Selon l’Organisation mondiale de la santé, une personne sur quatre souffre, à un moment de sa vie, d’un trouble « psychologique » sérieux (dépression, addiction, anxiété, épisodes psychotiques…). Cette réalité -aggravée par la crise sanitaire- fait encore l’objet d’un tabou social, avec des conséquences dramatiques : retard au diagnostic, exclusion de la sphère sociale et professionnelle.
Face à ce défi, un mouvement s’est développé depuis les années 70 dans les pays anglo-saxons : la notion de « rétablissement ». Le principe : initier et accompagner un processus individuel qui permet à la personne de reprendre progressivement le contrôle de sa vie et de trouver sa place dans la société. Il s’agit de retrouver une qualité de vie satisfaisante, en s’appuyant sur les capacités préservées, indépendamment d’une éventuelle guérison. Un principe guide l’ensemble de cette approche : partir de la personne elle-même, et non des institutions, pour lui permettre de reprendre le pouvoir sur sa vie. Par exemple, le rétablissement peut amener à être davantage acteur de ses soins, à trouver ses propres solutions en matière de logement, d’activité professionnelle, de vie sociale, de relations familiales, de bien-être, etc. La France a rejoint ce mouvement et le rétablissement et l’inclusion des personnes souffrant de troubles psychiques, sont aujourd’hui considérés comme des priorités de santé. Dans ce contexte, le programme Inventer demain a choisi de soutenir le Centre ressources de réhabilitation psychosociale et de remédiation cognitive (CRR) du Centre hospitalier (CH) Le Vinatier à Lyon. Cet organisme intervient en appui auprès de centres de réhabilitation, partout en France. Impliquant des personnes souffrant de troubles psychiques et des personnes dont le processus de rétablissement est avancé (les « pair-aidants »), le CRR met en œuvre des actions de formation, d’information et de recherche pour diffuser les concepts et les techniques du rétablissement en psychiatrie.
« Notre volonté est de permettre l'accès à des soins de réhabilitation de qualité pour tous. Pour cela, le CRR a un rôle d'animateur de réseaux : il coordonne les centres référents de réhabilitation psychosociale au niveau national et les accompagne dans leur développement. Il forme également les acteurs sanitaires et médico-sociaux qui souhaitent s'impliquer dans des pratiques orientées vers le rétablissement. Les directives anticipées en psychiatrie vont dans ce sens en donnant du pouvoir d’agir aux personnes vivant avec des troubles psychiques. ».
- Lee Antoine, pair-aidant au Centre Ressources de Réhabilitation psychosociale et de Remédiation cognitive (CRR) -
