Comment agir « en proximité » sur nos territoires : le point de vue des bénévoles « correspondants territoriaux »
« Agir en proximité » est l’une des convictions de la Fondation de France. Grâce à ses fondations régionales comme la Fondation de France Sud-Ouest, elle peut agir au plus près des territoires, là où son impact sera le plus pertinent, à la rencontre des acteurs de l’économie sociale et solidaire, des entreprises et des institutions. Présente sur 15 départements de Nouvelle Aquitaine et Occitanie, notre fondation régionale compte sur des « correspondants territoriaux » bénévoles, qui jouent un rôle d’ambassadeur auprès des acteurs du territoire. Bénédicte Pierron et François Jouaillec nous racontent comment ils incarnent ce rôle sur leurs lieux de vie respectifs : le Pays Basque et la région toulousaine.
En quoi consiste votre rôle de correspondant territorial à la Fondation de France ?
Bénédicte Pierron : Je suis correspondante territoriale à la Fondation de France Sud-Ouest depuis un an maintenant. Je me considère à la fois comme un relais entre les institutions (le conseil départemental, la région ou les mairies), la Fondation de France et les porteurs de projets. J’ai aussi un rôle de représentation : j’ai assisté dernièrement à la performance du ballet Malandain à Biarritz, en faveur de la population ukrainienne. En lien avec les équipes du siège à Paris, j’ai pu apporter des éléments d’information sur les actions de la Fondation de France en Ukraine et dans les pays alentours, aux différents acteurs présents. J’ai aussi un rôle « d’accompagnatrice », en effet lorsque je rencontre des associations, je peux les aiguiller vers nos différents appels à projets si je pense que le projet est suffisamment mature, ou encore les renvoyer vers d’autres acteurs du territoire.
François Jouaillec : Pour ma part, j’ai débuté il y a cinq ans à la Fondation de France Sud-Ouest en tant que correspondant territorial dans les huit départements de l’ex Midi-Pyrénées. J’avais alors un rôle de relais et de promotion de la Fondation. J’ai par exemple invité Béatrice Bausse, Déléguée Générale de la Fondation de France Sud-Ouest, à rencontrer un certain nombre d’acteurs des collectivités territoriales à Toulouse et ses alentours. J’ai été moi-même élu pendant de nombreuses années et je bénéficiais de contacts privilégiés avec ces acteurs. J’ai aussi pu faire des présentations de la Fondation de France à la métropole devant des cercles d’associations. Puis progressivement, je me suis également orienté vers un rôle d’instructeur qui est tout aussi passionnant. J’instruis des projets dans les domaines de l’environnement, l’habitat, les bourses déclics jeunes, les réveillons de la solidarité… Lorsque j’instruis les projets en rencontrant sur place les associations, j’ai l’occasion de rencontrer des élus ou organismes qui peuvent diffuser l’information sur le territoire : je reprends alors ma casquette de correspondant territorial !
Pourquoi êtes-vous engagés en tant que bénévoles à la Fondation de France Sud-Ouest ?
B.P. : Il a toujours été important pour moi d’être actrice de l’endroit où je vis. Être actrice, c’est mettre à disposition mes compétences et mon savoir-faire pour le bien commun. J’étais très investie dans l’école de mes cinq enfants par exemple, et je prenais ce rôle de bénévole très à cœur car il avait un sens pour moi. Lorsque je suis arrivée au Pays Basque il y a deux ans, j’ai compris que je pouvais avoir une mission locale pour la Fondation de France, et j’étais très contente d’endosser ce rôle de « correspondante territoriale ». J’ai toujours été adepte dans ma vie professionnelle du « think global, act local » : toutes ces réflexions sociétales sur l’environnement, les océans, la transformation des Ehpad, le problème de logement des jeunes, sont passionnantes. Je suis très heureuse de pouvoir agir localement sur ces sujets.
F.J. : Dès que j’ai pu réduire mes activités professionnelles, j’ai eu envie de m’investir auprès d’un organisme philanthropique dans lequel je pouvais avoir confiance. Il y a cinq ans, j’ai été invité en tant que donateur pour la soirée de remise des prix des lauriers, et c’est alors que j’ai pu rencontrer la présidente de la Fondation de France Sud-Ouest, Pascale Rousseau-Dewambrechies, et Béatrice Bausse, qui m’ont proposé de devenir bénévole. Étant ingénieur de formation, je souhaitais vraiment aller vers un organisme plurisectoriel, qui me permettrait d’aborder des sujets totalement nouveaux pour moi comme les questions sociales, le handicap, les nouvelles formes d’habitat solidaire l’isolement et la ruralité dans notre région, etc. Et cela m’a plu : depuis peu, je débute mon deuxième mandat de bénévole pour quatre années supplémentaires !
En quoi est-il important d’être « en proximité » sur les territoires ? Comment cela s’incarne-t-il avec votre rôle de bénévole ?
B.P. : Être en proximité sur les territoires permet d’humaniser la Fondation de France, et de la rendre plus accessible pour les acteurs. Beaucoup de petites associations que j’ai rencontrées ne pensaient pas pouvoir postuler aux appels à projets et obtenir un financement. Nous sommes aussi là pour informer les acteurs de l’économie sociale et solidaire sur les actualités de ces appels à projets. Lors d’événements locaux, j’ai souvent été en présence de consultants qui ont pour mission d’aider et d’accompagner les porteurs de projet dans leur recherche de financement. Par ma posture, je peux matérialiser l’existence de la Fondation de France pour ces associations. Les correspondants territoriaux permettent une visibilité sur les territoires qui n’est pas négligeable : je pense que nous constituons un maillon important de l’action de la fondation au niveau local.
F.J. : La Fondation de France Sud-Ouest est présente sur une très vaste région qui comporte des départements isolés comme l’Aveyron ou l’Ariège, où il y a peu de projets et de donateurs qui se manifestent : il est important d’être sur les territoires éloignés des métropoles car de nombreuses initiatives y sont présentes pour répondre aux enjeux de notre société. De plus, il est fondamental d’être présent sur place pour les instructions. La rencontre des porteurs de projets dans leur environnement apporte beaucoup d’informations précieuses, et tisse des liens qui faciliteront un suivi dans la durée.