« Le lien social est présent en filigrane dans toutes les actions de la Fondation de France »
Le lien social a-t-il toujours été un enjeu transversal dans les actions et les causes portées par la Fondation de France ?
Claire Boulanger : En accueillant toutes les envies d’agir en faveur de l’intérêt général, la Fondation de France souhaite contribuer à un monde apaisé, solidaire et durable. Le lien social est donc présent en filigrane dans toutes nos actions, même s’il peut prendre différents noms : le vivre-ensemble, l’inclusion, la citoyenneté… Pour nous, la notion d’engagement est un moteur très important du lien social : on se retrouve autour d’actions communes, on tisse des relations, on ne laisse personne sur le bord du chemin.
Comment ça se formalise concrètement ?
C.B. : Cela s’illustre par des projets qui visent notamment à lutter contre l’isolement et à redonner à chacun le goût d’interagir avec les autres. Par exemple, l’association les Petites Cantines que nous soutenons rassemble dans un même quartier des personnes aux origines et aux parcours de vie très différents, pour partager un repas qu’elles ont préparé ensemble. Je citerai aussi, Point d’Eau à Grenoble, un accueil de jour ouvert aux SDF, où les initiatives en matière de santé, d’insertion, d’accès aux droits, etc., sont construites en associant les personnes qui vivent dans la rue, les professionnels, et les intervenants…
Plus globalement, tous nos programmes contribuent au renforcement du lien social. Par exemple, le monde du handicap est souvent précurseur d’évolutions qui bénéficient à l’ensemble de la société, notamment par sa manière de promouvoir le respect de la différence et la participation de chacun aux sujets qui le concernent. Ainsi, les expérimentations de résidence mixant personnes handicapées et valides inspirent d’autres modèles d’habitat partagé et solidaire, notamment avec des seniors, qui peuvent constituer des alternatives aux maisons de retraite. Enfin, le programme Réveillons la Solidarité, qui a lieu tous les ans en décembre, soutient des projets portés par des associations de quartier pour aller vers les personnes les plus isolées et les plus vulnérables au moment des fêtes de fin d’année : l’occasion d’un premier pas qui peut recréer du lien là où il s’est perdu.
Pourquoi le lien social doit-il rester prépondérant dans les initiatives de la Fondation de France ?
C.B. : Nous devons apprendre à vivre dans un monde en mutation profonde, caractérisé par la crise environnementale et la digitalisation croissante des activités humaines. En outre, nous constatons que notre société se fragmente, les corps intermédiaires s’effacent au profit de l’individualisme. Face à ces enjeux, la question du lien social devient centrale. C’est la clé pour répondre aux défis sociaux, environnementaux, médicaux, etc. Nous devons donc le renforcer en prenant soin à la fois des personnes et de ce qui les rassemble. Nous avons replacé la coopération au cœur de nos principes d’intervention.
