« Mazynasyon » : Ludovic Babas œuvre pour l’insertion professionnelle des jeunes de l’Océan Indien

Dans les îles de l’Océan Indien, l’accès à l’éducation et à l’emploi reste un défi de taille pour les jeunes. C’est pourquoi Ludovic Babas, originaire de La Réunion et étudiant à Rennes, a créé Mazynasyon à Saint-Louis, un tiers-lieu destiné aux jeunes éloignés de l’emploi. Pour mener à bien son projet, Ludovic Babas a bénéficié d’une bourse Déclics Jeunes de la Fondation de France.

Comment est née l'idée de ce projet ?

Je suis né et j’ai grandi à La Réunion. J’ai pu y observer les difficultés que rencontrent les jeunes pour trouver un emploi. Beaucoup se sentent exclus du système, par manque de qualification et / ou de confiance en eux. Je voulais trouver un moyen de les aider à surmonter ces blocages. Mazynasyon est né de cette volonté de donner aux jeunes des îles de l’Océan Indien les moyens de se former, de développer des compétences et d’envisager leur avenir professionnel avec confiance.

Qu’est-ce que Mazynasyon exactement ?

Mazynasyon, qui signifie « le rêve » en créole réunionnais, est un lieu à la fois physique et virtuel (via une plateforme en ligne). Il accueille des jeunes, âgés de 16 à 26 ans, en situation d’exclusion sociale ou professionnelle. Nous proposons des ateliers et des formations pour permettre à chacun de développer son potentiel, sa créativité, pour l’accompagner dans sa réflexion professionnelle. Nous collaborons bien sûr avec les collectivités locales et les acteurs économiques de l’ensemble des îles de l’Océan Indien. Des partenaires essentiels à la réussite du projet, d’un point de vue financier, et surtout pour offrir des opportunités concrètes d'insertion professionnelle aux bénéficiaires de l’association.

Comment avez-vous procédé pour lancer ce projet ?

L’originalité de Mazynasyon réside dans son approche sur-mesure et locale. Nous avons mené une étude de marché pour cerner précisément les besoins des populations. Ensuite, nous avons adapté notre approche d’accompagnement en fonction des spécificités de chaque île, pour être en phase avec les réalités sociales et économiques des territoires. Nous sommes là pour former les jeunes et pour les aider à exprimer leur créativité et construire leurs propres projets professionnels. Il ne s’agit pas seulement d’accompagner la recherche d’emploi, mais également d’encourager l’entrepreneuriat et l’innovation.

Qu’espérez-vous changer avec ce tiers-lieu ?

Je veux contribuer à construire une société plus inclusive, où chacun peut libérer son potentiel. Avec Mazynasyon, j’espère redonner confiance aux jeunes en situation d’exclusion, les aider à surmonter les obstacles et, surtout, changer les mentalités. Nous espérons aussi réduire le taux de chômage et inspirer une nouvelle génération, leur redonner foi en l’avenir.

De quelle manière la Bourse Déclics Jeunes vous a-t-elle aidé ?

La bourse a permis de financer l’accompagnement d’un cabinet de conseil, la création de notre site Internet et l’achat de matériel, comme un appareil photo, pour concrétiser la création du tiers-lieu et lancer officiellement nos activités. Cette aide nous a permis de démarrer, et nous accompagnons aujourd’hui une quinzaine de jeunes. C’est un soutien précieux car, en plus de l’aide financière, nous bénéficions d’un accompagnement pour la mise en œuvre concrète du projet et d’un accès à un réseau de professionnels avec l’Institut de l’Engagement, partenaire de la Fondation de France dans le cadre du concours Déclics Jeunes.

POUR ALLER PLUS LOIN

→ Les déclics jeunes 2024
→ « Mazynasyon », un laboratoire d’innovation sociale et créative pour orienter les jeunes de l’Océan-Indien