"Les mots qui disent la philanthropie" : le nouvel abécédaire de l'intérêt général
Les mots qui disent la philanthropie ont été écrits à cent mains. Cent auteurs et connaisseurs du sujet dont les écrits sont réunis dans un ouvrage présenté le jeudi 4 juillet 2024 à la Maison des ESSEC devant des professionnels du secteur.
Un ouvrage collectif pluridisciplinaire
« C’est un projet ambitieux et original. Son objectif est de montrer que la philanthropie est universelle. Elle concerne chacun de nous et peut s’incarner de multiples de manières : par le don mais aussi le bénévolat. L’idée de ce livre est aussi de lever les préjugés sur le secteur et de dire que la philanthropie n’est pas une affaire de gens riches mais l’affaire de tous », explique Arthur Gautier, professeur titulaire de la Chaire Philanthropie de l'ESSEC. Il a co-dirigé l’abécédaire aux côtés de Perrine Simon-Nahum (École normale supérieure, CNRS), Isabelle Gougenheim (IDEAS), Laurence Lepetit (France Générosités), Paule-Henriette Lévy (Fondation du Judaïsme Français) et Brigitte Rozen (avocate).
La grande diversité des auteurs de l’ouvrage en fait sa richesse : « Ce livre est le fruit d'un travail collectif réunissant plus de 100 experts du sujet : philosophes, sociologues, historiens, scientifiques, écrivains, entrepreneurs et experts du secteur dialoguent ensemble dans une réflexion polyphonique », poursuit Arthur Gautier. De "Altruisme" à "Zakat", il rassemble près de 80 mots du champ lexical de la philanthropie.
Les droits générés par les ventes du livre seront entièrement reversés à l'association L'Ecole de la Philanthropie, une association qui propose un programme et des supports pédagogiques afin de sensibiliser enfants de 8 à 11 ans à la philanthropie et de les inciter à agir en faveur de l'intérêt général.
L’importance des mots pour dire la philanthropie
« À l’heure des fake news et de la désinformation, j’aimerais souligner l’importance d’un tel ouvrage qui permet de revenir aux mots, à leur essence et de comprendre leur rôle dans la création du vivre ensemble », indique Anne Monier, chercheuse à la Chaire philanthropie de l’ESSEC. Pierre Sellal, président de la Fondation de France, rappelle que le mot « philanthropie » apparait dans la langue française sous la plume de Fénelon, dans ses Dialogues des morts : « Une vertu douce, patiente et désintéressée, qui supporte le mal sans l’approuver ». Elle est aussi « un acte de confiance dans l’avenir » et témoigne de « la conviction que chacun peut apporter sa contribution personnelle à la recherche et à la réalisation du bien commun ». Quant aux « causes », Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France, souligne qu’elles évoquent « aussi bien les raisons qui poussent à agir que les grandes questions qui nous mobilisent. Ce mot exprime aussi les causes de ces maux qui gangrènent notre société et sur lesquelles il faut agir… Il raconte finalement ce qui fonde le secteur de l’intérêt général, signifiant à la fois le pourquoi et le comment ».
Les mots qui disent la philanthropie, publié en avril 2024 aux éditions Odile Jacob.
POUR ALLER PLUS LOIN
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