment faire grandir nos enfants en lien avec la nature

Réfléchir à ce que pourrait être l’école idéale du XXI^e siècle, une école qui soit plus en phase avec la nature, c’était le sujet de la table ronde organisée par la Fondation Nature & Découvertes. Cet échange a réuni plusieurs acteurs impliqués dans des initiatives pédagogiques innovantes. Entre autres celle de Muriel Fifils, directrice de Caminando, une école en pleine nature « où la connaissance et le respect du vivant sont les valeurs fondamentales ». Anne Bouvier, responsable du département Education, enseignement et recherche de la Fondation de France a insisté quant à elle sur l’importance d’accompagner les initiatives d’écoles alternatives tournées vers l’environnement, comme l’appel à projet Grandir avec la nature. Et d’ajouter : « L’école idéale n’enferme pas les enfants mais leur permet d’être ouverts sur le monde et de se reconnecter à la nature. »

La parole aux citoyens : mobilisation, participation et solution

Comment embarquer tous les citoyens dans le défi des grandes transitions environnementales ? Thierry Pech, directeur général du think tank Terra Nova, rappelait notamment le principe du tirage au sort qui, dans la Grèce antique, donnait à chaque citoyen l’espoir de servir sa patrie. Quant à Mélanie Cosnier, maire de Souvigné-sur-Sarthe et tirée au sort pour participer à la Convention citoyenne pour le climat, elle était la preuve vivante que la participation citoyenne est une réalité, et qu’elle peut être efficace. Responsable du département Transition écologique et solidaire de la Fondation de France, Laetitia Bertholet a rappelé combien « la participation des personnes aux décisions qui les concerne est un enjeu essentiel pour une transition réussie. C’est à la fois un enjeu de dignité et de démocratie. Notre rôle est donc aussi de faciliter le dialogue entre les différentes parties prenantes pour que personne ne se sente exclu ou ait l’impression de subir les changements. Tous les citoyens y compris les plus vulnérables ont la capacité de devenir acteurs de la transition écologique. »

Quelles transmissions pour un monde en transition ? 

Largement consacrée aux jeunes générations, cette conférence réunissait Bénédicte Epinay, présidente du comité Colbert, Cécile Ladjali, professeur et responsable du programme Baudelaire à la Fondation Robert de Sorbon, Philippe Madec, architecte et urbaniste, Françoise Nyssen, éditrice et ancienne ministre de la Culture, et Pierre Sellal, président de la Fondation de France. Pour ce dernier, « la transmission, c’est l’outil de la transition. Réussir une transition, c’est garder ce qu’il y a de meilleur et inventer ce qui est nécessaire. »