3 questions à Karine Meaux, responsable Urgences de la Fondation de France.
Pourquoi avoir créé le programme Se préparer et répondre aux crises et catastrophes ?
Nous faisons face à une multiplication du nombre de catastrophes de formes très diverses qui demandent à chaque fois d’adapter nos soutiens dans l’urgence. Pourtant, nombre d’entre elles ont un caractère prévisible comme les ouragans, qui sont très fréquents dans certaines zones de passage. Le manque de sensibilisation et de préparation des personnes concernées rend les conséquences de ces crises d’autant plus dramatiques. Avec le programme Se préparer et répondre aux crises et catastrophes, nous souhaitons développer le travail en amont pour anticiper les risques, mieux nous y préparer et mieux y répondre.
Karine Meaux à Beyrouth après la double explosion qui a ravagé la ville en 2020. © L.Lung/Fondation de France
Comment développer la préparation et la prévention ?
Le premier axe est de favoriser une meilleure connaissance des risques liés à un territoire, de faire en sorte que les populations concernées et les acteurs locaux s’approprient les outils destinés à mieux les préparer en cas de catastrophe, grâce à des actions de sensibilisation ou d’appui à la réalisation de diagnostics. Le programme s’attache aussi à développer le pouvoir d’agir des communautés locales par des actions e formation, de transfert de compétences – autant dans le champ de la construction, que des techniques agricoles ou de la santé mentale – et par l’acquisition de matériel de secours. Enfin, l’un des enjeux est de favoriser les mises en réseau, d’inciter les acteurs locaux à développer les coopérations, d’identifier le qui fait quoi en configuration « cellule de crise », ce qui permet d’être plus réactif et efficace en cas de catastrophe.
« Nous souhaitons développer le travail en amont pour anticiper les risques, mieux nous y préparer et mieux y répondre. »
Au-delà de l'urgence, pourquoi est-il important d'agir dans la durée ?
Le temps long est essentiel pour mener ce genre de mission, qui demande de penser à la fois l’avant, le pendant et l’après. Il est indispensable de bien connaître le terrain, de nouer avec les communautés locales un lien de confiance et aussi de faire naitre des coopérations qui renforcent le pouvoir de résilience. Et puis, dans ce domaine, la mémoire et l’expérience qui se cumulent avec les années sont des atouts majeurs pour apprendre, adapter son action, même si à chaque fois, les contextes sont différent.