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En temps de crise, un soutien accru aux personnes en souffrance psychique

4 mai 2020

Changement de rythme, actualité anxiogène, distanciation sociale et isolement… le confinement est déstabilisant. Mais pour les personnes atteintes de troubles psychiques, il entraîne des risques de décompensation. Sur le territoire de la Fondation de France Centre-Est, plusieurs structures bénéficient d’un soutien financier grâce à l’alliance « Tous unis contre le virus » qui leur permet de repenser leurs services pour faire face à la crise… et au-delà.

Eviter l’hospitalisation

Fermetures des centres médico-psychologiques et des hôpitaux de jour, limitation des services d’accompagnement pour adultes handicapés, annulation des activités d’accueil, des activités culturelles ou de loisirs qui rythment le quotidien et structurent des liens sociaux. Selon Nicolas Franck, professeur en psychiatrie au Centre Hospitalier du Vinatier à Lyon, « les ruptures thérapeutiques liées au confinement constituent une cause majeure de ré-hospitalisation. En privant les malades de lien physique et social, l’isolement entraine des risques de repli sur soi et d’auto-stigmatisation. » Pour éviter les hospitalisations, le Centre Hospitalier du Vinatier et l’Association francophone de remédiation cognitive ont mis en place une équipe mobile de psychiatrie, pour les personnes les plus à risques. « Ces visites à domicile permettent une prise en charge réactive des patients et constituent ainsi une véritable alternative à l’hospitalisation complète en service de psychiatrie » poursuit le professeur Franck.  

Dès la première semaine de confinement, les urgences du Centre Hospitalier (CH) d’Ambert dans le Puy-de-Dôme ont vu affluer des malades n’ayant plus accès à leur prise en charge habituelle, ou des personnes inconnues des services de psychiatrie, mais qui entrent en crise. « Ne disposant pas de personnel formé aux troubles psychiques, nous avons mis en place des téléconsultations avec les psychiatres du Centre Hospitalier de Thiers, situé à 45 kilomètres, pour assurer un lien avec les patients et une réponse à distance » explique Patrice Beauvais, directeur du Centre Hospitalier.

Maintenir des liens sociaux à distance

Pour les associations aussi, les outils numériques apparaissent comme des armes essentielles face à l’isolement : plateformes téléphoniques, activités en ligne, téléconsultations, réseaux sociaux… ont pris le relais des relations en présentiel. « Certains soins à domicile sont maintenus pour ceux qui en ont le plus besoin. Pour les autres, nous les appelons régulièrement pour s’assurer que tout va bien, rappeler les règles du confinement et les gestes barrières importants. Certaines activités d’accueil de jour sont maintenues à distance pour que chacun puisse se voir et échanger… » décrit Laetitia André, coordinatrice générale à l’association Les Invités au Festin, une structure qui promeut la « psychiatrie citoyenne » dans la région de Besançon.

Mais la vie sociale en ligne ne s’improvise pas, elle nécessite des équipements et une initiation : « Certains membres de notre association sont dans une grande précarité numérique, confirme ainsi Sandrine Plantier, de l’association Clubhouse à Lyon. Il a donc fallu répondre dans un premier temps au besoin matériel, puis mettre en place des formations, avec une plateforme accessible et intuitive ».

Se réinventer durablement

Si la période de confinement, situation critique, reste actuellement le quotidien et la priorité des structures soutenues par la Fondation de France, le post-crise est dans tous les esprits. « Pour dépasser ce traumatisme, nous avons décidé de créer des espaces de paroles pour nos membres mais également pour notre personnel soignant fortement mobilisé actuellement » détaille Laetitia André, de l’association Les Invités au Festin. Certains investissements se révèlent structurants et seront donc pérennisés : le Centre Hospitalier d’Ambert compte ainsi maintenir les téléconsultations pour assurer un accueil localisé après la crise. « La maîtrise des outils numériques est essentielle pour le maintien du lien social, souligne de son côté Sandrine Plantier. Nous avions déjà en tête un projet de développement d’une communauté numérique, le « e-Clubhouse ». La crise du Covid-19 aura accéléré sa mise en place ! ».

De même, à plus long terme, l’équipe mobile de psychiatrie du Centre Hospitalier du Vinatier poursuivra un accompagnement adapté aux personnes suivies.

Les maladies psychiques : enjeu de santé, enjeu de société

En France, 12 millions de personnes sont touchées par des troubles psychiques, soit 20 % de la population. 1 personne sur 5 sera atteinte un jour d’une maladie psychique en France. Or, ces maladies sont encore un sujet tabou et continuent de peser sur le parcours de vie des personnes concernées et de leurs familles.

Depuis près de 15 ans, la Fondation de France s’engage pour l’accès aux soins, l’insertion sociale (emploi, logement), ainsi que la prise en compte et le soutien des proches.

En savoir plus sur le programme Maladies psychiques de la Fondation de France