En 2025, cultivons la confiance !
Les vœux de Pierre Sellal, président de la Fondation de France
L'année 2024 aura été marquée pour la France par l’accueil éclatant des Jeux Olympiques et Paralympiques, d’autant plus mémorable que l’évènement ne revient que tous les cent ans. Mais pour les historiens de la vie politique française, 2024 restera probablement l’année des 4 premiers ministres et d’une vacance gouvernementale de facto de plusieurs mois, situation sans aucun précédent depuis des décennies. Elle a été en outre celle du constat, difficilement récusable, d’une grave dérive de nos comptes publics et de notre endettement.
Or, à première vue, le mécénat et la philanthropie, en tout cas s’agissant de la Fondation de France, n’ont pas souffert de l’attentisme, des interrogations, des inquiétudes suscités par ce contexte politique et économique.
En 2024, la confiance a été au rendez-vous.
La philanthropie repose sur un acte volontaire, le don. Lorsqu’une personne ou une entreprise offre sa compétence, son temps, son argent, ses biens pour une tâche qui lui tient à cœur et relève de l’intérêt général, elle fait confiance au bénéficiaire de son don, qui peut être une association, un hôpital, une institution culturelle de mener des actions pour réaliser son objectif. Entre donateurs et bénéficiaires s’établit nécessairement une relation de confiance.
La philanthropie est aussi confiance dans la possibilité d’agir. La charité, ou la bienfaisance comme on disait au XIXe siècle, visent à soulager. La philanthropie a l’ambition de réparer, de prévenir, de construire. Elle témoigne fortement de la conviction que chacun peut apporter une contribution personnelle à la recherche et à la réalisation du bien commun.
Cependant, la confiance ne va pas de soi. Elle se construit et s’entretient. Pour une institution comme la Fondation de France, cette nécessité recouvre plusieurs exigences :
- La transparence : savoir quel emploi est fait du don ; c’est un principe qui s’impose encore plus fortement que pour l’impôt.
- L’efficacité, dans la traduction du don en action d’intérêt général. La philanthropie n’est ni la charité gratuite, ni un amateurisme sympathique mais approximatif. C’est un métier, qui appelle professionnalisation.
- Le respect de la volonté du donateur, dans ses choix, pourvu qu’ils s’inscrivent dans l’intérêt général.
- La capacité à garantir ce respect dans la durée, s’agissant par exemple d’un legs. La Fondation de France a l’ambition de l’assurer, car son seul nom l’y engage.
- La responsabilité : que des donateurs fassent confiance, se fient à la Fondation, par un acte volontaire et désintéressé, c’est une démarche qui oblige et confère une responsabilité très forte.
- La redevabilité : rendre compte précisément et en temps utile de l’usage qui a été fait du don.
Autant de principes qui continueront à guider l’attitude et les stratégies de la Fondation de France cette année encore, grâce à la confiance renouvelée de ses donateurs, animée de la volonté de contribuer à en instiller davantage dans la société, forte de la conviction que le monde n’est pas condamné au « mal », mais peut être rendu meilleur par la volonté et l’action, l’altruisme et les solidarités, la capacité de faire ensemble et l’efficacité qui en découle.
L’élan de générosité qui vient de se manifester pour venir en aide aux populations de Mayotte meurtries par un violent cyclone exprime éloquemment cette volonté partagée.
Puisse cette année 2025 être marquée par un regain de confiance !
Très bonne année à tous.