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Rachid Ouramdane : hors-norme

30 mai 2023

vignette Rachid Ouramdane©Benjamin_MengelleRachid Ouramdane, danseur et chorégraphe, est directeur de Chaillot – Théâtre national de la Danse. Il préside depuis 2022 le comité Culture de la Fondation de France.

Rachid Ouramdane se réjouit d’avoir été sollicité pour assurer la présidence du comité Culture de la Fondation de France. Il est fier de succéder dans cette fonction à ceux pour lesquels il ne cache pas son admiration comme Vinciane Despret, philosophe des sciences, ou Bruno Latour, sociologue et anthropologue récemment disparu. Le directeur de Chaillot – Théâtre national de la Danse, qui se définit « comme un utopiste qui pense que l’art a un impact sur la société », est heureux de pouvoir, à la Fondation de France, faire se croiser problématiques culturelles et questions sociales, colonne vertébrale de sa trajectoire et de ses convictions.  

Rachid Ouramdane, 52 ans, est né à Nîmes. Ses parents ont fui la guerre d’Algérie. Il a grandi au sein d’une famille nombreuse, dans un HLM, auprès d’un père rescapé de la torture. Il découvre le hip-hop quand il a 12 ans. Jeune adulte, il abandonne ses études de biologie pour se consacrer à la danse. Au cours de sa carrière d’interprète comme de chorégraphe, il entremêle éléments biographiques, réflexions esthétiques et préoccupations de société. D’Annecy à Grenoble, en passant par Paris, New York, Londres, Rio de Janeiro, Tokyo… il veille à mélanger les mondes, à hybrider les expériences et à faire appel à des corps non conformes et à des talents peu sollicités d’ordinaire. Parvenu au sommet de la colline de Chaillot, où veille le souvenir de Jean Vilar et d’Antoine Vitez, Rachid Ouramdane espère « faire levier pour que la marge puisse accéder au centre ». Il tente ainsi de développer la notion d’« hospitalité ». Il veut ouvrir le lieu, attirer de nouveaux publics et créer des synergies avec les énergies venues d’au-delà du périphérique. 

Il connaissait les actions de la Fondation de France, même s’il n’avait pas de liens étroits avec elle auparavant. Il s’est senti une « grande proximité » avec la stratégie de la maison. Il définit sa mission de président ainsi : « Il s’agit d’animer les débats en comité et de les modérer. En arbitrant les choix des projets qui sont présentés, il faut veiller à ce que les priorités soient respectées et avoir parfois le courage de pousser vers du différent. » Il ajoute : « Il y a aussi tout un travail de veille à faire pour dénicher des projets nouveaux ». Habitué au fonctionnement de machineries complexes comme les établissements de la taille et de l’ampleur de Chaillot, Rachid Ouramdane met en avant « la souplesse et l’agilité de la Fondation de France. La décision irrigue vite les dispositifs. Il y a de la réactivité, de la spontanéité. Le tempo est rapide et l’effet domino joue. »  

Même s’il aborde avec sérieux la partie institutionnelle de sa mission à Chaillot, Rachid Ouramdane reste un créateur. Guéri d’une leucémie survenue quand il avait 38 ans, il a mis son talent d’interprète sous l’éteignoir. Mais chorégraphe, il vient de monter dernièrement avec Angelin Preljocaj une chorégraphie pour des seniors. Fidèle à sa volonté de faire entrer dans la danse tous les corps et d’outrepasser l’âge et l’origine, le handicap comme la maladie.