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Norbert Vey : « contre le cancer, unir nos forces et croiser les approches »

28 janvier 2019

Développer une stratégie de recherche ciblée sur la résistance aux traitements : c’est l’axe majeur du programme Cancer de la Fondation de France. Les explications de Norbert Vey, ancien président du comité Cancer. 

Norbert Vey est directeur de la Recherche clinique, responsable des Unités d’hématologie 2 et d’Evaluation thérapeutique en oncologie/hématologie à l’Institut Paoli-CalmettesFaire reculer la résistance aux traitements : que recouvre cette notion ?

Avec les progrès du dépistage précoce et des thérapies « classiques » – chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie –, le taux de guérison du cancer a progressé rapidement. On dit souvent que l’on guérit aujourd’hui plus d’un cancer sur deux, mais cela recouvre des écarts majeurs selon la localisation de la tumeur. Ainsi, il reste rare de survivre à un cancer du poumon tandis que les tumeurs du sein ou le cancer de la prostate sont bien soignés. De plus, tous les malades ne réagissent pas de manière identique aux mêmes thérapies. L’arsenal thérapeutique traditionnel a sans doute atteint un palier. Pour aller plus loin, franchir un nouveau cap, il nous faut développer de nouvelles tactiques et de nouvelles armes. Pour cela, il est fondamental de comprendre les mécanismes par lesquels les cellules cancéreuses échappent ou résistent au traitement. Ce sont ces approches que la Fondation a choisi de soutenir. D’autant qu’avec le vieillissement de la population et l’évolution des modes de vie, le nombre de cancers augmente.

Concrètement, quelles sont ces nouvelles stratégies thérapeutiques soutenues par la Fondation de France ?

Elles suivent deux approches complémentaires. La première, ce sont les thérapies ciblées. L’idée clef est de développer des médicaments qui vont agir uniquement sur les cellules cancéreuses, là où la chimiothérapie « ratisse large ». Cela suppose d’analyser très finement la ou les tumeurs du malade, de dresser une cartographie des anomalies qu’elles expriment, pour composer un cocktail sur-mesure adapté au patient. C’est à la fois un gage d’efficacité et la promesse de traitements dont les effets indésirables seront moins ravageurs. Pour avancer sur cette piste, les travaux que nous soutenons cherchent à identifier par avance les profils de tumeurs résistantes aux traitements classiques. Si l’on peut ainsi prédire la réponse du malade, on pourra éviter l’errance thérapeutique et proposer rapidement une approche personnalisée et pertinente.

Et la seconde approche ?

C’est l’immunothérapie. Une stratégie qui connaît des développements rapides depuis 10 ans, et qui consiste à activer les défenses immunitaires du patient pour détruire les cellules cancéreuses. Là, les travaux vont par exemple décrire comment la cellule cancéreuse parvient à paralyser les défenses immunitaires… pour inhiber ces mécanismes. Et bien sûr, ces deux approches pourront se combiner. Les solutions d’immunothérapie qui émergeront pourront être adoptées en complément de traitements ciblés : contre le cancer, on est jamais trop nombreux !

Dans les deux cas, l’étude de la résistance aux traitements permet d’identifier des paramètres biologiques qui prédisent les effets des traitements (appelés biomarqueurs). Les résultats de ce type de recherches peuvent être transférés rapidement vers les patients comme cela a déjà été le cas pour plusieurs découvertes soutenues par la Fondation de France. D’autre part, l’étude de la résistance permet d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques et oriente la recherche de nouveaux médicament pour là encore, mais à plus long terme, avoir un impact sur la prise en charge des patients.

La Fondation de France a choisi de délivrer des « bourses environnées » : en quoi cela consiste-t-il ?

Le programme délivre des subventions pour financer des stages de « post-doctorat », cette phase de transition entre la fin des études et le poste de chercheur. Ces « post-doc » qui portent les projets de recherche sont indispensables aux laboratoires. Mais ce sont des subventions « augmentées », car nous prenons en charge à la fois le salaire du chercheur et les frais de fonctionnement de ses travaux sur 2 ans. Nous garantissons ainsi l’efficacité de la subvention qui bénéficie à la fois au jeune chercheur dans le développement de sa carrière et au laboratoire d’accueil qui peut mettre en place des projets ambitieux.

Comment travaille le comité Cancer ?

Notre comité compte 15 experts. Sur la base d’appels à projets, nous recevons et instruisons environ 80 demandes par an. Chaque candidat et chaque projet est bien sûr évalué par un expert du domaine : immunologiste, spécialiste de la génomique, de la bio-informatique, expert des tumeurs solides, hématologue… selon le profil du dossier. Mais ensuite, la sélection des 15 à 20 projets soutenus se fait de manière collégiale. Ainsi se développe une approche transversale et multidisciplinaire extrêmement riche. Personne ne plaide pour sa « chapelle », l’objectif est d’accompagner les équipes et les travaux les plus prometteurs, avec des retombées rapides pour les patients. 

Avec notre soutien, ils avancent

Au Centre de recherche en cancérologie de Lyon, Sylvain Lefort mène une recherche originale sur les leucémies. Son approche : observer et décrire le rôle des tissus environnant les cellules cancéreuses. Objectif : comprendre les mécanismes de résistance aux traitements, pour à terme ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques. Explications en vidéo :

 

Donateurs, chercheurs, médecins : tous mobilisés !

La recherche médicale est la première cause qui mobilise les Français. Et heureusement ! Car les dons privés participent à hauteur de 50% à son financement : des ressources indispensables pour explorer de nouvelles hypothèses scientifiques, tester de nouvelles pistes thérapeutiques.

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