Selon l’OMS, les troubles psychiques concernent une personne sur 4 au cours de la vie !
Et la crise de la Covid-19 est venue encore fragiliser des millions de personnes… La question nous concerne donc tous, et pourtant, elle fait l’objet d’un véritable déni collectif. Loin de « faire place » aux personnes atteintes de maladies mentales, les tabous et les peurs qui pèsent sur cette réalité ont des conséquences délétères : retard au diagnostic, maltraitance, stigmatisation et discrimination au travail, dans les loisirs ou la vie sociale. Selon l’OCDE, le risque de se trouver au chômage est 2 à 3 fois plus élevé pour un individu présentant un trouble mental.
Contre cette relégation, l’expérience des Clubhouse se développe depuis 2010 en France autour d’une idée : offrir aux personnes en souffrance un lieu d’accueil chaleureux, où chacun puisse proposer, concevoir et participer à des activités du quotidien (cuisine, pratiques artistiques, sorties…) et à des ateliers centrés sur la réinsertion professionnelle. Il concerne des malades stabilisés, sans attendre une guérison. Basée sur la prise en compte globale des personnes, sur leur implication et leur responsabilisation, mais aussi sur la force des liens qui se nouent entre participants malades ou bien-portants… Avec 350 implantations dans le monde, le « modèle » Clubhouse a fait ses preuves. En France, l’association compte 4 Clubhouse en activité (Paris, Lyon, Bordeaux, Nantes) et s’apprête à ouvrir celui de Lille. Aujourd’hui, elle amorce un virage. Il s’agit d’essaimer son approche, avec trois leviers : la création de 3 Clubhouses supplémentaires d’ici 5 ans, la formalisation de son savoir-faire pour le partager avec de nombreux acteurs du soin et de l’insertion, le développement d’une offre à distance, les e-Clubhouses, permettant de toucher plus de personnes (éloignées géographiquement, phobiques des transports, hospitalisées, etc). Le programme Inventer Demain soutient Clubhouse France pour conduire cette nouvelle étape.
« Les Clubhouses ? Des lieux de vie dans la cité, non médicalisés, conçus et gérés avec et pour des personnes fragilisées par des troubles psychiques. Des lieux-tremplins, pour cheminer vers une nouvelle vie sociale et professionnelle. Aujourd’hui, c’est aussi une approche et des méthodes qu’il s’agit de partager à plus grande échelle. »
- Philippe Charrier, président de l’association Clubhouse France -
