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« L’incidence des troubles visuels majeurs ne cesse de croître » - Fanny Ledonné

28 mars 2024

Entretien avec Fanny Ledonné, responsable Santé et Recherche médicale à la Fondation de France. 

 

Pourquoi les maladies de l'œil sont-elles un enjeu de santé publique majeur ?

Aujourd’hui, on estime que 207 000 personnes sont non-voyantes en France. Sous l’effet de l’évolution démographique et des modes de vie, les troubles visuels majeurs concernent 250 millions de personnes dans le monde. Leur incidence ne cesse de croître, notamment celle des pathologies liées au grand âge. Par exemple, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), qui voile le champ visuel progressivement jusqu’à la cécité, était considérée comme une maladie rare il y a dix ans. Désormais, elle constitue la première cause de déficience visuelle après 50 ans.

Le développement des maladies de l’œil chez l’enfant est aussi un enjeu majeur, notamment en Asie où de très nombreux enfants sont touchés par la myopie. Des études ont prouvé que l’œil est dépendant, dans son développement, de tous les aspects environnementaux. Concernant la myopie par exemple, l’augmentation de son incidence chez les enfants s’explique notamment par la surexposition aux écrans et la sous-exposition à la lumière naturelle. Sur ce sujet, nous soutenons des chercheurs de l’Université de Bordeaux qui réalisent actuellement une étude d’envergure pour voir si ce qui a été mis en évidence en Asie s’applique aussi en Europe. Pendant huit ans, des enfants venant de milieux socio-éducatifs divers vont être suivis sur l’évolution de leur vision et le développement potentiel d’une myopie.

Quelles avancées médicales ces recherches permettent-elles ?

Les maladies de l’œil, telles que la cataracte, la DMLA ou le glaucome, qui touchent particulièrement les personnes âgées, compromettent la vision et peuvent entrainer une détérioration de la qualité de vie. La recherche permet de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents de ces pathologies connues. Ainsi, on peut aujourd’hui intervenir de manière plus précoce et mettre en place de meilleures stratégies de prévention et de soin.

En ce qui concerne des pathologies encore mal connues, comme le trouble du développement de l’œil chez l’enfant, l’enjeu principal des recherches que nous soutenons est de trouver des moyens de prévention en adaptant nos comportements individuels et collectifs. Les chercheurs travaillent notamment avec les pouvoirs publics pour adapter les pratiques scolaires afin de permettre un meilleur développement de la vision.

Pourquoi la Fondation de France a-t-elle choisi de s’engager dans ce domaine important et peu mis en avant ?

En 1980, la Fondation de France a initié un programme ambitieux de soutien aux travaux de recherche sur les maladies de l’œil suite au legs de Berthe Fouassier, qui avait à cœur de s’engager pour ce domaine de recherche après avoir retrouvé la vue grâce à une opération de la cataracte. Ce programme s’inscrit sur le temps long, nécessaire à la recherche fondamentale. Il répond à un véritable besoin des jeunes chercheurs et médecins en ophtalmologie ou neuro-ophtalmologie qui nous ont alertés sur le manque de soutien financier dont ils bénéficient. Depuis 10 ans, la Fondation de France décerne chaque année un Prix de l’œil : doté de 50 000 €, il récompense des travaux de recherche originaux ou innovants en ophtalmologie ou sciences de la vision. En plus de 30 ans, le programme a permis de soutenir 219 projets pour un montant total de 10,4 millions d’euros.


#CAUSEDUMOIS\RECHERCHE MÉDICALE


POUR ALLER PLUS LOIN

→ ► Maladies de l'oeil : 30 ans de soutien à la recherche
→ Trois questions à Vivien Rabadan, chercheur doctorant à l'Inserm