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Santé mentale : tous concernés !

Santé mentale : tous concernés !

Stress, dépression, idées noires ou épuisement moral... depuis un an, la crise de la Covid-19 a des impacts sur la santé mentale de tous. Pour prévenir et soulager les fragilités psychologiques, voire les troubles psychiques, chez les jeunes, les soignants, les personnes âgées ou les plus précaires, la Fondation de France soutient des acteurs de la santé mentale de manière concrète et durable. Retour sur quelques actions exemplaires.

La crise sanitaire impacte fortement la santé psychologique des Français. L’étude CoviPrev, menée par Santé Publique France révèle que la prévalence des états dépressifs a ainsi été multipliée par 2 entre septembre et novembre 2020, passant de 11 % à 23 % de la population. Problèmes de sommeil, stress, addictions, états anxieux, dépressifs, voire suicidaires : personne n’est épargné par ces troubles psychiques, provoqués ou aggravés par le contexte de pandémie.  Pour la Fondation de France, la santé mentale est donc plus que jamais l’affaire de tous c’est pourquoi elle soutient dans la durée des programmes destinés à accompagner et à protéger tous les publics en souffrance.

Répondre à la détresse des jeunes

En première ligne : les jeunes, dont le mal-être psychique est devenu un objet de préoccupation majeur. Selon une étude menée par l’Observatoire de la Vie Etudiante en septembre 2020, 31% des étudiants présenteraient des signes de détresse psychologique. Particulièrement fragilisés par l’isolement et l’absence d’interactions sociales, essentielles à la construction de leur identité, les jeunes doivent en outre faire face à une précarité grandissante. Pour soutenir les étudiants dans cette épreuve, la Fondation de France s’engage aux côtés d’une pluralité d’acteurs du champs médical, psycho-social, éducatif ou associatif dans le but de mieux repérer et d’orienter rapidement les sujets fragiles vers des prises en charge adaptées. En raison des restrictions sanitaires, qui compliquent les parcours thérapeutiques, plusieurs projets de plateformes de téléconsultations ont été soutenus, tels qu’Elios (Équipe en Ligne d'Intervention et d'Orientation pour la prévention du Suicide), un portail digital, développé en partenariat avec le CHRU de Lille et qui proposera dès avril, aux jeunes de contacter une équipe de web-cliniciens via différents réseaux sociaux.

Déjà opérationnelle depuis 2010, l'association Apsytude propose, elle aussi, des consultations aux étudiants fragilisés par webcam (Happsy Line) mais aussi en présentiel (Happsy Hours), au sein de structures relais (Grandes écoles, Ecoles supérieures, Instituts de formation, Crous, etc.). La sollicitation s'effectue rapidement via le site puis la prise en charge est gratuite et sans limite de durée. Ce suivi est assuré par un réseau d’une cinquantaine de psychologues, tous sensibilisés aux problématiques spécifiques des étudiants et formés pour repérer les états de crise suicidaire. Depuis la rentrée scolaire il y a six mois, 6000 demandes ont été enregistrées, soit 25 % de plus que l’année dernière. Pour Fanny Sauvade, co-fondatrice d’Apsytude : “l’outil digital facilite la démarche vers les professionnels et lève les principaux freins, sociaux, financiers ou géographiques. Les jeunes sont aussi rassurés de voir que d’autres vivent la même chose, cela permet de normaliser leur parcours. Beaucoup souffrent de troubles anxieux-dépressifs plus ou moins graves, et aussi de fatigue mentale avec de grosses incidences sur l’attention, la mémoire, le sommeil. Il y a pour certains un vrai risque de décrochage scolaire. Nos praticiens ne leur proposent pas une thérapie mais un soutien psychologique ponctuel. En moyenne, quatre séances suffisent à désamorcer un état de crise, si des troubles plus profonds sont diagnostiqués, l'étudiant est alors redirigé vers une prise en charge spécialisée au long cours.”

A côté de ces dispositifs à distance, d’autres initiatives plus locales tentent d’endiguer le mal être des jeunes générations. Dans la région Nord, la Maison des adolescents des Ardennes s’est ainsi dotée depuis quelques mois d’une équipe psycho-sociale mobile, sillonnant les petites communes isolées du territoire à bord d’un camping-car. A bord, un binôme, composé d’un éducateur et d’une psychologue, accueille sur rendez-vous, des jeunes de 12 à 25 ans, seuls ou avec leurs parents, en demande d’écoute. Cette prise de contact au plus près des lieux de vie, permet un repérage précoce des problématiques rencontrées par les jeunes pour tenter de les désamorcer grâce à des solutions adaptées.

Prendre soin de ceux qui soignent

En prise directe avec l’urgence sanitaire depuis plus d’un an, les personnels de santé sont aussi largement touchés. Epuisement moral, conditions de travail éprouvantes, sentiment d’impuissance et gestion de la détresse des familles ont passablement altéré leur état psychologique.

Au sein des Hôpitaux universitaires de Strasbourg et du Bas-Rhin, la plus grande structure hospitalière de province impactée par la première vague du Covid-19, un Groupe mobile de soutien psy a été mis en place pour soutenir les soignants. Ce dispositif gradué permet d’organiser des séances de débriefing collectives encadrées par une équipe d’infirmiers et de psychologues, puis de proposer aux personnes les plus fragilisées une prise en charge individuelle par un psychologue ou un psychiatre.

Stress, surmenage, fatigue psychique ont également envahi le quotidien des personnels des Ehpad. Pour réduire les risques psycho-sociaux liés à ce contexte sanitaire inédit, le Groupement social et médico-social Palaios, qui regroupe quatre Ehpad sur le territoire de Rodez, a pu instaurer grâce au soutien de la Fondation de France un accompagnement psychologique pour soutenir les personnels encadrants. Des réunions d’information ont été organisées au sein de chaque structure pour sensibiliser à la démarche et des consultations individuelles avec deux psychologues référentes ont été proposées aux volontaires. A l’initiative de cette démarche Pierre Roux, co-directeur du Groupement Palaios explique : « Nos équipes, majoritairement composées de femmes ont été sur-sollicitées durant cette période. Elles ont dû faire face à la détresse des résidents, à celles des familles et se sont énormément investies pour compenser l’ensemble de ces attentes, en plus de leurs propres angoisses personnelles. Ce concentré de frustrations les a beaucoup affectées. Il était nécessaire de leur permettre de déposer toute cette charge émotionnelle auprès de professionnels qui sachent les écouter, et prendre en compte la dureté de leur travail. ». A ce premier suivi personnalisé suivra en octobre 2021 une longue phase de travail collectif autour des problématiques repérées par les psychologues dans le but d’améliorer les pratiques de leur activité.

Maintenir le lien avec les plus fragiles

Un peu oublié des dispositifs d’urgence sanitaire, un autre public particulièrement vulnérable a vu lui aussi sa situation se dégrader fortement lors du premier confinement : celui des personnes atteintes de pathologies psychiatriques chroniques. Pour ces patients diagnostiqués schizophrènes, bipolaires ou vivant avec des addictions, les confinements à répétition et les restrictions qui ont suivi ont eu pour effet d’aggraver leur équilibre déjà fragile. Désorientées par la fermeture des centres médico-psychologiques et des hôpitaux de jour, par l’annulation de nombreuses activités d’accueil et de loisirs qui structuraient leur quotidien, beaucoup de personnes se sont retrouvées sans suivi thérapeutique. C’est pour pallier cette absence de soins et en limiter les conséquences, qu’à Lyon, le Centre hospitalier du Vinatier et l’Association francophone de remédiation cognitive ont mis en place une équipe mobile de psychiatrie. Opérationnel depuis septembre 2020 sur le territoire lyonnais, ce dispositif qui compte deux équipes est déjà intervenu au domicile de plus d’une centaine de patients. « Eviter la rupture thérapeutique est essentiel, car c’est une des causes majeures de ré-hospitalisation, explique Nicolas Franck, psychiatre et responsable du projet. Le travail qu'effectue le groupe mobile permet de maintenir le lien avec les patients à risques de manière très réactive et d’assurer un suivi psychiatrique complet. »

Dans la même démarche de protection des plus fragiles, l’association la Case de santé de Toulouse oriente et prend en charge les personnes précaires souffrant de troubles psychosociaux (malades chroniques, personnes à la rue ou isolées, femmes victimes de violences, etc.). Face au contexte de crise, la structure s’est entièrement réorganisée pour rester présente aux côtés des personnes en souffrance. Alors que bien des services étaient fermés, le centre médico-social, soutenu par la Fondation de France, a maintenu sa permanence physique et a même élargi son offre de soutien en déployant un système de veille téléphonique personnalisé à destination des publics particulièrement fragilisés. “Tout ce que nous avons mis en place s’est révélé plutôt efficace et a réussi à contenir les situations les plus critiques, confie Fabien Maguin, coordinateur administratif de la Case de santé. Ça nous a permis de ne laisser personne dehors sans soutien ou traitement durant le temps du confinement. Mais la période a été très dure, nous avons dû faire face à un afflux de nouveaux patients, venus d’autres réseaux et qui n’avaient plus de points de chute. Nous avons mis en place des appels téléphoniques, en français et en arabe, pour rester en lien avec les personnes les plus isolées, désamorcer leurs angoisses ou tout simplement leur expliquer les consignes sanitaires. »

Savoir être là en toute occasion

Parce que les problèmes de santé mentale n’arrivent pas qu’aux autres, et que chaque individu peut à un moment particulier de sa vie, être concerné, d’autres actions ont été initiées pour apporter une aide de circonstance. Au CHU de Lille, lors de la première vague de décès liés au Covid, un dispositif de soutien psychologique a été développé à destination des familles endeuillées. A cause des multiples restrictions sanitaires imposées par le contexte de Covid, qui empêchent le recueil des proches auprès du défunt, interdisent les rites et soins funéraires traditionnels ou la tenue d’hommages en réunion, beaucoup de personnes ont été dans l’incapacité d’entamer un processus de deuil apaisé. Pour le docteur Axel Bastien, qui coordonne la démarche, il y avait là un impératif : “ Nous nous sommes rendu compte qu’il y avait un chaînon manquant dans le parcours hospitalier, et qu’on ne pouvait pas laisser les personnes endeuillées gérer seules la situation.  C’est pourquoi nous avons décidé de leur proposer de façon systématique et pro active une offre de soutien par une psychologue. Chaque famille ou proche a été contacté par téléphone pour faire le point sur son état psychologique et envisager si besoin un suivi adapté. Sur les 450 personnes contactées, près d’un tiers a accepté d’être soutenu. Ce dispositif a eu un réel impact sur le processus de deuil des familles et les retours exprimés par les professionnels des services funéraires confirment son effet bénéfique.”  Exemplaire, cette approche va d’ailleurs être étendue à d’autres centres hospitaliers (Valenciennes, Arras, Amiens) ainsi qu’à des services également concernés par des suites de décès traumatisants (décès d’enfants, morts violentes ou ayant nécessité une intervention médico-légale).

Si la période actuelle a augmenté la prévalence des problématiques psychiques, encore faut-il être bien armé pour y faire face. Comment approcher, repérer et aider les sujets en proie à des troubles ? Cette sensibilisation est l’affaire de tous et c’est aussi le cheval de bataille de l’association Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM). Elle propose des formations de premiers secours pour apprendre à reconnaître les états psychiques à risques (crise d’angoisse, dépressions, états suicidaires ou autres) et fournir des clés qui puissent aider les personnes ou les guider vers une prise en charge adaptée. Développés depuis 2019, ces stages de deux jours s’adressent à tous les publics. Les formations sont assurées sur l'ensemble du territoire, y compris en Martinique et à la Réunion, grâce à un réseau de 176 formateurs. “ Depuis septembre 2020, nous assistons à une augmentation des demandes, confie Caroline Jeanpierre, coordinatrice France de PSSM.  Beaucoup de sollicitations émanent des entreprises ou des universités, ce qui prouve que cette problématique gagne du terrain et que chacun veut s’emparer du sujet. Cette année, près de 7500 secouristes vont être formés, et dès 2022, de nouveaux soutiens vont nous permettre de déployer de façon encore plus significative nos formations avec pour objectif de toucher 22 500 personnes par an. La question de la santé mentale est de moins en moins taboue et c’est un signe vraiment encourageant.

Paroles d'expert

Charles-Edouard Notredame est docteur en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au CHU de Lille et bénévole expert au Comité Santé des Jeunes. Il nous explique quelles sont les conséquences de la pandémie sur la santé mentale des jeunes.

Lire l'interview

 


 

 

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