Solidarité Arménie : la Fondation de France se mobilise pour venir en aide aux populations du Haut-Karabakh réfugiées en Arménie
Le 19 septembre dernier, l’Azerbaïdjan lançait une offensive militaire contre l’enclave du Haut-Karabakh peuplée en grande majorité d’Arméniens, provoquant l’exode massif d’environ 100 000 personnes vers l’Arménie. Pour venir en aide à ces populations déjà fragilisées par plusieurs mois de blocus, la Fondation de France a lancé le 3 octobre un appel à dons en partenariat avec France Télévision. 410 000 euros ont été collectés.
Les objectifs de cet appel à la solidarité étaient de soutenir en priorité les populations les plus vulnérables, de répondre aux besoins non couverts, d’accompagner l’insertion des personnes dans la durée, avec toujours le même mode opératoire : soutenir les organisations les plus à même d’identifier les besoins prioritaires et d’agir efficacement.
Du 10 au 14 octobre, une première mission de terrain a été réalisée par deux membres de l’équipe Urgences Internationales de la Fondation de France dans la région de Syunik, notamment à Goris, ville frontière située au sud-est de l’Arménie, principal point de passage des populations du Haut-Karabakh contraintes à l’exil. Le but de cette mission était de rencontrer les partenaires locaux et d’évaluer les besoins et actions prioritaires à mener.
« Les populations déplacées sont essentiellement rurales, il s’agit de familles, de personnes âgées et environ 30 000 enfants. » explique Ingrid Hardouin, responsable programme Urgences Internationales. « Grâce à la solidarité de la société civile arménienne et aux dispositifs mis en place par le gouvernement, la grande majorité des personnes a pu être mise à l’abri et les besoins alimentaires et de soins sont couverts à courte échéance. L’action de la Fondation de France va donc se concentrer sur l’accompagnement à moyen et long terme pour permettre aux personnes déplacées de se reconstruire et de s’intégrer. » poursuit-elle.
Sur place, face à l’insuffisance d’infrastructures publiques et de logements disponibles dans les villes, beaucoup de personnes ont été accueillies par des communautés rurales de la région du Syunik, déjà elles-mêmes en situation de grande précarité et de vulnérabilité.
En conséquence, la Fondation de France s’est fixée comme priorités :
- d’apporter aux populations réfugiées en zones rurales les moyens de cultiver et de se nourrir grâce à des formations et à l’octroi de matériel agricole, de semences, afin de contribuer à leur autosuffisance ;
- de favoriser l’insertion socio-professionnelle des personnes déplacées, notamment à Erevan, la capitale de l’Arménie. Par exemple en soutenant la création d’activité professionnelle, de commerce ou en facilitant l’accès à une formation. Une attention particulière sera réservée aux femmes ;
- d’apporter un soutien psychologique aux personnes déplacées. Il s’agira notamment de sensibiliser et renforcer les équipes de professionnels de santé à même d’assurer le suivi des symptômes post traumatiques et de créer des antennes de soins mobiles en particulier en zones rurales.
Des contacts ont été initiés avec des partenaires déjà implantés sur le territoire. Parmi eux : l’Union Générale Arménienne de Bienfaisance (UGAB), la plus grande association à but non-lucratif de la diaspora arménienne dans le monde, le Fonds Arménien de France qui agit depuis 30 ans en faveur des populations de l’Arménie et du Karabakh, Médecins du Monde qui fournit actuellement une assistance humanitaire aux déplacés et prévoit de mettre en place des consultations de santé mentale, ou encore Women Fund Armenia qui agit pour la défense des droits des femmes et des filles en Arménie.
Photo : © Alain Jocard/AFP