Ehpad Notre Dame de la Roselière : un lieu ouvert sur les autres et la nature
De nombreuses personnes âgées se sont retrouvées coupées de leur entourage lors de la crise sanitaire. Un réseau de solidarité s’est construit autour des résidents des Ehpad, notamment à Notre Dame de la Roselière, entre les familles et les soignants. Pendant la période de confinement, ils ont eu l’idée de créer un jardin participatif citoyen pour pallier l’isolement des aînés. Ce dispositif a apporté aux résidents des bienfaits psychologiques et physiques : « j’aime bien, car c’est un travail physique et ça me fait du bien », explique une résidente.
Une parcelle de terrain clôturée, aménagée et adaptée aux personnes âgés pour faciliter la culture de plantes, de fleurs et d’un potager a été mise à la disposition des résidents, des familles, des professionnels de l’établissement et auprès d’autres services du pole médico-social du centre hospitalier de Calais. L’objectif ? Proposer aux familles un nouveau lieu de visite et de partage, avec des temps de jardinage, et redynamiser la vie collective de l’établissement en permettant aux soignants de sortir des soins et de leurs actes quotidiens. Françoise Guarneri, animatrice des ateliers dans le jardin, atteste du côté thérapeutique : « Le jardin fait travailler la mémoire. Par exemple, Marie-Thérèse, atteinte de la maladie d'Alzheimer, se souvient comment repiquer un fraisier lorsqu’elle jardine ». « Je n’ai pas refait de jardin depuis que j’étais enfant. Mes parents avaient un grand potager. Ça me rappelle mon enfance ! » témoigne une autre participante. Enfin, le résident est placé en posture de sachant : il transmet son expérience de jardinier aux plus jeunes, à leurs familles et aux soignants, et devient ainsi pleinement acteur du projet.
Des fiches « culture » et une bibliothèque jardinage ont été créées par les résidents et rendues accessibles à tous afin de partager leurs savoirs. Des partenariats avec des associations locales ont été noués pour obtenir des graines et des semis. Des systèmes anti gaspillage, comme récupérer les épluchures de légumes pour nourrir le poulailler collectif préexistant, ont été installés. L’établissement souhaite que ce lieu de convivialité multigénérationnelle devienne un lieu de production locale et biologique afin de s’intégrer dans une démarche environnementale. « Les tomates du potager ont vraiment du goût ici », confie Georgette. L’Ehpad La Roselière souhaite également renforcer la complicité entre les différents acteurs locaux en ouvrant le jardin aux écoles primaires, lycées, professionnels d’horticulture… pour favoriser les échanges et renforcer le lien social.