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La création artistique, moteur d'inclusion sociale

7 août 2018

Au-delà du loisir, faire appel à l’art et à la culture donne de l’air au travail social traditionnel et permet aux personnes fragiles de (re)prendre pied dans le quotidien.

Loin du cliché – l’artiste, seul, face à son œuvre naissante –, quantité de projets artistiques sont le fruit d’un travail de co-création, qui a parfois un objectif d’insertion sociale. Un phénomène apparu en France dans la lignée du Front populaire favorable à une politique culturelle élargie puis d’André Malraux avec ses maisons de la culture.

À l’aube des années 2000, des projets intégrant des pratiques culturelles et artistiques à des actions sociales, sanitaires, éducatives, environnementales ont émergé, afin de redonner confiance à des personnes vulnérables (enfants en difficulté ou issus de milieu défavorisé, personnes âgées ou handicapées, etc.).

« Ces projets n’ont d’effet bénéfique que s’ils sont exigeants et de qualité. Il ne s’agit pas là d’une simple activité occupationnelle, mais d’une véritable rencontre. L’artiste initie le dialogue avec les personnes éloignées de l’art et travaille avec elles sur un projet de création partagée. Une œuvre qu’elles vont s’approprier, pour ensuite la faire découvrir à une communauté plus large », explique Catia Riccaboni, responsable du programme Culture de la Fondation de France.

L’art et la culture constituent un terrain où se joue notre humanité et où se développe notre capacité d'exister, comme personne et en société.

Une conviction partagée par les fondations La Source des Sources et L’Accompagnatrice.

L'art, nécessaire à l'équilibre des enfants

Pour un enfant en échec scolaire comme moi, dessiner était la seule manière d’exister vis-à-vis des adultes et de mes petits camarades. En quelque sorte, cela m’a sauvé la vie… L’art contribue à la valorisation de l’individu dès son plus jeune âge : c’est pourquoi il y a près de trente ans, avec mon épouse Élisabeth, nous avons ouvert dans l’Eure le premier atelier d’expression artistique de notre association La Source, accompagnés par des éducateurs spécialisés et des assistants sociaux. On en compte huit aujourd’hui, un peu partout en France. La création en 2015 de la Fondation Source des sources est venue renforcer notre action. Autour d’un artiste – peintre, plasticien, sculpteur… –, de petits groupes d’enfants issus de milieux défavorisés conçoivent ensemble, le temps d’une semaine, une œuvre d’art qu’ils montreront à un public restreint : leurs parents. De quoi se prouver qu’on est capable de créer. Tel qu’il est pratiqué dans le cadre de La Source, l’art devient une nécessité pour l’équilibre de l’enfant.

Rendre l'art aux déracinés

Accrochée à ses pas, la culture du pays d’origine suit chaque migrant dans sa quête de nouvelle vie. Depuis 2015, la Fondation L’Accompagnatrice essaye de maintenir vivant ce lien souvent très ténu pour ces déracinés dont la priorité est de survivre en terre inconnue. C’est ainsi que notre fondation a soutenu le projet Musiques Migratoires, porté par l’association Langage Toi, qui a restitué lors d’un spectacle et d’un livre-audio les chants recueillis auprès d’enfants migrants scolarisés dans quatre écoles de la région bordelaise. Un déracinement culturel vécu aussi à leur manière par des femmes SDF ou de jeunes adultes souffrant de troubles psychiques auxquels L’Accompagnatrice donne la possibilité de s’exprimer via différentes initiatives artistiques, avec une cinéaste, une écrivaine, un jardinier… Des individualités qui vivent à la marge, pour qui l’art devient alors un formidable vecteur d’épanouissement. Et pourquoi pas, un moyen de renouer avec eux-mêmes, et les autres.