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La Fondation Chaillot au service de la danse comme art du lien

31 Mai.2024

Accompagner le déploiement du nouveau projet artistique et démocratique de Chaillot - Théâtre national de la Danse, porté par Rachid Ouramdane depuis sa nomination à sa direction en 2021, telle est la principale mission de la Fondation Chaillot, abritée à la Fondation de France et lancée à l'occasion d'un événement le 23 mai dernier. Entretien avec Pierre Lungheretti, Directeur délégué de Chaillot - Théâtre national de la Danse et représentant de l'institution au sein de la nouvelle fondation.

Fondé sur la diversité et l’hospitalité, ce projet ambitionne de faire de Chaillot un lieu qui créé du lien, accessible à tous, en particulier aux populations les plus fragiles et éloignées de la culture. Présidée par Laurent Martinet, un des quatre membres fondateurs aux côtés de Jean-François Dubos et des entreprises Dior Couture et l’Oréal, la fondation participera activement à promouvoir la danse comme vecteur d’émancipation et de cohésion sociale. 

Dans une tribune parue en début d’année dans Le Monde que vous avez co-signée avec Rachid Ouramdane, vous insistez sur le rôle démocratique et social que peuvent jouer l’art et la culture. Selon vous, comment la danse apporte-t-elle des réponses aux grands enjeux de société d’aujourd’hui, notamment l’accroissement des inégalités et des divisions sociales ?

La danse, comme art du mouvement, met en jeu le corps et nous sommes tous, instinctivement, des danseurs en puissance. Par sa dimension universelle, elle efface un certain nombre de codes sociaux liés en particulier au langage, qui véhicule beaucoup de hiérarchies sociales implicites. C’est un art qui favorise la relation corporelle à l’autre et donc l’attention à l’autre. La danse a ainsi une capacité à relier les gens, les classes sociales, les générations. Par ses qualités intrinsèques, elle est un vecteur d’émancipation individuelle et collective et de cohésion sociale.

Votre ambition aux côtés de Rachid Ouramdane est justement de faire de Chaillot « une Fabrique du lien, un théâtre des diversités des formes, des publics et des esthétiques qui rassemble, accessible à tous », dans la lignée de l’idéal d’art populaire que portait le TNP dès sa création en 1920. Comment réinventez-vous à Chaillot cet idéal un siècle plus tard ?

Le nouveau projet que nous portons avec Rachid Ouramdane repose sur deux piliers, la diversité et l’hospitalité, avec pour objectif de faire de Chaillot un levier de transformation et de cohésion sociales. Pour cela, nous souhaitons faire revivre l’esprit de Jean Vilar et rendre accessible des démarches artistiques au plus grand nombre, notamment aux publics qui ont difficilement accès à l’art pour des raisons économiques, sociales et culturelles. L’art populaire est une dynamique de partage et d’inclusion.

Pour cela, nous déployons des actions très concrètes depuis 2 ans. Nous avons par exemple lancé un plan d’action sur l’hospitalité au sein des espaces de Chaillot, afin d’en faire un lieu accueillant, chaleureux, dans lequel tout le monde peut se reconnaître. Pour cela, il était nécessaire de repenser l’organisation des espaces intérieurs du palais mais aussi les manières de les investir en proposant de nouveaux formats d’événements. Nous avons travaillé sur ces questions avec le collectif associatif Yes We Camp. Nous avons notamment créé et installé un nouveau mobilier accueillant et vivant, imaginé une nouvelle signalétique et une nouvelle forme d’habillage de notre grand foyer. Nous avons également initié de nouveaux formats d’événement, « Les samedis de Chaillot », « Les Chaillot Rencontres », ou encore « Chaillot Invite », proposant des rencontres avec des artistes, des ateliers créatifs et d’initiation à la danse, des tables rondes… Ces moments de convivialité sont ouverts à tous, totalement gratuits et sont une autre façon d’habiter le théâtre, au-delà des moments de spectacle.

lancement FondationChaillotLaurent Martinet, Président de la Fondation Chaillot, aux côtés de Rachid Ouramdane et Pierre Lungheretti lors de l'événement de lancement le 23 mai dernier au Palais de Chaillot. 

Quelles actions spécifiques mettez-vous en œuvre à destination de la jeunesse qui est au cœur du projet de Chaillot comme théâtre de l’hospitalité ?

Un de nos objectifs majeurs est en effet de nous adresser avec pertinence aux jeunes générations qui sont très accaparées par les écrans et les réseaux sociaux et qui fréquentent de moins en moins les lieux de culture traditionnels. C’est un énorme défi pour une institution culturelle comme Chaillot. Le programme Chaillot Colo, initié il a 2 ans aux côtés de plusieurs partenaires comme des centres sociaux, des fédérations d’éducation populaire, des collectivités territoriales, est emblématique de cette volonté. Il s’agit de colonies de vacances artistiques que nous organisons sur différents territoires pour des groupes de jeunes âgés de 11 à 18 ans généralement éloignés de la culture et de la danse. Ces séjours, encadrés à la fois par des artistes et des éducateurs spécialisés, ont plusieurs objectifs : proposer aux jeunes une expérience artistique d’éducation populaire, qui passe par la pratique de la danse, mais aussi un apprentissage de la vie en communauté. Depuis la première Chaillot Colo en juillet 2022, une vingtaine se sont déroulées dans différents territoires, y compris dans les Outre-mer. Les retours que nous avons des jeunes et des encadrants sont excellents, ce qui nous encourage à poursuivre cette initiative.

Plus récemment, nous avons également décidé d’inclure les jeunes dans nos instances de réflexion et de décision en créant un Conseil des Jeunes de Chaillot , lancé en octobre 2023. Il regroupe une trentaine de jeunes entre 18 et 25 ans recrutés par tirage au sort sur la base d’un appel à candidatures. L’objectif de ce Conseil est que les jeunes nous éclairent sur leurs pratiques et envies, nous donnent des idées nouvelles, mais aussi qu’ils deviennent des passeurs culturels auprès des autres jeunes de leur génération. Nous leur avons également confié un budget de 20 000 euros par an afin qu’ils puissent mettre en œuvre des actions concrètes.

vignette Lancement Fondation Chaillot

La création de la Fondation Chaillot marque une nouvelle étape dans le déploiement de votre projet. Quel a été le déclic de la création de la fondation ? Quelles sont ses missions ?

La rencontre avec Laurent Martinet, avocat associé chez Paul Hastings, passionné par les arts et la culture et très engagé, notamment en faveur de l’accès aux droits, a été déterminante dans le processus de création de la fondation. Nous avons tout de suite senti des convergences très fortes en termes de valeurs et de convictions. A la suite de cette rencontre, un autre philanthrope, Jean-François Dubos, et deux entreprises, Christian Dior Couture et L’Oréal, ont rejoint l’aventure.

La fondation a pour principale mission d’accompagner l’ambition artistique et démocratique du nouveau projet de Chaillot et de promouvoir la dimension émancipatrice et sociale de la danse comme art qui créé du lien. Elle agira pour soutenir la création chorégraphique contemporaine à l’échelle nationale et internationale, y compris dans l’univers numérique, mais aussi pour favoriser l’intégration sociale par la danse et l’accès à la culture au plus grand nombre, en particulier aux jeunes. Elle agira également pour préserver le patrimoine exceptionnel du théâtre. Actuellement en phase de défrichage, nous avons déjà identifié des premières initiatives que pourrait soutenir la fondation, notamment des projets de jumelage entre Chaillot et des structures socio-éducatives en région.

Au-delà de ces missions, la Fondation Chaillot est aussi un collectif humain de réflexion et d’échange composé d’experts aux profils très divers. Je pense notamment aux personnalités qualifiées du comité exécutif de la fondation : Françoise Nyssen, ancienne ministre de la Culture et ancienne Présidente du Directoire d’Actes Sud, très engagée notamment sur les questions d’éducation par l’art, Laetitia Hélouet, Présidente de l’Observatoire national de la politique de la ville, qui va apporter sa grande expertise sur les enjeux d’intégration sociale et de diversité, Violaine Huisman, écrivaine et Directrice artistique du French Institute Alliance Française de New York, très en lien avec la milieu de la création au niveau international, ou encore Raphaël Barontini, artiste plasticien d’origine ultramarine qui travaille autour de l’histoire et de la mémoire des combats contre l’esclavage. Nous pourrons également compter sur l’accompagnement, l’expérience et le savoir-faire de la Fondation de France qui nous abrite et avec laquelle nous avons un grand lien de confiance.

Photos : Say Who / Ayka Lux 

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