En Bretagne, un ensemble d’associations a créé le collectif SOLAMI, Solidarité Logement pour l’Accueil des Migrants. L’objectif ? Mieux coordonner leurs actions pour accompagner les demandeurs d’asile dans leurs démarches.
En 2018, la France a enregistré 123 000 demandeurs d’asile,fuyant leurs pays du fait de guerres, de conflits ethniques ou politiques, de persecutions. Pour accueillir ces régugiés, des dispositifs existent mais les démarches administratives peuvent être très longues. Notamment pour les Jeunes Migrants Non Accompagnés (JMNA). Ces derniers, arrivant sans papiers, doivent justifier de leur âge via un dispositif d’évaluation (entretiens et tests médicaux). S’ils sont reconnus en tant que mineurs, ils bénéficient de la prise en charge de l’Aide Sociale à l’Enfance. Mais là encore, les délais d’instructions sont longs. Fin 2017, dans le pays de Brest, 160 jeunes migrants vivaient ainsi sans statut, dans l’attente d’une décision. Précarité, isolement, exclusion… pour ces jeunes, cette phase d’attente est celle de tous les dangers !
C’est dans ce contexte que l’action de SOLAMI prend tout son sens. L’association propose des solutions d’hébergement provisoire et d’accompagnement aux personnes migrantes engagées dans les démarches pour faire valoir leurs droits. Avec le soutien financier de la Fondation de France dans le cadre de son programme Enfance et éducation, SOLAMI loue 6 logements accueillant 18 JMNA et 3 familles. Outre ces solutions d’hébergement, une vingtaine de bénévoles est investie aux côtés d’une coordinatrice pour mieux soutenir ces réfugiés dans leurs démarches, pour l’accès aux soins et à la vie sociale. Le collectif travaille ainsi en réseau : « une vingtaine d’associations s’implique dans le projet mais surtout, nous avons réussi à impliquer les institutions. Nous nous appuyons ainsi sur de nouvelles collaborations entre les services publics, les associations, les professionnels et les bénévoles.» explique Roger Morin, Président de SOLAMI.
Récompensée par un laurier départemental en juin 2019, l’initiative a fait ses preuves : « depuis le début de notre action, 32 jeunes sont sortis de notre dispositif, dont 22 reconnus comme mineurs ». Conforté par ces premiers résultats, SOLAMI souhaite élargir la prise en charge proposée en accédant à de nouveaux logements mais également en étoffant son réseau de bénévoles.