Notre-Dame de Paris, quatre ans après l’incendie
Le 15 avril 2019, un incendie se déclarait au cœur de la charpente de Notre-Dame de Paris, ravageant la cathédrale. Dans les heures et les jours qui ont suivi, un immense élan de solidarité s’exprimait pour rebâtir ce joyau du patrimoine français. Dès le lendemain de la catastrophe, la Fondation de France était missionnée pour lancer une souscription, avec trois autres organismes. Elle a collecté 31 millions d’euros, grâce à l’engagement de près de 11 000 donateurs.
Comment est suivie l’utilisation des dons ?
Les dons sont reversés à l’Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Créé pour superviser la restauration, il s’appuie sur un comité scientifique, mais également sur un comité d’audit (chargé de suivre les questions de financement et la bonne exécution des dépenses), et un comité des donateurs (qui rend compte de l’avancement des travaux et de l’utilisation des dons), auquel participe la Fondation de France.
Conformément aux engagements qu'elle avait pris vis-à-vis de ses donateurs, les sommes versées à la Fondation de France sont exclusivement dédiées au financement des travaux de sécurisation, de conservation et de restauration de la cathédrale, de son mobilier, ainsi qu’à la formation de professionnels des métiers du patrimoine dont les compétences seront requises pour les travaux, à l'exclusion de tout autre frais de maîtrise d'ouvrage ou toute autre charge de fonctionnement de l'Établissement public. À ce jour, 19,35 millions d’euros ont été appelés par l’établissement public.
Les 11,65 millions d’euros restant seront versés à la demande de l’Établissement public, à mesure de l’avancée du chantier. En attendant, cette somme est placée. L’intégralité des intérêts sera reversée pour la restauration de Notre-Dame.
Le point sur le chantier de restauration
Les arcs de la croisée du transept et de la clef de voûte ont été restitués. Les premiers éléments de la charpente de la flèche, reconstruite fidèlement à l’architecure de Viollet-le-Duc, seront reposés cette année. Le montage à blanc de sa partie inférieure, dernière étape avant son édification, a eu lieu avec succès le 16 mars dernier.
Tous les vitraux qui ont bénéficié d’un nettoyage et d’une restauration commencent également à retrouver leur emplacement d’origine. Dans le transept sud, leur repose est achevée. Celle dans la nef de la cathédrale est actuellement en cours.
Lors de la grande restauration du XIXe siècle, Viollet-le-Duc avait doté les tribunes de la cathédrale de garde-corps ouvragés en fer forgé. Après avoir été restaurés, nettoyés, redorés, et consolidés lorsque nécessaire, ils regagnent progressivement la cathédrale.
La restauration du grand orgue se poursuit elle aussi. Les soufflets, permettant à l’instrument de se doter du souffle nécessaire pour faire sonner ses 8 000 tuyaux, ont bénéficié de soins particuliers et du savoir-faire unique de facteurs d’orgue. Dans les prochains mois, la console, les parties mécaniques et enfin les tuyaux retrouveront les uns après les autres leur place d’origine sur la tribune ouest.
Dans la perspective de la réouverture de la cathédrale en 2024, la restitution des éléments les plus emblématiques disparus dans l'incendie, déjà entamée ces premiers mois, jalonneront l’année 2023.