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Michel Ghazal : « Rendre un peu de ce que j’ai reçu »

16 novembre 2020

Né à Beyrouth et français d’adoption, cet ex-entrepreneur a créé en 2012 la Fondation Ghazal pour l’éducation, la recherche et la paix au Liban. Une façon d’œuvrer à une coexistence plus harmonieuse entre les communautés du pays et de participer à sa reconstruction, une mission d’autant plus cruciale après la tragédie du 4 août dernier.  

On parle souvent des liens du sang, il ne faut jamais oublier ceux de la terre… La preuve avec Michel Ghazal, né au Liban et arrivé à Paris en 1973 pour suivre un troisième cycle de gestion d’entreprise, grâce à une bourse du gouvernement français. Doctorat en poche, il s’installe à Paris, crée son entreprise de conseil, spécialisée dans la formation à la négociation et à la gestion de conflits mais ses pensées restent toujours tournées vers son pays, qu’il soutient via des dons réguliers. En 2012, carrière faite, il cède sa société et décide de réaliser un projet qui lui tient profondément à cœur : « Ma formation a été la clé de mon parcours, professionnel et personnel. Je voulais rendre un peu de ce que j’ai reçu… ».

Il crée alors la Fondation Ghazal pour l’éducation, la recherche et la paix au Liban, abritée à la Fondation de France, avec trois axes précis. En lien avec les services sociaux de l’université Saint-Joseph de Beyrouth, la fondation accorde une douzaine de bourses par an (renouvelables le temps de la scolarité), à des étudiants méritants de condition modeste. Une aide financière qui se double d’un soutien plus personnel puisque Michel Ghazal se rend à Beyrouth une fois par an pour rencontrer les étudiants, discutant de leurs projets, d’une éventuelle poursuite de leurs études en France... Soucieuse de favoriser l’accès à la culture pour tous, la Fondation Ghazal propose aussi une dizaine de sorties par an, autour des arts et de l’écologie, aux élèves de l’école publique de Jezzine, le village où est né le père de Michel Ghazal. Visiter un musée ou planter un arbre… l’expérience est chaque fois une bouffée d’oxygène pour ces enfants, la plupart assignés à résidence en raison de leur extrême pauvreté.

Mais Michel ne voulait pas s’arrêter là. « J’ai consacré ma vie à la négociation et à la résolution des conflits. Le sujet était particulièrement sensible dans mon pays, après les années de guerre civile (1975-90) qui l’ont détruit et fait 250000 morts. » Depuis 2012, la Fondation Ghazal soutient chaque année une association qui œuvre, sur le terrain, pour une coexistence plus harmonieuse entre les libanais. Récompensée en 2019, l’association Chaml a fondé une université pour la non-violence à Beyrouth. L’association monte régulièrement des pièces où jouent, ensemble, différentes communautés, et travaille à renouer les liens entre les habitants dont certains ont dû autrefois fuir leur village.

Depuis l’explosion du 4 août dernier, Michel Ghazal s’est associé à la Fondation de France pour collecter des fonds en faveur du Liban. Sa fondation soutient les équipes sur place qui s’occupent des familles les plus démunies, participe à l’opération de sauvetage des quelque 650 bâtiments historiques endommagés par l’explosion. Elle contribue aussi au fonds de dotation France-Liban qui intervient auprès des étudiants libanais en France, que les parents ne peuvent plus aider.

Par ailleurs, Michel Ghazal fait régulièrement entendre sa voix, via son blog collaboratif où il commente l’actualité et rappelle inlassablement le pouvoir de la diplomatie et de la négociation. Face à la haine et la violence qui embrasent le Liban, et le monde.

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