Sur tous les fronts, se mobiliser pour la jeunesse
Précarité grandissante, manque de perspectives, moral en berne… Depuis plus d’un an, la crise de la Covid-19 frappe de plein fouet la jeunesse. Entre aides d’urgence et accompagnement à long terme, la Fondation de France et les fondations qu’elle abrite se mobilisent.
Les confinements à répétition, l’isolement relationnel et la disparition des jobs qui les faisaient vivre ont fait des jeunes générations les principales victimes de la crise sociale et économique engendrée par la pandémie. Leurs difficultés sont réelles : 20 % des 18 à 24 ans ont recours à l’aide alimentaire et parmi eux, les 3⁄4 sollicitent cette aide pour la première fois(1). Un jeune sur trois craint de ne pas pouvoir faire face à ses dépenses de logements en 2021. À cette situation de plus en plus précaire s’ajoute une détresse psychologique. Comment se construire, faire des projets, s’inventer un avenir dans un quotidien dégradé, solitaire et incertain ? Plus de huit étudiants sur dix déclarent que le confinement a provoqué un décrochage de leurs études (2).
Couvrir les besoins de première nécessité
Pour répondre à cette situation alarmante, de nombreuses fondations abritées ont renforcé leur action en faveur des jeunes. Ainsi la Fondation Auchan a décidé d’orienter son Prix annuel « Spécial Associations Étudiantes » sur la précarité alimentaire pour venir en aide aux étudiants fragilisés par la crise. Cinq projets innovants autour du soutien alimentaire, de la création de lien social et la sensibilisation à une bonne alimentation ont été soutenus. Du côté de la Fondation de France, des appels à dons spécifiques ont été lancés, comme « Solidarité étudiants » mené avec le quotidien La Croix. Cette opération a permis de collecter près de 340 000 euros pour déployer des aides d’urgence. Comme à Bordeaux, où l’association Linkee, qui lutte contre le gaspillage alimentaire, a organisé des distributions alimentaires ou à Paris, avec le réseau de restaurateurs engagés Écotable, qui a permis d’offrir aux étudiants près de 1000 repas équilibrés par semaine. Toujours dans la capitale, l’association Humanity Diaspo a, elle, distribué de janvier à avril 2021 plus de 10 000 colis de première nécessité (denrées alimentaires et produits d’hygiène) aux jeunes, soit le double de ce qui était prévu… « La demande explose, s’alarme Rana Hamra, co-fondatrice de l’association. Sans petit boulot, les étudiants n’ont plus de ressources et se retrouvent sans solution. Cette situation touche en priorité les filles, qui représentent 70 % de nos bénéficiaires, mais aussi les étudiants étrangers… » Soulager les souffrances psychologiques Selon une étude menée par l’Observatoire de la vie étudiante en septembre 2020, 31 % des étudiants présenteraient des signes de détresse psychologique. Face à cette urgence, la Fondation de France a alloué depuis 2021 près de 250 000 euros à une dizaine de nouveaux projets autour de la santé mentale des jeunes. Grâce à ce soutien, la clinique Heuyer de La Courneuve a ainsi pu élargir son offre de suivi psychologique et psychiatrique aux étudiants de Seine-Saint-Denis, où le manque de structures psychosociales est particulièrement criant. Ailleurs sur le territoire, des plateformes d’écoute psychologique ont été mises en place comme Elios ou Apsytude, qui proposent des téléconsultations avec des psychologues et des psychiatres de manière gratuite. Tous ces outils thérapeutiques viennent soulager un profond malaise dont témoigne Fanny Sauvade, co-fondatrice d’Apsytude : « Beaucoup d’appelants souffrent de troubles anxieux dépressifs plus ou moins graves, et aussi de fatigue mentale avec de grosses incidences sur l’attention, la mémoire, le sommeil. Il y a pour certains un vrai risque de décrochage scolaire. »
Sécuriser les parcours d’études
Pour accompagner les parcours scolaires des jeunes les plus fragiles, nombre de fondations abritées ont décidé de réorienter leur action pour apporter une aide supplémentaire au plus près des besoins. C’est le cas par exemple de la Fondation BNP Paribas, qui a lancé un véritable plan stratégique, en particulier dans les quartiers prioritaires, pour faciliter la continuité pédagogique des élèves aux côtés des associations de terrain. Des tablettes et du matériel numérique ont été fournis ainsi qu’un accompagnement personnalisé pour les jeunes relevant de la protection de l’enfance. De même, la Fondation de France est intervenue partout sur le territoire pour soutenir des actions destinées à lutter contre le décrochage scolaire. Comme à Mulhouse où près de 120 jeunes éloignés de l’emploi, accompagnés par l’École de la deuxième chance, ont pu recevoir un ordinateur et bénéficier d’une remise à niveau en informatique. Pour aider les étudiants en arts, la Fondation Daniel et Nina Carasso s’est, elle, associée à l’association Artagon ou encore à l’École nationale supérieure des arts décoratifs pour créer des fonds exceptionnels d’urgence.
Loin de la crise, un engagement durable
Si toutes ces actions ont pu être déployées rapidement, c’est en partie grâce à la solide collaboration que la Fondation de France et les fondations abritées ont nouée avec les acteurs engagés au quotidien auprès des jeunes. Car au-delà de l’urgence provoquée par la crise de la Covid-19, les jeunes et les problématiques qu’ils rencontrent sont au coeur d’un engagement au long cours. Plus de 120 fondations abritées sont investies aux côtés de la jeunesse et un tiers des projets soutenus par la Fondation de France et les fondations abritées concernent les jeunes, qu’il s’agisse d’éducation, de formation, de bourses, d’accès à la culture, à la santé mais aussi d’aider les jeunes à l’international…
Sur le volet éducatif, de nombreux mécènes ont créé des fondations abritées à la Fondation de France afin d’aider les jeunes à poursuivre leurs études, notamment par l’octroi de bourses et en les accompagnant dans leur parcours. C’est ainsi que chaque année, les bourses Déclics jeunes de la Fondation de France récompensent une vingtaine de jeunes porteurs de projets innovants, âgés de 18 à 30 ans. La Fondation Vallet remet quant à elle chaque année 3 000 bourses à des jeunes étudiants méritants en France, au Vietnam et au Bénin. De son côté, la Fondation Malatier-Jacquet permet à des étudiants en art de financer leurs voyages d’études à l’étranger. Autre coup de pouce : les prix des Lauréats musique, portés par sept fondations abritées(3), qui encouragent le talent de jeunes virtuoses.
De son côté, la Fondation de France est présente aux côtés de jeunes issus de milieux défavorisés qui ne peuvent compter sur l’aide financière de leurs proches pour concrétiser leur entrée dans la vie active. En 2020, près de 164 bourses ont ainsi été attribuées à des jeunes sans soutien familial. « Cet argent est arrivé à un moment où je perdais espoir et où je voyais s’écrouler tout ce que j’avais construit, témoigne un bénéficiaire, étudiant en ingénierie. Grâce à cette bourse, je vais pouvoir faire ce qui est le meilleur pour moi-même et poursuivre mes projets. »
D’autres programmes sont dédiés à la jeunesse comme « Grandir en cultures », qui a pour vocation de lutter contre le communautarisme en sensibilisant les futurs citoyens au vivreensemble. Mais aussi des appels à projets autour des questions d’environnement, comme « Aider les jeunes à s’impliquer dans la protection de la nature ». Cette opération est menée en partenariat avec la Fondation Nicolas Hulot et les fondations abritées Léa Nature – Jardin Bio et Nature et Découvertes, afin d’encourager les 15-35 ans à replanter des arbres, créer des pépinières de quartier et préserver la faune sauvage.
Accompagner les jeunes touchés par la maladie
La Fondation de France s’engage également à travers son programme « Santé des jeunes », qui a pour vocation de faciliter le parcours de soins des jeunes en souffrance psychique, soutenir leur entourage et permettre une montée en compétences des professionnels qui les accompagnent. En 2020, plus d’un million d’euros ont été engagés dans près de 40 projets. Parmi les initiatives soutenues : celle de l’association Jade (Essonne) qui propose à de jeunes aidants de moins de 18 ans de bénéficier de temps de répit et d’ateliers cinématographiques pour exprimer leur vécu auprès de leurs proches malades. Aider les jeunes malades à sortir de l’isolement est aussi l’un des axes défendus par la Fondation des Entreprises du Médicament pour l’accès aux soins. Elle soutient notamment l’association Aïda qui permet chaque année à plus de 2000 adolescents atteints de cancer d’être accompagnés par un jeune bénévole de leur âge pour partager des moments de complicité, et même partir en week-end organisé (les highway week-ends for health), si leur état le permet. La Fondation Sisley-Ornano se mobilise quant à elle pour faciliter l’entrée dans la vie active des étudiants malades ou en rémission. En partenariat avec l’association 20 ans 1 projet, elle encourage les jeunes malades (18 à 25 ans) à poursuivre et à réaliser leur projet professionnel grâce à du coaching personnalisé, à des aides à la recherche de stages et participe même au financement de formations.
Parce que les jeunes sont l’avenir, être à leur côté pour leur redonner confiance dans les moments de crise mais aussi les accompagner de façon durable n’a jamais été aussi essentiel.
(1) Source : Fondation Abbé Pierre
(2) Source : étude IPSOS pour la FAGE
(3) Fondations abritées participant au Prix des Lauréats musique : Fondations Drouet-Bourgeois, Marie Dauphin de Verna, Monique Rollin, Monique Gabus, Yves Brieux Ustaritz, Macari-Lepeuve et François-Louis Baradat.
Un fonds spécial pour les jeunes artistes
Face à l’impact désastreux de la crise sanitaire sur les acteurs du monde culturel et artistique, la Fondation de France et les fondations abritées L’accompagnatrice et Cordes Sensibles ont mis en place un fonds d’urgence de 220 000 euros pour soutenir les jeunes artistes, étudiants ou jeunes diplômés, dans les domaines des arts plastiques, du cinéma, de la danse et de la musique.
POUR ALLER PLUS LOIN