François-Marc Durand, soutenir les jeunes talents
Contrariées, voire un temps délaissées, les vraies passions finissent toujours par renaître. La preuve avec François-Marc Durand qui fut inscrit, comme beaucoup d’enfants, aux traditionnels cours de piano du conservatoire. Il abandonne l’instrument à 12 ans mais y revient jeune adulte pour ne plus jamais le quitter. « La musique m’a apporté beaucoup de bonheur, explique-t-il. Le plaisir de progresser toujours, de partager aussi. »
François-Marc Durand, humaniste mélomane
C’est cette expérience intense, doublée d’un regard aiguisé sur le monde, qui a incité cet actuel associé-gérant de la banque Lazard à créer une fondation. « Mon activité de pianiste m’a donné l’occasion de rencontrer de nombreux jeunes, très talentueux mais pris dans des difficultés financières qui perturbaient leur pratique, poursuit-il. C’est pour aider concrètement cette jeune génération que j’ai décidé de lancer en 2010 la Fondation L’Or du Rhin, hommage à mon opéra préféré. Soucieux d’efficacité, j’ai choisi de la placer sous l’égide de la Fondation de France ; pour son image de marque – gage de sérieux et d’expertise – et sa capacité à gérer l’ensemble des questions administratives. » Depuis huit ans, L’Or du Rhin attribue deux types de financement. Des aides à vocation sociale qui soutiennent des jeunes au talent émergent et dans une situation précaire (orphelins, étrangers…) et des bourses d’excellence pour des étudiants plus avancés (préparant notamment le concours pour le diplôme d’artiste interprète du Conservatoire de Paris). En prise directe avec le processus de sélection, François-Marc Durand consacre une grande partie de son temps à repérer les jeunes talents. Sa fierté ? Avoir encouragé très tôt des artistes comme la pianiste d’origine albanaise Marie-Ange Nguci qui multiplie aujourd’hui les concerts. La sélection s’opère via un jury qui n’hésite pas, parfois, à le bousculer. « Je souhaitais que la fondation soit uniquement dédiée aux pianistes et violonistes. Un jour, on m’a demandé de recevoir un jeune altiste. J’ai dit oui par politesse et ma rencontre avec Adrien La Marca fut un éblouissement. » Soutenu par L’Or du Rhin, l’altiste a remporté une Victoire de la musique en 2014. L’une des réussites de cette aventure humaine, exigeante et dépourvue de toutes idées reçues.