Solidarité Maroc : 1 an d’actions
Un an après le séisme dévastateur qui a frappé le Maroc le 8 septembre 2023, faisant plus de 3000 morts, des milliers de blessés et de personnes sans-abri, la situation humanitaire demeure très tendue. La Fondation de France continue de venir en aide aux populations vulnérables avec ses partenaires locaux, qui agissent au plus près des besoins et s’engagent dans la durée. Elle a déjà consacré plus de 4,2 millions d’euros à la mise en oeuvre de 31 actions sur le territoire sinistré.
Accompagner la reconstruction
Reconstruire les infrastructures collectives et les habitations est une priorité pour permettre aux populations impactées de retrouver une vie normale et de reprendre une activité.
La Fondation de France concentre son action sur la reconstruction de bâtiments collectifs tels que des écoles, des centres communautaires ou encore des coopératives… Elle s’est notamment associée à la Fondation Horizons et à l’entreprise Aroma-zone pour reconstruire à Taroudant la coopérative de femmes « Al Oukhowa » qui produit de l’huile d’argan. Le nouveau bâtiment, situé sur un terrain donné par les autorités locales, sera plus adapté aux besoins des employées et respectera les normes antisismiques. Cette reconstruction va permettre à une dizaine d’autres coopératives de la région endommagées par le séisme de poursuivre leur activité en y écoulant leurs récoltes de noix d’argan.
À Ouarzazate, le séisme a endommagé le centre sportif de l’association du Marathon des sables . Sa reconstruction a intégré les critères d’écoconstruction et d’habitat durable. Il propose des activités sportives aux enfants de 3 à 12 ans et mène un programme d’alphabétisation à destination de groupes de femmes.
Dans la province de Chichaoua, l’association Al Jisr a construit neuf classes modulaires pour remplacer les bâtiments détruits. Elle a également équipé les établissements dépourvus de sanitaires de douze unités modulaires. Cela permet aux élèves, en particulier aux jeunes filles, d’avoir accès à des installations adéquates.
Préserver l’accès à l’éducation
Le séisme a particulièrement fragilisé l’accès à l’éducation des filles de la région du Haut Atlas, qui étaient déjà en situation de vulnérabilité. L’INSAF (Institut national de solidarité avec les femmes en détresse), qui lutte contre l’analphabétisation et la déscolarisation des filles, a renforcé son action : prise en charge des frais de scolarité, location d’un local d’accueil à Marrakech, recrutement de psychologues pour les aider à reprendre confiance en elles et de professeurs pour assurer des cours de français, d’anglais et des matières scientifiques.
L’association Jadara Foundation , qui agit depuis plus de 20 ans pour l’éducation de jeunes vulnérables, accompagne 100 jeunes bacheliers ou étudiants issus des zones touchées par le séisme en leur fournissant des bourses scolaires et un accompagnement global (tutorat, coaching, soutien linguistique et informatique…) jusqu’à l’obtention de leur diplôme.
Apporter un soutien psychologique
En plus des aides matérielles indispensables, apporter un soutien psychologique aux populations touchées est essentiel afin de prévenir et traiter les symptômes post-traumatiques. Une mission confiée entre autres à l’association Terra Psy , qui a créé deux équipes mobiles de professionnels de la santé mentale qui parcourent les villages enclavés de la région d’El Haouz pour accompagner des personnes souffrant de troubles psycho-traumatiques.
Dans la région de Taroudant, la Fondation Amane pour la Protection de l’Enfance (FAPE) déploie des activités de soutien psychosocial dans huit villages auprès de 250 enfants, plus de 300 femmes et 350 hommes. Les activités proposées aux enfants (ateliers de dessin et groupes de verbalisation), aux femmes (cercles de parole et séances de soutien psychologique) et aux hommes (activités physiques et discussions de groupes) leur permettent d’exprimer leurs émotions, partager leurs expériences, mais aussi reconstruire le lien communautaire.
Contribuer à la relance économique
Afin de contribuer à un développement économique durable dans les secteurs de l’agriculture et de la transformation agro-alimentaire, la Fondation Norsys élabore avec les familles sinistrées et les services techniques locaux des plans de relance. Ces derniers tiennent compte des facteurs de production mobilisables, de la saison et de la durée des cycles pour assurer des revenus à court et moyen termes par la production de légumes, l’élevage de volailles... Elle dote les familles en intrants et petits équipements, ainsi qu’en cheptel pour les activités d’élevage. Les agriculteurs sont aussi formés pour acquérir de nouvelles compétences professionnelles de production et de commercialisation.
Dans les communes d’Asni et d’Ouirgane, la coalition ISRAR, composée de trente organisations de la société civile, a mené une étude pour recueillir les besoins des coopératives sinistrées afin de redynamiser l’économie locale. Elle forme les membres des coopératives en gestion, marketing, e-commerce et leur fournit machines, équipements et le matériel nécessaire pour améliorer leur productivité.
Photographies © Sandrine Maximilien, Léa Lacheteau