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Des formations au numérique pour les malades psychiques

29 juin 2017

Les personnes atteintes de maladies psychiques souffrent de préjugés, d’exclusion. Seules 40 % d’entre elles ont un emploi. Depuis 2013, l’association rennaise Atypick leur propose des ateliers d’initiation au numérique, des formations à la programmation et au développement Web. Les plus aguerris ont la possibilité de réaliser des sites Web pour des clients. En plus d’être un formidable levier professionnel, l’informatique se révèle aussi très gratifiante : elle permet de restaurer la confiance en soi et de lutter contre le réflexe d’autostigmatisation, premier facteur d’exclusion. Sélectionnée par la Fondation de France pour sa pertinence et sa dimension innovante, cette jeune initiative est aujourd’hui prête à entamer la seconde phase de son développement.

Rencontre avec Pascal Gault

Pascal Gault est le créateur d'Atypick.

Comment a démarré l'aventure d'Atypick ?

Tout a commencé par un stage dans un groupe d’entraide mutuelle. Là, j’ai mis en place un blog et des réseaux sociaux, et je me suis rendu compte que l’informatique était un excellent vecteur de relations pour les personnes souffrant de psychose. On a commencé par le b.a.-ba : écrire des articles, faire des vidéos… Puis on a attaqué le code, et là, on a commencé à s’amuser ! Cette expérience m’a convaincu qu’il y avait quelque chose à faire pour l’employabilité des personnes diplômées souffrant de troubles psychiques. C’est à ce moment-là qu’Atypick est né.

Où en êtes-vous aujourd'hui ?

Nous avons déjà touché une centaine de personnes ! Nos expérimentations ont montré que le projet les motivait… et qu’il était viable économiquement. Aujourd’hui, nous travaillons sur des demandes concrètes, notamment une campagne sur la Semaine d’information sur la santé mentale pour l’agence régionale de santé et la Ville de Rennes. C’est pourquoi je souhaite créer une entreprise adaptée, capable d’embaucher des personnes en situation de handicap, leur permettre un retour à l’emploi. Les aides de la Fondation de France nous permettent de prendre le temps de bien structurer notre projet, de stabiliser l’association et de diversifier nos partenaires.

« Avant, je me mettais la pression tout seul, je suis perfectionniste… Je suis resté deux à trois ans sans faire quoi que ce soit. Depuis que je suis à Atypick, j’ai appris à ne pas me mettre une telle pression. Et ici, je suis reconnu ».

Pierre, stagiaire à Atypick

La réinsertion via le numérique

Le mot de Yann Desdouets

Yann Desdouets est délégué régional de la Fondation de France Grand Ouest.

« Pour Atypick comme pour tous les projets que nous examinons, nous regardons d’abord le type de besoin adressé et la pertinence de la réponse proposée. Il est également important pour nous que le projet s’appuie sur différents partenaires. Une association ne peut pas fonctionner seule. Nous sommes, enfin, très attentifs à l’implication des bénéficiaires dans le projet, à la place qui leur est laissée. Atypick a reçu un Laurier en 2016, décerné par un jury dédié, régional puis national. Les Lauriers récompensent les projets les plus exemplaires et innovants soutenus par la Fondation de France ».

L'éclairage de Yohanes Makanda

Yohanes Makanda est membre du comité Maladies psychiques et vie sociale de la Fondation de France.

« Nous avons sélectionné le projet Atypick pour son originalité, sa dimension innovante et l’image très positive qu’il renvoie aux stagiaires. Bien que le numérique soit désormais partout, rares sont les projets dans ce domaine, plus rares encore ceux qui peuvent créer des emplois pour les malades psychiques. Pourtant, le numérique est un secteur valorisant et plein d’avenir ! Et cela d’autant plus sur le territoire de Rennes, doté d’un écosystème numérique particulièrement riche. Le soutien de la Fondation de France doit permettre à Atypick d’aller plus loin, idéalement de faire naître une entreprise adaptée, créatrice d’emplois. Nous croyons en son potentiel et souhaitons l’aider à grandir ».

Un modèle de travail bienveillant et adapté au rythme de chacun

Croiser les expertises pour sélectionner les meilleurs projets

La sélection des projets soutenus par la Fondation de France s’appuie sur un réseau de bénévoles, tous professionnels ou retraités des champs sanitaires et sociaux, de l’éducation, de la recherche, de la culture… Ces comités d’experts font une lecture collective des dossiers et sélectionnent les plus pertinents à l’aide d’une grille de critères établie pour chaque appel à projets. Les bénévoles se rendent ensuite sur le terrain à la rencontre des porteurs de projet et font leur rapport, qui sera étudié par la commission finale, dans une logique d’expertises croisées et de décision collégiale.