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Biodiversité : recréer un lien durable avec la nature

31 mars 2021

Mieux connaître les espèces pour mieux les protéger et tenter de réinventer un lien durable entre l’Homme et son milieu naturel sont les grands défis à relever pour préserver la biodiversité. Un vrai pari pour la vie que relèvent avec coeur plusieurs fondations abritées par la Fondation de France.

Qu’il soit animal, végétal ou micro-organique, chacun des organismes vivants participe au fragile équilibre qui rend possible la vie sur Terre. Préserver toute la diversité de notre milieu naturel est donc un enjeu majeur pour l’environnement, et plus largement pour les Hommes. Or la variété des espèces et des écosystèmes subit aujourd’hui une dégradation jamais atteinte depuis le début de l’anthropocène. À cause de l’artificialisation des sols, du développement de l’agriculture intensive, de la pollution, de la prolifération d’espèces invasives ou encore du changement climatique, la biodiversité s’appauvrit. Dans son dernier rapport de 2020, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques dresse un constat alarmant. Selon ce rapport, plus d’un million d’espèces animales ou végétales sont en danger d’extinction et 75 % des environnements terrestres sont jugés « sévèrement altérés » par les activités humaines. Il est donc urgent d’agir. Aux côtés de la ­Fondation de France, mobilisée sur la question de l’environnement depuis 50 ans, des fondations abritées s’engagent elles aussi dans ce combat.

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Faire de l’Herbier national un trésor botanique pour l’avenir

C’est le cas de la Fondation Science et Nature, une fondation d’entreprise créée par un laboratoire de santé, expert en produits cosmétiques et d’entretien écologiques. Très attachée au patrimoine vivant que représente la biodiversité végétale, considérée comme un inépuisable réservoir de connaissances et de substances utiles à tous, la fondation a pour vocation de soutenir la compréhension des interactions entre la nature, le monde végétal et les Hommes. Depuis 2019, elle est engagée aux côtés du Muséum national d’Histoire naturelle dans un ambitieux chantier : la numérisation de la collection d’ethnobotanique de la célèbre institution. Une somme de 70 000 planches, qui dormaient jusque-là dans les greniers du Muséum... « Numériser est un devoir de mémoire, explique Olivier Guilbaud, président de la Fondation Science et Nature. Mais pas seulement ! Ce chantier va permettre de rendre accessible à tous, chercheurs, médias ou curieux du monde entier, des trésors de connaissances sur des espèces végétales parfois disparues et leur utilisation par les Hommes au cours des siècles. C’est une véritable manne pour la recherche actuelle, car l’environnement végétal reste une source d’inspiration illimitée. » Prévu sur une durée de cinq ans, ce travail de fourmi a d’ores et déjà permis de numériser et de mettre en ligne quelque 6 000 échantillons.

L'Herbier national est l'un des plus anciens et des plus riches au monde. Il est en cours de numérisation, avec le soutien de la Fondation Science et Nature. ©D.R.

Protéger les abeilles de l’impact des pesticides

Autre symbole majeur de la protection de la biodiversité : l’abeille. Cette précieuse sentinelle de l’environnement, qui assure la pollinisation de 80 % des espèces végétales, est aujourd’hui gravement menacée. Chaque année, en France, près de 30 % des abeilles disparaissent*. C’est pour tenter d’enrayer cette situation alarmante que la Fondation d’entreprise Lune de Miel a décidé de se mobiliser. « Protéger les abeilles est pour nous un devoir moral, autant qu’un engagement sociétal et citoyen, explique Bernard Saubot, en charge de la Fondation Lune de Miel. La diminution des colonies est un enjeu crucial car il bouleverse l’équilibre des écosystèmes et impacte la chaîne alimentaire. »  Pour mieux comprendre les causes de cette surmortalité et y apporter des réponses durables, la fondation soutient depuis sa création en 2014, des travaux de recherche appliquée, en partenariat avec l’Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation. « L’un des projets phares, poursuit Bernard ­Saubot, a permis de suivre la trajectoire des abeilles via des micro-capteurs embarqués, pour mesurer à quel point la contamination aux néonicotinoïdes altérait leur système d’orientation. Si les molécules en cause ne les tuent pas, en revanche elles les empêchent de rejoindre leur ruche, or une abeille  isolée est une abeille qui ne peut survivre. » Grâce à ces travaux, les effets délétères – dits sublétaux – des pesticides vont être pris en compte dans le protocole d’homologation des produits sanitaires à l’échelle européenne.

Les abeilles jouent un rôle central dans la pollinisation et pour la biodiversité, c’est pourquoi la Fondation Lune de Miel se mobilise pour leur préservation.

Renouer avec une nature sauvage

Si le pouvoir des sciences et la recherche d’une cohabitation harmonieuse entre l’Homme et son environnement s’avèrent utiles pour maintenir la faune et la flore, une voie complémentaire existe : celle du ré-ensauvagement. Cette démarche, qui consiste à reconstituer des îlots de nature intacte de toute intervention humaine, est soutenue par la Fondation Lemarchand pour l’équilibre entre les Hommes et la Terre. « Puisque la biodiversité est fortement menacée par notre rapport court-termiste et utilitariste à la nature, nous devons apprendre à réintroduire du temps et du laisser-faire pour permettre aux écosystèmes de renouer avec leur libre-évolution. Ré-ensauvager des forêts, des paysages… est un des moyens les plus sûrs de leur conserver toute leur naturalité », explique Jean-Baptiste Dumond, conseiller Biodiversité de la Fondation Lemarchand. Pour appuyer cette démarche, la fondation a co-financé l’achat de près de 500 hectares de forêts et de prairies, en plein cœur du massif du Vercors. Cet ambitieux projet, porté par l’association pour la protection des animaux sauvages, est aujourd’hui la plus grande réserve de vie sauvage de France. Autre projet, plus utopique mais tout aussi inspirant, que soutient, autour du botaniste Francis Hallé, la Fondation Lemarchand : la (re-)constitution d’une grande forêt primaire en Europe de l’Ouest. Un royaume de nature qui devrait s’étendre sur près 90 000 hectares et nécessitera au moins 600 ans pour atteindre son plein épanouissement. Le temps est le meilleur allié de la planète. 

Pour préserver la biodiversité, le ré-ensauvagement est l’une des pistes explorées par la Fondation Lemarchand pour l’équilibre entre les Hommes et la Terre.

 

Chiffres de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).