Démarches Territoriales : La philanthropie dans les territoires, un sujet d’avenir.
La crise de la Covid-19 l’a mis en évidence : agir à l’échelle locale est une nécessité pour être au plus près des besoins des territoires et apporter des réponses efficaces et durables. Avec le programme « Démarches Territoriales », la Fondation de France Sud-Ouest renforce son engagement local. L’objectif : repérer des acteurs porteurs de changement et mettre la coopération au cœur de son action. Regards croisés de Béatrice Bausse, déléguée générale de la Fondation de France Sud-Ouest et Jean-Pierre Andrien, bénévole référent « Démarches territoriales ».
Quelle est l’approche de ce nouveau programme « Démarches Territoriales » dans le Sud-Ouest ?
Béatrice Bausse : Pour déployer notre programme « Démarches Territoriales » dans le Sud-Ouest, nous avons abordé la notion de territoire en tenant compte à la fois d’indicateurs objectifs comme la population, la superficie, mais aussi les interactions entre acteurs locaux. Appréhender les territoires, c’est avant tout prendre en compte les personnes qui vivent sur ce territoire, en les écoutant et en échangeant avec elles. La Fondation de France Sud-Ouest couvre 15 départements, chacun ayant des spécificités territoriales Aujourd’hui, nous avons défini quatre départements « prioritaires » afin d’y intervenir avec méthode : La Gironde, la Haute Garonne, les Pyrénées Atlantiques et la Charente Maritime, des départements dans lesquels la Fondation de France peut compter sur une présence forte de ses bénévoles. Le tissu associatif y est important et dynamique, nos donateurs mobilisés, les entreprises engagées, il s’agit là d’un écosystème philanthropique vivant. Nous intervenons également dans les autres départements où nous sommes très actifs en soutenant de nombreuses initiatives.
Jean-Pierre Andrien : En tant que bénévole, je retrouve dans « Démarches Territoriales » la même sensibilité que dans « Vendanges d’Idées », un appel à projets et à idées dans le Nord Gironde qui a duré 6 années et s’est terminé en 2021, sur lequel j’ai travaillé à mon arrivée à la Fondation. Nous avons un comité régional avec plusieurs bénévoles, au sein duquel nous travaillons collégialement, avec une démarche de terrain, très territorialisée, et une logique de veille et d’identification des acteurs qui doit être constante. C’est la spécificité et la force de ce programme ! La dimension temporelle n’est pas non plus la même : nous n’avons pas nécessairement d’échéance. Nous devons aussi trouver notre place dans des dynamiques de coopération territoriales qui sont déjà en marche.
Quelle place est donnée au collectif dans « démarches territoriales » ?
B.B. : Depuis la pandémie, on parle beaucoup de coopérations, d’alliances, mais les mettre en place, les faire vivre demande du temps, cela peut s’avérer complexe. A la Fondation de France Sud-Ouest, nous avons organisé de nombreux temps de réflexion et de partage entre salariés, bénévoles et personnes ressources (un regard extérieur est toujours bénéfique) afin d’appréhender ce sujet. Avec « Démarches Territoriales », la Fondation de France a renforcé la relation de confiance avec les acteurs du territoire, privés comme publics, les fondations, etc. dans une dynamique de soutien à 360° des porteurs de projets. La force de ce programme est de pouvoir agir collectivement en soutenant un projet ancré dans un territoire dès lors qu’il s’agit d’un projet avec une ambition de changement, avec une forte capacité d’entrainement, un travail en réseau, et la participation des personnes concernées, sans oublier la prise en compte de l’impact environnemental de ses actions, une gouvernance transparente et ouverte et la mise en place d’une démarche d’évaluation… Autres spécificités de ce programme : sa logique d’expérimentation. Nous avons carte blanche pour présenter des projets du territoire et travailler en coopération avec ces acteurs mais aussi proposer un accompagnement global aux porteurs de projet (financement, gouvernance, vision,). A ce jour, un projet a été validé sur Bordeaux et un autre est à l’étude à la Rochelle.
JP.A. : La connaissance du territoire et la question des moyens humains sont primordiales. Il faut un certain nombre de repères avant de s’intéresser à un projet : qui est sur ce territoire, quel est le contexte politique local, les forces associatives en présence, les influenceurs, les opposants, quelle est la distance avec les lieux de décision, qui peut-on mobiliser sur ces territoires. Aujourd’hui, à la Fondation de France Sud-Ouest, nous agissons notamment grâce à l’équipe bénévole et une personne salariée dédiée à ce sujet.
Comment « démarches territoriales » permet-il de renforcer les liens avec les différentes parties prenantes d’un territoire ?
B.B. : « Démarches territoriales » a transformé les relations que nous avions avec les acteurs locaux, publics et privés. Notre posture évolue : nous soutenons financièrement les actions les plus innovantes, exemplaires mais nous apportons aussi notre expertise grâce à nos 50 ans d’ancienneté dans le domaine. Notre regard sur l’écosystème a aussi changé : on a une vision panoramique des différentes parties prenantes et de leur positionnement sur certains sujets. Notre image évolue auprès des collectivités et associations. La philanthropie dans les territoires est un sujet d’avenir.
JP.A. : Je partage ce sentiment. Cela a changé aussi notre discours en tant que bénévole : on ne parle plus seulement des appels à projets, mais aussi des démarches territoriales et de cette logique de proactivité et de repérage de projet. « Démarches territoriales » repense le rôle et la place de la Fondation de France, tout comme la responsabilité des bénévoles et leur discours.
POUR ALLER PLUS LOIN
→ Le rôle de correspondant territorial
→ Les bénévoles référents Environnement de la Fondation de France Sud-Ouest