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Solidarité Antilles : un séminaire pour aider psychologiquement les aidants

15 juillet 2019

Le passage d’Irma a choqué tous les habitants de Saint Martin, y compris les professionnels chargés de venir en aide à la population. Afin de leur apporter un soutien psychologique, le cabinet Eleas, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux, a organisé un séminaire du 10 au 14 décembre 2018, à Saint-Martin. Géraldine Dennys nous en dit plus sur ce projet initié et financé par la Fondation de France.

Pourquoi un tel projet ?

En juillet 2018, le comité Solidarité Antilles de la Fondation de France a organisé une mission de suivi du programme à Saint-Martin. A cette occasion, les experts ont constaté un certain essoufflement chez les professionnels locaux qui viennent en aide aux victimes du cyclone : psychologues, membres du corps médical, travailleurs sociaux. Personnellement touchés par le drame, ils ont également été confrontés à la détresse des personnes secourues. Face à constat, a germé l’idée d’un dispositif d’accompagnement dédié à ces professionnels, centré sur le traumatisme et ses conséquences psychiques, familiales et sociales. L’objectif était triple : renforcer leurs connaissances, les soutenir en tant que victimes d’Irma et faciliter un travail en réseau pour conforter le système de prévention locale.

Comment l’avez-vous mené ?

Le dispositif a été co-construit avec la Fondation de France, qui l’a financé à hauteur de 98 000 euros, et une vingtaine de partenaires saint-martinois issus des secteurs public et associatif, ainsi que cinq experts sans qui rien n’aurait été possible. Emmanuelle Lépine, psychologue spécialiste du stress post traumatique et membre du Comité Solidarité Antilles de la fondation, a également joué un rôle clé en proposant de conduire bénévolement cette mission. L’engagement et l’implication ont été les mots d’ordre de tous les acteurs du projet. Le séminaire a été organisé en décembre 2018 durant deux jours et demi. Quatre ateliers thématiques – la précarité et le travail avec les SDF, tout perdre à travers les âges de la vie, la question du réseau et celle des croyances – ont été organisés. L’échange a été le fil rouge tout au long de ce séminaire, en partant du vécu des participants et de leurs problématiques et des difficultés des participants.

Quel bilan faites-vous du séminaire ?

Le séminaire a rassemblé 98 personnes, soit beaucoup plus que la soixantaine attendue. Tous avaient fait face à la situation malgré leurs difficultés mais avaient besoin de parler de leur trauma personnel et de leur vécu professionnel. Ils ont souligné la qualité de l’écoute et ont apprécié de voir reconnu leur travail quotidien. Le séminaire a aussi permis d’échanger entre eux et d’enrichir leurs pratiques. Nous réfléchissons maintenant à la suite, qui prendra sans doute la forme d’un travail de supervision.