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Portrait d’Elisabeth Longuenesse, présidente du comité Solidarité Liban

30 mars 2021

En août dernier, Élisabeth Longuenesse est en vacances, déconnectée de l'actualité. Elle découvre tardivement un message de son fils, physicien de 40 ans qui œuvre dans les énergies renouvelables à Beyrouth. Il lui indique que tout va bien et lui recommande de ne surtout pas s'inquiéter. Ce qui immédiatement déclenche une angoisse ­rétrospective. Élisabeth Longuenesse est ainsi mise au courant de la gigantesque explosion qui a ravagé le port de la capitale du Liban et ses alentours.

Elle connaît bien la région. Mariée à un Libanais, dont elle est aujourd’hui séparée, elle y a vécu, étudié, enseigné. Elle y a aussi mené des recherches en sociologie, en particulier sur l'évolution du travail au Proche-Orient. Cette connaissance des lieux, des habitants et des mentalités en fait la présidente idéale du comité ­Solidarité Liban mis sur pied immédiatement après la catastrophe par la Fondation de France pour ­répondre à l'urgence de la situation.

Elle anime un comité de cinq experts bénévoles, qui évalue les projets et décide des aides à accorder. La ­F­ondation se concentre sur l'appui psycho-­social aux habitants les plus touchés, sur la relance de l'activité micro-­économique et sur la  réhabilitation d'équipements collectifs comme des ­bibliothèques ou des locaux associatifs. Une trentaine d'actions sont déjà engagées sur le terrain. 

Élisabeth Longuenesse est fille d'enseignants d'anglais. Originaire du Nord et de la Drôme, sa famille résidait du côté de Versailles et n'avait pas de relation particulière avec le monde arabe. C'est la curiosité pour une civilisation impressionnante et les hasards de la vie qui vont l'entraîner en Syrie, en Egypte et évidemment au Liban. Chercheuse au CNRS, elle dirigera le Département d'études contemporaines à l'Institut Français du Proche-Orient. Elle s’est intéressée aux travailleurs de l’artisanat et des grandes entreprises publiques, aux classes moyennes et au syndicalisme, comme aux diverses migrations économiques dans cette partie du monde. Depuis 2013, elle soutient avec constance la transition démocratique en Syrie, face au régime de Bachar Al-Assad, et se mobilise pour l’aide aux enfants syriens traumatisés par le déracinement et l’exil. 

Élisabeth Longuenesse a longtemps été perplexe sur la pertinence de l'aide internationale. Elle connaissait peu la Fondation de France avant de s'y impliquer. Elle a apprécié que les actions engagées s'appuient sur des relais locaux et des structures ­libanaises, et co-construisent les projets. 

Quand les divers confinements seront levés, en France comme au Levant, elle entend bien aller sur place se rendre compte par elle-même de l'avancée des projets soutenus par le comité. 
Ce qui lui permettra aussi de retrouver son fils qui aura d'ici là pu restaurer son appartement touché par le souffle de l'explosion.


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