Jean-Marie Bergère : « l'innovation naît de solutions locales »
Après avoir animé le comité Emploi de la Fondation de France, Jean-Marie Bergère vient de prendre la présidence du comité « Inventer demain ». Retour sur son parcours.
La philosophie mène à tout à condition d’en sortir. Jean-Marie Bergère ne s'est pas dirigé vers l'enseignement ou la recherche, comme ses études auraient pu l'y pousser. Il n'a pas fait de la dissection de la pensée son métier. Mais lui qui apprécie Spinoza et John Dewey a tenté de mettre en accord sa vision des choses et son champ d'activité.
Jean-Marie Bergère aime parcourir le monde, il a commencé dans le tourisme associatif et l'organisation de voyages, en Asie comme en France. Et il n'est pas neutre que la revue à laquelle il contribue se nomme Métis Europe. Ce fils d'une longue lignée de paysans du Val-de-Loire a ensuite rallié le Limousin dans les années 80, à l'aube de la décentralisation et du développement régional. Ainsi, il a bougé avec l'époque sans jamais s’arrêter en chemin. Il est passé du public au privé, de l'entreprise à l'associatif, de la production au conseil. Et ses allers n'étaient jamais sans retour. Il s'y connaît en développement et en politique de l'emploi. Il cherche toujours à se mettre à la place des acteurs des différents secteurs d'activité.
Jean-Marie Bergère n'avait pas d'idée bien arrêtée de ce qu'était la Fondation de France. Il dit : « C'était hors du champ de mes préoccupations. De loin, je voyais ça comme une structure un peu plan-plan. Et puis, j'étais assez méfiant quant à la notion de philanthropie. J'imaginais qu'il devait s'agir de quelques riches personnages qui décidaient seuls de ce qu'était l'intérêt général. » Il a fallu qu'un ami, directeur des relations sociales dans un grand groupe industriel, l'encourage à s'y intéresser pour qu'il révise son jugement. Il explique : « Cela a été une bonne surprise. J'ai découvert une structure qui ne correspondait pas du tout à l'image que j'en avais. »
Il a animé le comité Emploi, pendant deux mandats de trois ans. Il a apprécié le sérieux et la richesse des débats, qu’ils portent sur les projets ou sur les orientations générales du programme, grâce à la variété des profils des membres : « Des associatifs, des chercheurs, des élus, des gens de terrain et même un ancien préfet ! » Il a conforté sa conviction que « l'innovation se faisait à partir de solutions locales, avec les acteurs, pas avec des idées globales imposées d'en haut ». Et il se réjouit que la Fondation de France ait l'agilité qui lui permette « de rechercher des solutions originales ».
Récemment, ce passionné de cinéma, fan de Ken Loach et qui a apprécié la radicalité de Titane, la dernière Palme d'or du Festival de Cannes, a pris la présidence du comité « Inventer demain » à la Fondation de France, qu'il définit comme « un lieu d'expérimentation ». Jean-Marie Bergère est convaincu du potentiel de ce comité-laboratoire, qu'il envisage comme un think tank et un incubateur. Comme une usine à rêves pour agir sur le réel.
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