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Solidarité nationale pour les Antilles : le bilan à un an

5 septembre 2018

Après la série d’ouragans d’une extrême violence qui a frappé les Antilles en septembre 2017, la Fondation de France a lancé un appel à la solidarité auquel les Français ont répondu en faisant preuve d’un élan de générosité exceptionnel : 14,5 millions d’euros ont été collectés. Quelles actions la Fondation de France a-t-elle pu initier grâce à ces dons ? Comment s'organise la reconstruction ? Quelles sont les priorités pour les mois à venir ?

Aujourd’hui : 10 millions d’euros déjà engagés dans des projets d’urgence et de reconstruction durable

Il y a un an, les ouragans Irma et Maria ont causé des dégâts considérables, notamment dans les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy où le coût total des destructions a été estimé à près de 2 milliards d’euros.

Dès le lendemain de la catastrophe, la Fondation de France a lancé un appel à la solidarité qui a permis de collecter 14,5 millions d’euros. Un comité d’experts bénévoles a été constitué dans les jours qui ont suivi pour décider rapidement des premières actions à mener - aides matérielles, soutien psychosocial, accompagnement juridique et social... - et identifier les acteurs et partenaires locaux les plus adaptés pour gérer les chantiers de reconstruction dans la durée. Avec un objectif : garantir aux dons collectés l’utilisation la plus efficace possible.

A ce jour,  10 millions € ont été engagés pour soutenir 49 projets, autour de quatre axes prioritaires :

  • l’aide aux sinistrés et aux victimes, en particulier pour les personnes les plus vulnérables : aujourd’hui encore, de nombreuses familles ont besoin d’un accompagnement social, juridique ou psychologique. Les cas de stress post-traumatiques se révèlent souvent plusieurs mois après les ouragans. 1,7 millions € engagés ;
  • la relance économique, pour aider les petits entrepreneurs/artisans à redémarrer leur activité (restauration, commerce, pêche…) mais aussi favoriser l’accès à la formation professionnelle des jeunes. 2,5 millions € engagés ;
  • la réhabilitation des maisons, en privilégiant une reconstruction plus durable, à la fois en termes de matériaux et de techniques utilisées. Les actions soutenues visent à réhabiliter des logements endommagés ou à favoriser l’auto-réhabilitation grâce à des formations et du matériel donné aux habitants. 4,8 millions € engagés ;
  • le soutien aux activités éducatives et culturelles, pour redonner le goût et les moyens d’apprendre aux plus jeunes et mettre en œuvre des projets pédagogiques qui les sensibilisent à la fragilité de leur environnement et à l’importance d’en prendre soin. 1,1 millions € engagés.

Les projets soutenus par la Fondation de France : ici

Dans la durée : reconstruire la vie sous toutes ses formes et selon trois grands principes

Agir en proximité, au plus près des besoins des territoires

Les Antilles regroupent des îles très différentes : entre Saint-Barthélemy, Saint-Martin ou la Dominique, le contexte économique, social ou culturel change totalement. Pour venir en aide efficacement aux populations, il est indispensable de tenir compte de ces particularités en travaillant avec les acteurs de terrain. « Ce sont eux qui connaissent leur île, la culture, les besoins et les personnes les plus en difficulté, explique Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France. C’est avec eux que nous menons nos actions, pour une intervention précise, au plus près des besoins de chaque territoire ».

Inscrire l’action dans la durée

Après une catastrophe, l’action de la Fondation doit conjuguer tous les temps de l’action. Il faut intervenir vite, tout en s’assurant de soutenir les projets les plus pertinents. Et tout de suite après l’urgence vient le temps de la reconstruction. Avec une exigence : rebâtir, durablement,  en mieux.  A côté de la réhabilitation des logements, la Fondation de France privilégie des actions d’auto-réhabilitation accompagnée. En effet, notamment dans les situations de précarité, les habitants ont tendance à effectuer eux-mêmes leurs réparations. Les acteurs de terrain soutenus par la Fondation de France leur fournissent conseil, matériel et formation leur permettant de réparer eux-mêmes, en respectant les normes anticycloniques. 

Aider les personnes les plus vulnérables

La situation sociale de plusieurs des territoires impactés par les ouragans était déjà difficile avant le passage des cyclones. La population est majoritairement jeune, peu formée et précaire. Irma et Maria ont eu des conséquences sociales importantes pour ces populations fragiles et leur accompagnement se révèle nécessaire dans la durée.  

La Fondation de France a choisi d’apporter son soutien à des associations qui œuvrent pour l’accompagnement social, juridique ou psychologique des populations les plus vulnérables. Des actions spécifiques sont également menées auprès des femmes et des enfants isolés ainsi que dans les quartiers les plus populaires.  

 « Le chantier n’est pas fini et les défis restent nombreux, déclare Axelle Davezac. La Fondation de France reste mobilisée. En accord avec notre ambition de « reconstruire la vie » dans toutes ses dimensions, nous poursuivons notre accompagnement des acteurs de terrain, en coordination avec les autres organisations et les pouvoirs publics ». 

À Saint-Martin, plus de 80% du bâti a été endommagé ou détruit par le passage d'Irma en septembre 2017.L'association nationale des Compagnons bâtisseurs s'est mobilisée pour réparer les toitures, les huisseries et les charpentes : réhabilitation complète des logements des personnes les plus fragiles et reconstructions assistées pour les familles en capacité de participer aux chantiers. Enfin, l'association propose un accompagnement par des formations, du prêt d’outillage et du conseil en matière de réparations.

Irma n'a pas causé que des destructions matérielles. L'économie de l'île et la vie quotidienne des habitants ont également été bouleversées, beaucoup de personnes ayant perdu leur travail. L'association le Manteau de Saint-Martin fournit aux plus vulnérables
des biens de première nécessité (aliments, vêtements), mais propose également une écoute et un appui pour les démarches administratives.

L'association Cobraced a lancé deux projets pour soutenir les familles. Les établissements scolaires n'ayant plus la capacité d'accueillir à temps complet tous les élèves de l'île, des activités parascolaires (aide aux devoirs, activités artistiques, etc.) ont été mises en place pour accueillir des enfants et éviter qu'ils ne restent livrés à eux-mêmes une partie de la journée. Un accompagnement à la parentalité est également proposé aux parents qui le souhaitent.

À Saint-Martin, l'association Tilt accompagne les populations des quartiers les plus populaires à la réparation de leur logement/quartier et à la préparation de la prochaine saison cyclonique. A bord de leur Fabtruck, des bénévoles de l'association vont à la rencontre des habitants pour leur enseigner les rudiments de la réparation, les initier à l’utilisation des machines numériques ou leur prêter des outils.

L’association Madtwoz Family s’est concentrée sur le développement de projets artistiques avec les jeunes du quartier défavorisé de Sandy Ground à Saint-Martin. Les jeunes ont peint des fresques inspirées du street-art pour embellir leur quartier et effacer symboliquement les séquelles laissées par Irma, tant sur les murs que dans les esprits.

L'économie locale des territoires balayés par Irma et Maria a beaucoup souffert. A Saint-Martin, l’association Initiative Saint-Martin Active (ISMA) a proposé aux petites et très petites entreprises un soutien financier pour qu'elles puissent redémarrer leur activité le plus rapidement possible. Depuis la fin octobre 2017, 180 petits entrepreneurs ont bénéficié d’aides d’urgence ou d’avances remboursables à taux zéro, pour des montants allant de 3 000 à 30 000 euros.

 À télécharger

Antilles : un an après, le bilan
Le communiqué de presse