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« Cancer et environnement : une préoccupation grandissante »

28 janvier 2019

Les pollutions, l’évolution des modes de vie et de travail… peuvent-ils expliquer le développement du cancer ? C’est l’un des champs de recherche financés par le comité Santé publique et environnement de la Fondation de France.
Trois questions à Fanny Herpin, responsable de fonds et programme Recherche médicale.

Le programme Santé publique et environnement finance des projets de recherche, notamment sur le cancer : à quel moment cette préoccupation est-elle apparue ?

Dès 1995, il y a plus de vingt ans, la Fondation de France a investi le sujet au travers d’un programme Santé publique et pathologies cancéreuses qui explorait les facteurs de risques, notamment professionnels. A l’époque, c’était tout à fait innovant. L’approche environnementale s’est progressivement affirmée, et depuis 2012 le comité se nomme Santé publique et environnement.

La thématique cancer suscite-t-elle beaucoup de candidatures ?

Un cap a visiblement été franchi depuis 2015, avec une croissance globale soutenue du nombre de dossiers présentés en réponse à notre appel à projet. En moyenne, la moitié d’entre eux concerne le cancer. En cela, la communauté scientifique et l’opinion publique évoluent à l’unisson, partageant un même questionnement sur le développement des pathologies cancéreuses et son lien avec l’évolution des modes de vie et de l’environnement. Depuis 2012, près de 50 projets concernant le cancer ont été financés par la Fondation de France, pour un montant total d’environ 4 millions d'euros. Mais ce champ de recherche est immense, et nous le défrichons à peine !

Quels sont les grands axes de recherche actuellement soutenus en lien avec la thématique cancer ?

Ils se répartissent en trois grandes familles. Une série de recherches explore les liens entre nutrition et cancer, comme par exemple les travaux sur la prise de compléments alimentaires et le risque de cancer du sein. Un second champ s’intéresse aux expositions professionnelles, notamment dans l’apparition des tumeurs du poumon ou dans l’environnement nucléaire. Enfin un troisième groupe se consacre à la question des pollutions, d’origine agricole notamment. Les approches sont diverses : épidémiologie, bio-statistiques, recherche-action, approches socio-historiques, etc. Mais tous ces travaux ont un point commun : mieux comprendre, pour éclairer à moyen terme les politiques de santé publique.