Trois questions à Véronique Fayet, présidente du comité Solidarité migrants
Véronique Fayet est présidente du comité Solidarité migrants depuis juillet 2022. Elle revient sur son engagement aux côtés de la Fondation de France et sur les enjeux du programme Solidarité migrants.
Vous êtes depuis juillet 2022 présidente du comité Solidarité migrants. Pourquoi cet engagement avec la Fondation de France ?
C’est d’abord une histoire de confiance. J’ai beaucoup de respect pour Antoine Paumard, mon prédécesseur, dont je connaissais l’engagement aux côtés des migrants. Quand il m’a appelée pour me proposer de lui succéder, je n’ai pas hésité. Ma mission à la tête du Secours Catholique était terminée et j’avais envie de poursuivre le combat. Je connaissais, par ailleurs, la Fondation de France et le sérieux de son action pour avoir vu passer ses appels à projets quand j’étais élue à Bordeaux. J’avais été marquée à l’époque par la dimension inclusive de son approche. Son souci d’impliquer les personnes en situation de précarité aux programmes qui les concernent est assez exemplaire.
Quels sont les enjeux du programme Solidarité migrants ?
Guerres, famines, catastrophes naturelles… Les causes des migrations sont multiples et durables. Le drame se banalise, obligeant chaque année des millions de personnes à quitter leur pays d’accueil. En France, de nombreux citoyens et des associations se mobilisent pour permettre un accueil digne et fraternel. Ces actions sont absolument indispensables dans un contexte où les conditions de vie des migrants se détériorent. Notre rôle est d’encourager ce « génie associatif ». Nous privilégions les associations portées par des migrants ou qui les associent aux décisions, avec une priorité donnée aux territoires ruraux, souvent en manque de financements. Pour vérifier le bien-fondé des dossiers, le travail de notre réseau de bénévoles est précieux.
Quelles ont été les actions marquantes en 2022 ?
Pour combattre les préjugés, il faut vaincre la peur et le meilleur moyen pour cela reste la rencontre. Nous soutenons des projets qui favorisent le lien social : qu’il s’agisse d’encourager l’accueil de migrants par des familles, de mener des actions d’alphabétisation ou d’organiser des moments de convivialité pour recréer du lien, comme lors du réveillon organisé en fin d’année pour des femmes nigérianes victimes de la prostitution à Marseille. Nous accompagnons aussi les associations dans la durée, pour les aider à se structurer : c’est le sens du financement que nous avons accordé pour trois ans à l’association JRS France, qui se développe rapidement et doit répondre à des demandes d’accueil de réfugiés de plus en plus nombreuses.